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Producteurs de fruits à cidre
Pas moins de 5 euros/t en plus

FNPFC : réunis en assemblée générale ce mardi à Cormeilles (27), les producteurs de pommes à cidre revendiquent une revalorisation minimale de 5 e/T, quelle que soit la variété.

De plus en plus concentrée ! La filière fruits à cidre est continuellement en mouvement. Dernier en date : le rachat par AGRIAL de l’usine de Bellot (Chaource/10). Sans mauvais jeu de mots, le groupe coopératif normand joue les pompiers de service. En effet, le devenir de la cidrerie auboise (reconstruite après un incendie), et donc de ses producteurs affiliés, était ponctué d’un gros point d’interrogation. Un rachat qui intervient quelques mois après celui de la cidrerie de Savoie.
Si la FNPFC (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits à Cidre) se félicite de cette évolution et sans juger des stratégies développées par les différentes entreprises, elle pointe par contre du doigt la manière dont ces entreprises prennent en considération l’intérêt des producteurs. "Cette interrogation est d'autant plus légitime que les producteurs ont mis la main à la poche depuis plusieurs années pour arriver à assainir la situation de la transformation. Les efforts consentis par les producteurs pour permettre notamment à CSR de se renflouer n'ont donné lieu à aucune contrepartie, plaide Olivier Le Breton, secrétaire général de la FNPFC. De combien parle-t-on ? Une estimation des efforts financiers consentis par tous les producteurs, depuis 2004, chiffre le manque à gagner à plus de 6 millions d'euros.Or leurs efforts n'ont pas été reconnus en retour à leur juste valeur".

Revalorisation des fruits
C’est donc tout légitimement que les producteurs, par la voix de leur président Pierre-Yves Reboux, réclament "une revalorisation des prix des fruits à cidre. Mais il ne s’agit pas de reprendre d’une main ce que l’autre donne. Pas de tour de passe-passe. Pour la ferme pomme à cidre France, c’est d’au moins 5 euros sur toutes les tonnes dont on parle. Pour donner un ordre d’idée, 5 e/t, cela représente 1/2 centime par bouteille de cidre".
Du côté des transformateurs et sans langue de bois, on ne lâche pas le morceau. Claude Bossard, président du SNTC (Syndicat National des Transformateurs Cidricoles) a rappelé que les niveaux de rémunération se discutaient au niveau des conseils d’administration des coopératives. Une coopération qui pèse 90 % de la production. Franck Malinowski, avec son nouveau costume de président de l’UNICID (Union Nationale Interprofessionnelle Cidricole) et par ailleurs directeur de la branche Boissons d’Agrial, s’est voulu rassurant. "Le chemin que nous avons parcouru est énorme. Il n’y a plus de producteurs sans contrat. On a sécurisé les débouchés de nos produits et l’actionnariat agricole de nos outils nous pousse vers des préoccupations agricoles. Avant d’enchaîner : on s’inscrit dans une logique de valorisation des fruits à cidre". Mais de logique, les producteurs en font part aussi. Le prix des intrants au niveau des vergers ne cesse de croître tout comme le prix du concentré de fruits. Le prix du blé s’envole. Alors blé ou pomme ? Certains s’interrogent déjà ? Sans doute ne faut-il pas à ce point radicaliser le débat. La filière cidricole a besoin de lisibilité, tant au niveau des producteurs que des transformateurs. Quant au prix du blé à Chicago, on pourra en reparler à la prochaine assemblée générale de la FNPFC.
Th. Guillemot

Viard, Val de Rance, Val de Vire, la Martiniquaise, Agrial
Quel avenir pour les producteurs ?

La FNPFC a demandé aux transformateurs de revoir les conditions de rémunération des fruits à cidre aux producteurs. Dans son rapport moral et d’orientation, Olivier Lebreton en a présenté la synthèse.

Cidrerie Viard
Saluons ici le dynamisme d'une petite cidrerie qui sait se faire mousser dans les garden-parties ministérielles et la presse. Mais qui, malheureusement, a aussi l'imagination un peu trop débridée en matière de contrats ou de dénonciation de contrats.
La FNPFC a été alertée par certains producteurs qui approvisionnent cette cidrerie et qui se sont vu proposer d'être payés au 12e, chaque mois, pour leurs fruits. Nous avons donc rappelé à la cidrerie le cadre légal de paiement à 30 jours fin de décade de livraison et contesté la démarche. Nous n'hésiterons pas à porter légalement toute réclamation nécessaire.

Val de Rance
La coopérative encourage la professionnalisation et la mécanisation des producteurs. Historiquement cette coopérative s'est constituée avec de petits producteurs aujourd'hui âgés.
Elle a mis en place un système original de contrats pour ses adhérents. Ceux-ci n'ont pas été modifiés. Mais la coopérative propose aux contrats qui arrivent à échéance des prolongations de 3 ans renouvelables. Aussi avec un tarif unique de 150 euros / t. Et elle a lancé un programme de plantation, ouvert aux producteurs dont le verger fera 5 ha minimum après plantation.

Val de Vire
Une ouverture a été progressivement proposée à l'ensemble des producteurs apporteurs pour devenir coopérateurs. Cette ouverture se fait filiale après filiale.
La logique est poussée jusqu'au bout avec l'utilisation d'un tarif unique de 131 euros / t (même si modulé par la grille de qualité), l'uniformisation pour tous les producteurs, quelle que soit la matière première.
Nous nous posons cependant la question : quel taux de couverture de l'approvisionnement total sera assuré à terme par les coopérateurs ?
 
La Martiniquaise (distilleries Busnel et Préaux)
Le groupe annonce qu'il proposera un renouvellement de tous les contrats qui ont été abandonnés récemment, en précisant que cet abandon avait été fait dans le but de réduire les stocks.
Le renouvellement se ferait avec maintien de prix (135 euros / t) mais, par contre, une revalorisation serait prévue via la modification de la grille de qualité. Les modalités en sont encore à préciser.
 
Agrial
Au sein du groupe avec le plan "Pomme 2020", les propositions concernent la demande d'une refonte du verger (qui se traduit par le renouvellement progressif des vergers actuels sur 15 ans ; l'adaptation des vergers en zone AOC et le remplacement des hectares qui sortiront de la zone IGP Bretagne en 2015) et la proposition de contrats aux apporteurs Haute Tige de plus de 20 t.
Les prix seraient fixés pour plusieurs années. La seule marge de manœuvre qui existait contractuellement avec les 20 % flottants, serait réduite avec un prix bloqué à 105 euros / t . Les producteurs n'auraient plus la possibilité d'arrêter librement leur contrat, car une indemnité serait alors exigée (2 200 euros/ha).
Au niveau des prix de variétés, les pommes à cidre et les pommes acidulées seraient payées au même prix qu'aux bases actuelles de l'avenant 2004 (150 et 135 euros). Par contre une nouvelle catégorie pour les "pommes 3 J" serait instaurée avec un prix à 105 euros / t . La perception qu'en ont les producteurs est que le prix qui leur est proposé baisse.  Ainsi l'an dernier, le prix de dégagement était à 107 euros / t, et on leur proposerait aujourd'hui 105 euros / t pour les variétés 3 J. Ceci, semble-t-il, afin de permettre à Agrial de garder un coût d'approvisionnement global constant, tout en sécurisant son approvisionnement.

Source Rapport moral et d’orientation de la FNPFC

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