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Patrice Lepainteur(vice-président de la FDSEA 14) : "ce n'est pas le moment de baisser les bras"

Les actions syndicales menées depuis de très nombreux mois reflètent le malaise des éleveurs qui constatent quotidiennement la chute des prix au point de mettre en péril la survie de leurs exploitations. Pour la ferme Calvados, la chute des cours du lait, de la viande bovine et porcine représente une perte de 50 Me sur un an ! A cela, s'ajoutent les pertes par les grandes cultures, dont les prix ont également chuté. Alors pas question de baisser les bras invite la FDSEA

© TG

Alors que Michel Legrand (président de la Chambre d'agriculture du Calvados), dans son éditorial de Chambr'Agri 14 de septembre, fustige le ministre de l'Agriculture et Xavier Beulin sur le peu de résultats obtenus après le coup de colère estival, les chiffres viennent de tomber : 50 Me de pertes pour la ferme Calvados. Votre commentaire ?
C'est un préjudice extrêmement important et qui va bien au-delà de notre revenu puisque ces 50 Me représentent 20 000 e par éleveur et non pas par exploitation comme j'ai pu le lire par ailleurs. Cette situation sans précédent doit nous amener à mettre toute notre énergie dans la défense professionnelle et non pas dans des attaques de personnes ou de structures. Le dénigrement n'a jamais fait avancer ni le débat, ni les idées.

Mais beaucoup d'éleveurs se disent déçus par les mesures annoncées après Paris et Bruxelles?
La FDSEA tient tout d'abord à remercier les exploitants, femmes et hommes, jeunes et aînés, qui se sont mobilisés souvent en famille et avec beaucoup de dignité, depuis le début des actions pour une heure, une journée ou plus.
Ensuite, il faut quand même bien reconnaître que certaines mesures annoncées sont de nature à donner un peu d'air aux trésoreries. Selon les projections du CER, l'année blanche représente potentiellement une bouffée d'oxygène de 53 000 e par élevage laitier. Le FAC (Fonds d'Allègement des Charges) peut représenter jusqu'à 4 000 e d'économie par agriculteur. Nous avons également obtenu des avancées du côté des cotisations MSA. Mettons toute notre énergie à optimiser ce dispositif d'urgence et ensuite à l'articuler avec des mesures plus structurelles.

Mais ce que réclament les éleveurs, ce sont des prix ?
Bien sûr et ils ont raison. Nous sommes encore loin des objectifs que nous nous sommes fixés et nous pouvons nous interroger sur le nombre d'actions nécessaires que nous avons dû organiser pour que les pouvoirs publics prennent conscience de la crise (avertissement dès le début 2015 de la situation auprès de l'administration, des élus, communiqués de presse, rencontres avec le grand public, contrôles dans les cantines, visites dans des exploitations mais aussi blocage du périphérique, nuit de la détresse, convois de tracteurs vers la capitale...). Néanmoins, il se passe un petit quelque chose. Ce qui était impossible hier le devient un peu plus aujourd'hui. Nous assistons à un début de prise de conscience des élus, de la grande distribution, de la transformation et des consommateurs. Chacun s'aperçoit qu'il a demain beaucoup à perdre si l'élevage départemental venait à être démantelé faute d'éleveurs économiquement, socialement et environnementalement reconnus.

Et la suite du mouvement ?
Si notre mobilisation a permis un début de prise de conscience, nous ne pouvons en rester là ! Notre combat syndical continue, nous restons déterminés car les prix actuellement payés aux producteurs ne permettent pas de couvrir leurs coûts de production. Le gouvernement doit redéfinir une politique agricole ambitieuse qui se traduise non par des aides mais par des prix. La tenue des engagements sur les prix, dans les secteurs porcin, bovin et laitier, reste notre priorité. A quand des décisions courageuses ?

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