Aller au contenu principal

Système allaitant
Plusieurs leviers pour améliorer le revenu

En 2007, pour les 10 exploitations naisseurs suivies en Normandie dans le cadre des réseaux d’élevage, l’EBE et le résultat courant par UMO familiale étaient, en moyenne, respectivement de 36 500 et 11 300 €.

En 2008, la baisse du prix des broutards et la hausse du prix des matières premières se traduiront par une nouvelle baisse des résultats. Dans ce contexte difficile, il est important d’activer tous les leviers d’amélioration du revenu (tableaux 1 et 2).

Bien conduire le pâturage
Le produit viande est le résultat des croissances des veaux et des génisses d’élevage mais aussi des poids des vaches à la réforme. Ces performances techniques passent d’abord par une conduite raisonnée du système fourrager qui vise à donner aux bovins un fourrage d’une bonne qualité. C’est le premier levier important pour améliorer le revenu.
Une herbe pâturée jeune est gage d’une bonne production laitière et donc d’une bonne croissance des veaux. Elle permet aussi des croissances élevées pour les génisses de renouvellement et une reprise d’état corporel des vaches avant l’hiver.
Des excédents de pâture récoltés précocement permettront d’alimenter au mieux les bovins allaitants tout en limitant la quantité de concentré distribuée.
L’optimisation du système fourrager en place et de l’alimentation hivernale - pâturage tournant, récoltes précoces et diversifiées, allongement des temps de pâture, rationnement - permettent d’envisager une amélioration des marges de 6 000 à 9 000 € pour un troupeau d’une soixantaine de vaches.

Maîtriser la reproduction
Le second levier pour optimiser le produit viande est la maîtrise de la reproduction et surtout de la mortalité. Sur l’échantillon présenté, le taux de mortalité varie de 5 % pour la moitié supérieure à 13 % pour la moitié inférieure. 8 % de mortalité en plus, c’est 3 200 € à 4 800 € de perte sur le produit. Les causes de mortalité et d’infécondité sont multiples : alimentaires, sanitaires, génétiques. Dès que les résultats de reproduction sont défaillants, des mesures correctives doivent être mises en place.
Le niveau génétique est aussi un facteur important pour améliorer le produit du troupeau par l’effet sur les poids des animaux commercialisés. De plus, lorsque l’accent est porté sur les qualités d’élevage, la génétique permet d’accroître le nombre d’animaux sevrés par l’effet sur l’aptitude au vêlage et la fertilité.
Bien d’autres facteurs influencent la production. Citons, en particulier, les équipements bâtiments disponibles, le potentiel des prairies…

Optimiser les primes
Sur l’échantillon présenté, les primes constituent 37 % des produits, soit 35 000 € par UMO familial : c’est pratiquement l’EBE constaté. Le suivi administratif et technique généré par les nombreux règlements et cahiers des charges est important. Il doit être rigoureux. La nouvelle réforme de la PAC qui vise à une nouvelle répartition des aides apparaît plutôt favorable aux systèmes allaitants herbagers. Elle ouvre aussi des possibilités d’évolutions qu’il est intéressant d’étudier : conversion en agriculture biologique, mesures agro-environnementales.

Améliorer la productivité
Les systèmes allaitants ont la particularité d’avoir des charges de structure élevées. Hors amortissements et frais financiers, elles représentent 39 % du produit. Par définition, l’éleveur n’a pas une marge de manœuvre importante sur ces charges, sauf sur celles concernant la mécanisation, elles sont le résultat de pratiques et d’une politique d’équipement. Par contre, même si les charges opérationnelles apparaissent faibles (24 % du produit), des économies sont possibles. Le suivi du système fourrager et du rationnement conduit à réduire les coûts de concentré. La gestion raisonnée des fumiers permet de limiter la fertilisation et le suivi du troupeau d’améliorer les performances tout en limitant les interventions extérieures.
Par ailleurs, l’analyse des résultats des éleveurs du réseau fait apparaître des écarts importants au niveau de la productivité de la main d’œuvre. Les élevages qui présentent les meilleurs EBE (45 500 € par UMO) ont un produit hors prime par UMO supérieur de 10 000 € et ont 12 vaches allaitantes de plus que les élevages à plus faible EBE (30 800 € par UMO). L’augmentation constante du nombre de vêlages par UMO est un des facteurs qui a aussi permis aux éleveurs de résister à l’augmentation des charges.
Les travaux des réseaux viande soulignent que l’amélioration des revenus oblige à activer de nombreux leviers. Dans un contexte difficile, aucun d’entre eux ne doit être négligé. C’est en s’adaptant aux conditions de marché et en s’attaquant à chacun des leviers d’amélioration du revenu, qu’au final, un résultat convenable peut être dégagé.

jdorenlor@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Publicité