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Plan de soutien à l’élevage : présentez vos demandes

Après un été riche en actions syndicales, l’heure est à la mise en place des mesures du plan d’urgence élevage. Le point avec Pascal Férey, président de la FRSEA de Basse-Normandie.

La Basse-Normandie a été à la pointe du combat syndical cet été. A cela, il n’y a pas de mystère. La raison tient au poids de l’élevage dans notre agriculture, à la crise qui frappe les productions de porc, de lait et de viande bovine. Une crise marquée par des charges 
en hausse, des prix en baisse et des aides PAC en baisse aussi. Il ne pouvait donc en être autrement.
La Basse-Normandie a été à la pointe du combat syndical cet été. A cela, il n’y a pas de mystère. La raison tient au poids de l’élevage dans notre agriculture, à la crise qui frappe les productions de porc, de lait et de viande bovine. Une crise marquée par des charges
en hausse, des prix en baisse et des aides PAC en baisse aussi. Il ne pouvait donc en être autrement.
© VM

La Basse-Normandie a été à la pointe du combat syndical cet été. A quoi est-ce dû ?
Il n’y a pas de mystère. La raison tient au poids de l’élevage dans notre agriculture à la crise qui frappe les productions de porc, de lait et de viande bovine. Une crise marquée par des charges en hausse, des prix en baisse et des aides PAC en baisse aussi. Il ne pouvait donc en être autrement. Nos FDSEA et les JA se sont mobilisés dès le printemps. Les actions syndicales se sont multipliées dans tout l’Ouest et le mouvement de juillet s’est étendu à l’ensemble du territoire national. C’est ce qui a amené le gouvernement à prendre enfin la mesure du désarroi des éleveurs.

Vos actions ont abouti à des décisions. Quelle analyse en faites-vous ?
Si nous ne sommes pas parvenus à régler de manière durable la question des prix, nous devons prendre en considération les mesures annoncées par le gouvernement : 100 millions d’euros pour le désendettement, 50 millions d’euros pour la prise en charge de cotisations sociales, la possibilité de recourir à l’année blanche sur les remboursements d’emprunts, la possibilité d’opter temporairement pour l’année N-1 pour l’assiette des cotisations 2015 et 2016, la prise en charge d’une partie de la TFNB… On ne peut pas dire que nous n’avons pas été entendus, même si ce genre de plan n’a jamais réussi à solutionner tous les problèmes.

On a entendu un peu de déception à l’annonce de ces mesures. Qu’en dites-vous ?
Je pense qu’après une telle mobilisation, il était évident que ce type de mesure allait susciter une déception légitime. Pour ma part, c’est surtout la surdité de la commission européenne et du conseil des ministres qui me déçoit. Car à Bruxelles, on n’a pas l’impression que l’élevage est en crise, Phil Hogan n’a qu’à venir constater les dégâts sur le terrain. J’attends toutefois de voir comment Stéphane Le Foll va utiliser les 63 M€ attribués à la France par la Commission. Pour revenir au plan d’urgence, il faut encore faire les demandes pour en bénéficier. Et je reconnais que nos administrations peuvent encore progresser dans la voie de la simplification administrative.

Quelles sont les mesures le plus emblématiques ?
Tout d’abord la prise en charge d’intérêts d’emprunts et de cotisations sociales représentant 150 millions d’euros. Cela ne peut être considéré comme négligeable. Et puis il y a l’année blanche. Reporter en fin de tableau les échéances bancaires de l’année, c’est un ballon d’oxygène pour les trésoreries. Là encore, c’est à nous de contacter nos conseillers bancaires et de faire la demande. Le gouvernement s’est engagé à prendre en charge une partie du coût, à nous de lui présenter la facture. Je sais que certains voudraient connaître l’enveloppe de l’Etat sur ce sujet. Si tel était le cas, on l’estimerait insuffisante avant même de connaître les besoins. Demandons l’année blanche et mettons le gouvernement devant ses responsabilités. Et si d’autres solutions financières sont mieux adaptées, selon les cas, adoptons-les !

Vous n’évoquez pas les mesures sociales…
Il a deux sujets : la prise en charge des cotisations. Je rappelle qu’il s’agit de mesure d’aide aux éleveurs, pas seulement à ceux qui n’ont pas payé leurs cotisations. Les éleveurs à jour doivent donc en bénéficier au même titre que ceux qui sont en retard sans quoi cette mesure constituerait une sorte de prime aux non-payeurs. Quant à l’option N-1, elle est réservée aux agriculteurs qui ont un revenu professionnel inférieur à 4184€, cela va toucher peu de monde et je le déplore. Toutefois, au niveau national, 50 000 exploitations pourraient en bénéficier, toutes productions confondues. Ce n’est pas un mince effort même si  j’avais espéré de cette mesure un impact plus fort pour nos exploitations.

Sur un plan structurel, le président du Conseil Régional a décidé d’abonder l’enveloppe des MAE. Qu’en pensez-vous ?
Je m’en réjouis mais je doute de l’efficacité de la mesure. Car sur les MAE, les budgets sont conséquents. Pour que les agriculteurs y adhèrent, les mesures doivent être attractives et il doit être simple de s’y inscrire. Or, force est de constater que le plan de développement rural régional ne brille pas par sa simplicité.

Que voulez-vous dire ?
Je veux dire que ce plan de développement rural comporte des mesures technocratiques qui en limitent la portée, alors que j’en partage les orientations. Par exemple, la procédure d’appel à projets mise en place pour les aides à l’investissement avec une grille de notation des dossiers en vue de les sélectionner me semble une méthode qui décourage les porteurs de projets au lieu de les stimuler. Quant aux mesures agri-environnementales, le cahier des charges les réserve à une “élite” au détriment du plus grand nombre.

Tout de même, un bonus de 4 M€, ce n’est pas rien…
Bien sûr, mais il ne faut pas oublier que les crédits du deuxième pilier qui pourraient être obtenus grâce à ce financement régional proviennent d’une baisse des aides du premier pilier de la PAC. Et notre région est de celles qui ont le plus perdu avec la nouvelle PAC et la baisse des aides directes. C’est aussi pour cela que la crise est plus vive chez les éleveurs de l’Ouest qu’ailleurs.

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