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Jeunes Agriculteurs de l'Orne
Plaidoyer pour plus d’énergie dans le revenu

“De l’énergie à revendre”. Tel était le thème de la table ronde qu’ont proposé, vendredi dernier, les JA (Jeunes Agriculteurs) à l’occasion de leur assemblée générale.

S’il est un point sur lequel chacun s’est accordé, vendredi dernier à Alençon à l’occasion de l’assemblée générale des JA (Jeunes Agriculteurs), c’est que le meilleur KWH (Kilo Watt Heure), c’est celui que l’on ne consomme pas. On pourrait en rajouter un autre, c’est que les JA ont de l’énergie à revendre. De l’énergie dans leur combat prioritaire. Celui de l’installation avec 92 réalisations en 2008 comme l’a rappelé son président Stéphane Davy. Mais aussi dans un autre combat dont on ne sait plus s’il faut le prendre au sens propre ou au figuré : celui de la production d’énergie. 

 

La mode du photovoltaïque

Non content de nourrir la planète, les agriculteurs face à la fin annoncée des énergies fossiles proposent à la société une nouvelle offre de services : produire de l’énergie renouvelable. Un courant alternatif plutôt branché. On connaissait déjà les biocarburants attaqués depuis quelques mois sur leurs fondamentaux. On  connaît la filière bois ou bien encore la méthanisation subventionnées par le Conseil général de l’Orne. On apprivoise aussi l’éolien. Michel Levavasseur, agriculteur à Ommoy (entre Trun-61 et Falaise-14), devrait voir aboutir son projet d’ici la fin de l’année. “12 à 14 ans avant d’atteindre un retour sur investissement frais financiers inclus”, pronostique-t-il dans le cadre d’une démarche économico-environnementale. Mais le fun désormais, c’est le photovoltaïque. “Nous assistons à un véritable raz de marée, confirme Philippe Balaguier (EDF). Nous atteignons au niveau national 4 000 contrats de rachat d’électricité par mois contre 2 000 il y a 6 mois”. La Basse-Normandie a t-elle sauté dans le train ? “On commence à voir arriver les premiers dossiers dans l’Orne, précise Lionel Mongason (Crédit Agricole Normand). Dans la Manche, c’est plus avancé avec des projets de 36 à 115 Kwh pour des investissements de 500 000 à 600 000 e. Des investissements financés sur 15 ans mais avec un autofinancement de 10 %, on peut le réduire à 10/12 ans”. 

 

450 m2 du côté de Bernay (27)

Ce chantier, Pierre Le Baillif, encore aide familial mais futur agriculteur à Bernay (27), l’a mené sur son exploitation. 150 ha, 300 000 litres de lait, on n’attend plus que le raccordement au réseau EDF des 450 m2 de panneaux solaires intégrés au hangar de stockage. “On n’est pas bio mais l’énergie renouvelable, ça fait partie de notre philosophie”, tient à préciser cet acteur de JA 27 qui préfère à l’éolien le photovoltaïque parce qu’il ne tape pas dans les surfaces agricoles. Ce projet économique devrait être amorti sur 12 ans et à entendre Pierre, on comprend bien qu’un second projet est dans les cartons. 

Certes, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation mais la fenêtre de tir pour investir dans du photovoltaïque est grande ouverte. Pour combien de temps ? Quelques mois sans doute, voire années. Mais quand les objectifs politiques (notamment ceux issus du Grenelle de l’Environnement) seront atteints, pas certain que les contrats de rachats d’énergie imposés à EDF et indexés sur 20 ans soient renouvelés. 

 

Un élément stabilisateur

“Un rendement régulier. Des prix garantis sur 20 ans dans un contexte de volatilité, ce que l’on n’a jamais connu en agriculture... Produire de l’énergie est un élément stabilisateur du devenir de vos exploitations”. Tel est le message qu’a réussi à faire passer Julien Valentin, administrateur de JA France et agriculteur dans la Marne. Une façon aussi de repositionner l’église au cœur du village en fournissant, par exemple et grâce à la méthanisation, de la chaleur au voisin. Peut-être une réponse “à un département qui cherche du développement” se devait de surligner Stéphane Davy. Pourra-t-il compter sur une politique bienveillante du Conseil général ? “Si nos aides ne concernent pas l’éolien et le solaire, c’est parce que ces installations nous parraissent amortissables”, a justifié Jackie Legault, en charge des questions agricoles au CG 61. Mais notre politique avance mois par mois”. La porte reste donc grande ouverte. De quoi rassurer également le syndicalisme aîné. “Les questions d’environnement sont en pleines mutations. Elles offrent de réelles perspectives aux agriculteurs”, partage Jean Grimbert, secrétaire général de la FDSEA de l’Orne. 

En attendant, les JA ont fait preuve, dans leurs rapports d’activités et d’orientations, d’une énergie débordante et démontré qu’ils préfèrent le train d’avance aux trains en retard. “Yes we can,” aussi dans l’Orne !


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