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Culture
Prairies : les semis de printemps

Une prairie installée au printemps présente l’avantage d’une qualité d’herbe très tendre et de bonne valeur alimentaire pour la première année d’exploitation en pâturage, ce qui compense une production diminuée par rapport à l’implantation de fin d’été.

Nouvelle prairie ou rénovation ?
La spécificité de la rénovation d’une prairie existante, c’est la destruction de la plisse de l’ancienne prairie. Le labour doit être précédé d’un déchiquetage préalable et d’un début de décomposition, il faut donc anticiper. En semis direct, dans les parcelles non labourables, la destruction est généralement chimique, mais avec un travail superficiel on peut réaliser une destruction mécanique puis un semis avec semoir classique.
Attention avec des taux de matière organiques élevés, ainsi que dans le cas de prairies colonisées par les agrostides (graminées fréquemment présentes dans les prairies), la réussite au semis sera aléatoire sans enfouissement des résidus.
Un lit de semence bien émietté
D’une façon générale, l’iti-néraire avec labour est préférable pour implanter une prairie de longue durée, afin d’optimiser la levée et l’enracinement surtout pour les espèces peu agressives à l’implantation.
Les semences fourragères sont de faible dimension, surtout
celles des légumineuses, donc pour assurer un contact intime, il faut de la terre fine. Pour cela le travail superficiel doit aboutir à un lit de semence où les plus grosses mottes ne dépassent pas 3-4 cm de diamètre.
Un rappuyage du sol avant le semis permet de mieux contrôler la profondeur de semis. On sème et on roule à nouveau pour améliorer le contact graine sol. Attention ces 2 passages de rouleau ne valent que pour une terre suffisamment ressuyée.

Semer en mars
Même si le semis est possible jusqu’à fin avril, une implantation précoce permet d’optimiser la production de cette première année, et de faciliter la mise en place d’espèces lentes à s’installer comme les fétuques. Généralement ce sont les conditions de ressuyage du sol nécessaires au travail du sol qui commandent, ensuite on peut déclencher le semis à partir de début mars.

Profondeur : 1 à 2 cm maximum
La profondeur de semis est souvent la cause d’un échec.
Des graines d’1mm de diamètre comme les légumineuses ont des faibles réserves nutritives.
1 à 2 cm c’est bien, mais 1 cm c’est mieux pour les légumineuses, et un bon semis se traduit par la présence de graines en surface.
On peut semer les mélanges d’espèces simultanément, à condition de maintenir le mélange homogène durant le semis. Pour cela, préparer plusieurs doses pour semer des unités de surface d’un hectare maximum, ce qui aboutit à remplir le semoir à plusieurs reprises, et remuer une à deux fois lors du semis. On peut aussi humecter les semences de légumineuses avec de l’huile (de table) afin de la coller aux autres graines.
Dans le cas d’un semis de mélange en une seule fois, il faut donc bien maîtriser la profondeur et viser 1cm (tableau 1). On peut aussi repousser les descentes du semoir pour semer comme à la volée, ce qui est favorable aux légumineuses,mais il faut de bonnes conditions (sol ressuyé, terre fine) pour recouvrir les graines par la herse du semoir et par le passage d’un rouleau cultipacker.

La technique du faux semis
C’est un bonne technique préventive pour limiter l’envahisse-ment des adventices fréquent en implantation de printemps, d’autant que le désherbage chimique est compliqué dès qu’il y a association d’espèces.
Cela consiste à réaliser un travail superficiel, mais on ne sème pas, on attend la levée de la flore adventice (soit une dizaine de jours) et on réalise le semis détruisant simultanément les adventices.

Jean LAURENT
Chambre d'Agriculture de la Manche

Pour contacter l'auteur :

jlaurent@manche.chambagri.fr

En savoir plus :

www.manche.chambagri.fr

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