Prix du lait : déréférencements, les GMS sous la pression des producteurs
Le travail du syndicalisme se poursuit autour du prix du lait. La FDSEA 61 a rencontré lundi, les responsables du Leclerc de Flers. La FRSEA et les Jeunes Agriculteurs demandent le soutien de la grande distribution avec des déréférencements pour limiter les commandes.

Le mois dernier, le syndicalisme a écrit aux responsables de grande et moyenne surface pour les inviter à déréférencer certains produits laitiers afin de réduire les commandes. "Tous étaient ciblés, mais nous visons particulièrement les groupes Lactalis et Bongrain. Car ces industriels ne respectent pas les négociations du 24 juillet. Le compte n'y est pas", explique Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l'Orne.
La pression via la grande distribution
Aujourd'hui, tous les produits ont repris leur place dans les linéaires. Ces dernières semaines, les syndicalistes ont néanmoins observé la réalité des déréférencements. "Globalement les GMS ont répondu favorablement à notre requête. Nous avions, par exemple, demandé aux magasins Leclerc de l'Orne de retirer les produits Lactalis sur une petite période", souligne David Bechet, responsable de la section lait de la FDSEA 61. La rencontre des dirigeants de l'enseigne de Flers est l'occasion de maintenir la pression. "Quand les GMS nous reçoivent, elles jouent davantage le jeu qu'avant. Elles craignent sans doute les manifestations. Nous montrons notre présence. La pression sur les industriels remonte aussi via les distributeurs. Ils doivent savoir que nous restons mobilisés. Si la GMS fait un effort, son but n'est pas d'engraisser les industriels, mais soutenir les éleveurs. De plus, nous ne devons pas être victimes de stratégies d'entreprises qui cassent les prix pour gagner des parts de marché".
Pression syndicale pour aider les Organisations de Producteurs
Pour l'heure, le compte n'y est pas. Si Lactalis ne publie toujours pas ses résultats, Danone sort d'un premier trimestre "plutôt très bon", selon les syndicalistes. Sur leur trésorerie, les agriculteurs ne le ressentent pas. "Actuellement, les éleveurs sont payés, en moyenne, 300-305 EUR/1000 litres. Le 24 juillet, 315 EUR de moyenne sur l'année ont été négociés. Nos actions doivent permettre d'épauler les Organisations de Producteurs lors des négociations actuelles", insiste David Béchet. Reste que les représentants de l'OP Bongrain ont signé un accord. Lactalis contribue à faire la pluie et le beau sur les prix du lait. Les représentants de la FDSEA craignent l'effet boule de neige et que le géant lavallois se base sur un accord à minima. Avec la période d'ensilage, la mobilisation du monde agricole se fait moins sentir médiatiquement. Attention ! Les éleveurs devraient retrouver du temps dans les prochains mois. "Les corvées de maïs sont derrière nous. Les agriculteurs n'ont pas beaucoup de sous pour faire leurs courses de Noël. Nous aurons donc du temps", prévient Anne-Marie Denis.