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Pierre Abrahamse (responsable de la section main-d’œuvre à la FDSEA 61 : « le monde agricole n’est pas une prison »

Pierre Abrahamse a pris la suite de Jean Grimbert à la tête de la section main-d’œuvre, il y a un an. Paysan depuis quarante ans, installé à Aunay-les-Bois en 1992, il défend les employeurs agricoles et prône des salaires valorisés pour une main-d’œuvre de plus en plus compétente. Partisan de la simplification, il émet un avis favorable sur la loi Travail.

© JP

>> Comment êtes vous arrivé dans l’Orne ?
Je me suis installé à 18 ans en Gaec avec ma mère et mon frère pour raison familiale. C’était en 1977, dans le Loiret. En 1992, la Ville de Gien avait un projet de golf. Nous n’étions pas propriétaires du sol, alors on a reçu une indemnisation pour laisser la place. La FDSEA du Loiret nous a apporté une aide juridique compétente et efficace. A l’époque, j’étais adhérent. Je me suis installé à Aunay-les-Bois la même année, seul avec un salarié.

>> Quelle est votre vision du syndicalisme ?
Le syndicat vient en aide au paysan quand il a des problèmes. J’ai apprécié l’appui que nous avons reçu, et ça a confirmé mon engagement syndical. Quand il y eut les élections cantonales, en 1995, on m’a proposé d’intégrer la commission emploi. Puis j’en suis devenu vice-président.
L’année dernière, Jean Grimbert m’a cédé sa place à la tête de la section main-d’œuvre. Mon rôle de président consiste à défendre les intérêts des employeurs agricoles. Et aussi ceux des salariés car, s’ils ne sont pas à l’aise dans leur structure, ils vont ailleurs.


>> Concrètement, cela consiste en quoi ?
Nous travaillons sur les négociations salariales, la complémentaire santé, la prévoyance. Nous avons régulièrement des réunions avec les salariés en ce qui concerne la convention collective, en lien avec la Direecte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). Je fais aussi partie de la commission paritaire d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT).
La FDSEA a de plus en plus de rôles à jouer au niveau de l’emploi et des ressources humaines car les normes se complexifient. Employeur est un métier.

>> Comment se porte l’emploi agricole dans le département ?
Peu de gens compétents se promènent sur le marché de l’emploi agricole. Il est important de savoir garder son salarié car il y a plus de demandes que d’offres.
Cette problématique est très présente dans l’Orne où il n’y a pas beaucoup d’emplois saisonniers. L’agriculture n’a pas toujours eu une image positive. Mais ça change. Maintenant on reconnaît des compétences à l’agriculteur.

>> Quel est l’enjeu du secteur ?
Etre capable d’attirer des personnes de l’extérieur. Donner une image positive du métier. Il est possible de faire une carrière dans l’agriculture et d’en sortir. Le monde agricole n’est pas une prison.

>> Que préconisez-vous pour cela ?
Un salarié se voit confier des équipements très chers. Il doit être compétent. Et une personne avec des compétences se rémunère. Un plombier fait de la plomberie, et c’est tout. Sur une ferme, on fait de la mécanique, de l’électricité, de l’agronomie, de l’élevage. On découvre 1 000 métiers en un ! Seul bémol : il y a peu de possibilités d’évolution, à part s’installer à son compte ou prendre des parts dans la société, car il y a souvent un patron et un salarié.

>> Quelle est votre position sur la loi Travail ?
Tout ce qui est réalisable pour fluidifier les relations au travail est bon à prendre. Le Code du travail est une bible, on n’en connaît pas tous les tenants et les aboutissants. Je considère aussi que la limitation des indemnités de licenciement est une bonne chose. Dans certains cas, elles peuvent « couler » une exploitation. Je suis conseiller prud’homal au tribunal d’Alençon et je note que les conflits diminuent depuis quelques années : les employeurs sont mieux formés. Embaucher quelqu’un ne s’improvise pas, la FDSEA remplit son rôle : elle vous accompagne sur toutes les questions emploi, contrats, embauches et paie.

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