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Entreprise
Penser les remorques du futur

En 1976, il bricolait des bétaillères dans son garage. Aujourd’hui, Jean Vérène, fait référence dans le secteur de la remorque. Clé du succès, un esprit d’innovation, s’appuyant sur les forces d’une entreprise familiale bien accrochée à son territoire normand.

© AD

“J’avais toujours eu envie de créer quelque chose”, relate Jean Vérène, associé de la société Vérène, spécialisée dans la fabrication et la vente de remorques. Lorsqu’il est licencié pour motif économique, de l’actuelle Sominex basée à Bayeux, ce chaudronnier de formation décide alors naturellement de créer son entreprise, en 1976. Et c’est dans son garage agrandi de 50 m2, qu’il conçoit sa première bétaillère, pour un copain agriculteur. “Ma femme travaillait à l’extérieur, et c’est grâce à son salaire que nous avons pu vivre dans un premier temps”, reconnaît Jean Vérène.  A cette époque, le chaudronnier  sillonne les salons dont la célèbre foire de Lessay, où il tente de se faire connaître. “Cela m’a pris cinq ans”, souffle le dirigeant. Ce n’est qu’en 1981, qu’il arrive à convaincre les banques, pour créer 250 m2 d’atelier à Lingèvres. Aujourd’hui, Jean Vérène, 63 ans est associé avec ses trois fils, Sébastien, Sylvain et Jérôme. Des “manuels” qui dès l’adolescence, ont toujours aimé bricoler dans l’atelier. L’entreprise embauche désormais 17 personnes, pour 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, et continue de se développer. En avril dernier, l’enseigne a déménagé son magasin, sur le site de production, à Rots, de l’autre côté de la quatre-voies Caen-Bayeux. Mais du site qui a été aménagé dans d’anciens hangars de stockage et de séchage de poudre de lait ne sortent plus ni bétaillères ni moutonnières. “Les agriculteurs ne vont plus guère aux marchés à bestiaux et avec les nouvelles contraintes réglementaires, l’élevage de moutons s’est professionnalisé”, constate Jean Vérène.

traverser la cour
L’entreprise a toujours essayé d’anticiper les évolutions du marché. Le caractère familial de la structure permet d’être réactif
et la partie commerciale n’est jamais bien loin de la production. C’est encore plus vrai depuis le dernier déménagement du magasin. “Il n’y a plus que la cour à traverser”, pour relier les 1 000 m2 d’espace de vente, aux 2 500 m2 d’ateliers. 

Miser sur le fourgon
“Spécialisé d’abord dans les  remorques classiques galvanisées, j’ai senti que face aux grands ateliers robotisés, nous ne pourrions pas rester compétitifs, détaille l’entrepreneur. Quitte à se faire piquer des parts de marché, j’ai pensé qu’il y avait un créneau à prendre dans la revente de ces remorques. Ce qui nous a aussi permis de construire une gamme”. La véritable remorque galvanisée produite par les ateliers Vérène existe toujours, mais c’est devenu un
produit professionnel haut de gamme. Avec des coûts de production assez élevés dans les ateliers de Rots, le chef d’entreprise a orienté la fabrication vers le “sur-mesure” et des marchés de nîche. C’est ainsi qu’en 2002 commence la spécialisation de l’atelier, dans la production de remorques-fourgon. Déflecteur polyester pour une meilleure prise au vent, chassis aluminium ultra léger, ailes profilées, panneaux isolants. Ces remorques fermées, souvent assez hautes, légères, aérodynamiques et sûres, font aujourd’hui les lettres de noblesse des ateliers Vérène. Local mobile de cryothérapie pour les sportifs de haut niveau, banc de testage de pneus, banc de puissance pour le testage des  tracteurs, mise en place de centrale vapeur pour le désherbage thermique... Les fourgons sont adaptés sur commande, ou en série, pour offrir de la mobilité  dans le cadre d’usages spécifiques,“à un prix toujours plus attractif que ne l’est un camion aménagé”.
La dynamique d’innovation, les associés l’entretiennent par une écoute attentive des clients. Pas d’ingénieur ni de bureau d’étude, chez Vérène. “L’entreprise est trop petite et rien ne vaut l’expérience du terrain”. Les nouveaux produits naissent souvent sur un coin de table, pendant le déjeuner.   

Garder ses valeurs
Aux portes de Caen, à proximité des autoroutes A84 et de la A13, les associés estiment être bien situés. L’entreprise ne commerce qu’en direct, sans passer par les concessionnaires. Un commercial “zone France” a été recruté. Il y a aussi du potentiel à l’exportation, pour des produits bien spécifiques. Argentan pour les déflecteur polyester et bain de galvanisation situé à proximité. L’entreprise travaille avec le tissu industriel local.
Depuis bientôt quarante ans que l’entreprise a été créée, Jean Vérène n’aura jamais connu de rythme de croisière. Changement de locaux, agrandissements, innovations... L’entreprise a évoluée par grands cycles successifs d’environ cinq ans. Aujourd’hui proche de la retraite, Jean Vérène, souhaite que l’entreprise continue de se développer sur cette lancée. “Il faut encore proposer de nouvelles choses, toujours innover et se remettre en question”.

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