Lait
Pour faire face à l’absence de prix, la réduction des charges est une priorité
76 producteurs de lait eurois ont répondu, mercredi dernier à Lieurey, à l’invitation de la section lait FDSEA pour un état des lieux précis de la production, le développement de quelques pistes de travail et la mobilisation annoncée de toute la profession.

“C’est important que vous ayez répondu favorablement à cette réunion de conjoncture sur la production laitière et son revenu” explique, en ouverture de cette réunion, le président de la FDSEA de l’Eure, Emmanuel Hyest. Devant lui, quelques 76 producteurs de lait ont pris place dans cette salle du foyer rural de Lieurey. Des producteurs eurois venus d’un peu partout pour tenter d’y voir plus clair mais aussi pour instaurer un vrai débat entre responsables professionnels et producteurs. Ce débat a eu lieu (voir version papier du 01/10/09).
Le poids d’une grève
Mais, avant cela, le directeur de la FNPL*, Gilles Psalmon a détaillé minutieusement la conjoncture lait, aussi bien dans sa configuration nationale, qu’européenne et mondiale.“En terme de chiffres avancés à propos de cette crise, il a circulé un peu n’importe quoi et n’importe comment. D’où notre volonté, ce soir, d’appréhender la question sur des bases sérieuses afin que les affaires de la production laitière soient évoquées de manière plus sereine et objective”. Voilà pour le cadre général. Gilles Psalmon s’est donc appliqué à disséquer la conjoncture économique de la production. Il s’est d’abord intéressé à la collecte “qui est en baisse en France depuis plusieurs mois” avec un recul de - 1,5 % durant cette campagne. “Mais, globalement, cette collecte est relativement stable.” Et à l’heure de la grève du lait ? “La semaine dernière - celle du début de la grève du lait - le recul constaté tourne autour des - 5 % sur la semaine. Nous sommes ici au début du mouvement engagé mais, effectivement, à l’échelle de la France, la baisse globale varie entre - 6 et - 7 %. Nous sommes, de fait, assez loin de ce qui est annoncé dans la nature !” commente le directeur de la FNPL. En Haute-Normandie, l’impact de cette grève se situerait autour des - 0,8 %.
Une relative amélioration
Côté marchés, Gilles Psalmon est revenu sur le niveau des prix d’intervention avant de souligner, graphe à l’appui, “une relative amélioration des marchés depuis quelques semaines...” Pour le directeur de la FNPL, l’impact des produits industriels sur les marchés ne devrait pas être négatif. “A priori, en 2010, nous devrions sortir de cette crise et retrouver des prix plus acceptables.” Un optimisme mesuré mais qui a vraiment surpris l’assemblée. Surtout face aux incertitudes qui pèsent encore et toujours sur la production : son niveau de stock (avec l’attitude incertaine de l’union européenne sur le sujet), la réforme de la politique agricole commune (et le niveau de soutien à la production qui a complètement fondu...). Des changements de règles de fonctionnement qui feront dire à Gilles Psamon “que nous ne sommes plus dans le même monde que celui que nous avons vécu jusqu’en 2003 avec un niveau de soutiens incomparable...”
F.Carbonell
* FNPL : fédération nationale des producteurs de lait.
Retrouvez le débat qui a eu lieu
lors de cette réunion
dans notre version papier
du 1 octobre 2009