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Libéralisation des zones FCO
Pour le GDS 50/14, "une hérésie"

Le zonage soignement mis en place depuis les premiers cas français vient de sauter, suite à la décision prise par les autorités européennes et françaises. Au GDS 50/14, l’inquiétude, mais aussi la colère, pointe.

Daniel Delentaigne et Etienne Gavard“les autorités ont céder à la pression des négociants et des engraisseurs".
Daniel Delentaigne et Etienne Gavard“les autorités ont céder à la pression des négociants et des engraisseurs".
© E.C.
Daniel Delentaigne, président du GDS 50, membre du conseil d’administration du GDS de Basse-Normandie ne décolère pas. “Avec les mesures prises vendredi par l’Europe et la France, on plombe littéralement l’élevage en Normandie mais aussi dans toutes les zones qui n’étaient pas classées “interdites” en France. Sous prétexte de libéraliser le commerce, on fait n’importe quoi. En clair, c’est une histoire de gros sous ”. Etienne Gavard, directeur du GDS 50/14 acquiesce “modifier la réglementation des zones FCO ? C’est nier tout ce qui a été effectué au niveau du zonage jusqu’à maintenant”. Commerce libre Concrètement, jusqu’à vendredi dernier, existait trois types de zone : périmètre interdit, zone réglementée (découpée en zones de protection et de surveillance), et enfin la zone indemne. Depuis lundi matin, malgré des milliers d’élevages touchés par le virus FCO de type “8” au nord de la Seine, les transactions peuvent reprendre. Une bonne nouvelle ? Pas tant que ça. “Désormais, un éleveur des Ardennes par exemple (ndlr : une des zones les plus touchées), ayant des bovins malades dans son exploitation peut exporter un bovin sain, sans test préalable vers une zone réglementée. Pour envoyer ces bovins, sains bien sûr, sur une zone indemne, ce même éleveur doit seulement avoir désinsectisé les animaux en question depuis plus de 60 jours”. Et E. Gavard d’enfoncer le clou, “c’est d’autant plus ridicule que la désinfectisation ne “marche” que quinze jours”. Calcul dangereux Les fonctionnaires européens et français sont-ils tombés sur la tête ? Et bien non, mais ils se sont livrés à un calcul bien dangereux. “Ils ont cédé à la pression des négociants et des engraisseurs en zone allaitante. Ils ont aussi calculé qu’en un an, la moitié de la France était infectée, donc aucune raison pour que l’autre moitié ne le soit pas milieu 2008, date à laquelle un vaccin devrait être disponible”. Problème, des zones sans aucun cas déclaré risque de passer à la trappe. “La Manche est l’un des premiers producteurs de lait en France, laisser le virus progresser, c’est faire un dangereux pari sur le quota départemental, voire de l’Ouest. Toujours dans les Ardennes, 15% des bovins ont arrêté de donner du lait pendant 15 jours/trois semaines, le temps de les traiter avec des antibiotiques et anti-inflammatoires. Il existe aussi un risque d’avortement. Les équarisseurs, dans l’Est, ont constaté une hausse de 1/3 de leur collecte habituelle. Quant au avortement sur les allaitantes, n’importe quel éleveur sait que cela coûte très cher”. Gagner du temps Daniel Delentaigne, tout en se penchant sur les cartes, indiquant les zones touchées, estime que, dans le pire des cas, la libéralisation n’aurait du être mise en place qu’en décembre. “A cet époque, le virus entre en “sommeil”, sous réserve d’un hiver normal, on aurait gagner plusieurs mois dans l’infection des cheptels”. Autre catégorie d’animaux concernée par la FCO, les moutons, notamment ceux de la baie du Mont-Saint-Michel. Explications d’Etienne Gavard, “chez les ovins, le pourcentage de perte tourne aux environs de 30%. Ils souffrent atrocement et ne peuvent rentrer à leur bergerie. Sur des zones comme les polders, on imagine le résultat...” Autre inquiétude, l’arrivée d’une nouvelle souche de FCO, cette fois-ci de type 1. Elle vient d’être répérée, la semaine dernière, à la frontière franco-espagnole (au niveau du pays Basque). Un risque de coexistence de deux souches sur le terrain existent donc bel et bien et le futur vaccin ne marchera que pour la souche 8”. Au GDS 50/14, on se prépare au choc, tout en mettant en place des mesures. “Les acheteurs de ruminants ne doivent pas contaminer leur cheptel. Ils doivent exiger de leur négociant qu’il ne livre que des animaux en provenance de zones indemnes, ou à défaut accompagnés d’un résultat virologique négatif datant de moins de sept jours et d’une attestation vétérinaire de traitement insecticide datant de moins de 15 jours. En l’absence de preuves, mieux vaut refuser l’animal”.
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