FDSEA
Production laitière et relance bovine au cœur des débats
FDSEA
De très nombreuses questions d’actualités professionnelles ont été abordées durant cette Chambre syndicale de rentrée. Parmi celles-ci, la politique départementale en matière d’élevage...

Les professionnels agricoles de la Fédération sont particulièrement sensibilisés à la relance bovine dans l'Eure.
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L'Eure Agricole
Cette chambre syndicale, consacrée aux traditionnels bilans des différentes récoltes, devait également se prononcer sur plusieurs aspects de la politique laitière. Suivaient, une réflexion entamée sur l’opportunité d’une relance bovine et une multitude de questions diverses dont nous extrayons les plus pertinentes pour nos lecteurs.
Une situation agricole contrastée
Comme le président Hyest l’a déjà souligné dans son éditorial publié la semaine dernière, la FDSEA recherche les moyens de pallier les grandes difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs, notamment du sud du département et des vallées. L’exonération de la TFNB et des mesures financières comportant reports d’annuité in fine avec prise en charge des intérêts sont à l’étude pour être appliquées selon des critères précis. Plus généralement et pour tous, la FDSEA, relayée par la FNSEA, demande également l’établissement d’un crédit d’impôt pour les dépenses énergétiques (fuel-gaz) et le versement dès le 16 octobre des aides PAC.
La mise en place des Acal professionnelles.
Il s’agit pour les producteurs de lait de la possibilité offerte pour la première fois en France de bénéficier de litrages supplémentaires par la réserve départementale selon un programme de rachat fixé à 0,15 E/l pour un maximum de 100.000 litres. De l’avis général, ce dispositif qui vient s’ajouter aux ACAL traditionnelles n’est pas la panacée, car il officialise d’une certaine façon la vente de quota. Toutefois les demandes sont nombreuses de la part des producteurs et notamment de ceux qui, de par leur situation, n’ont jamais pu obtenir de référence supplémentaire en dehors d’un rachat de foncier. C’est pour tenir compte de cette demande que la FDSEA proposera donc la mise en place de ce dispositif à la CDOA du 28 septembre prochain, mais aussi pour que les litrages non produits par tous ceux qui ont cessé l’activité laitière soient rapidement réaffectés à des producteurs selon des critères à définir par la CDOA. Il faut noter que ce dispositif ne se substitue pas aux attributions gratuites de lait racheté au moyen des pénalités et qui constituent les ACAL dites traditionnelles réservées aux JA et aux très petits producteurs.
Et la société laitière ?
À l’inverse des ACAL, la société laitière intéresse ceux qui n’abandonnement pas le lait, tout en voulant le produire autrement. Des critères de distance entre les associés et de surface fourragère consacrée par chaque associé à l’alimentation des animaux vont également être fixés par la CDOA, comme le prévoit la réglementation. Après réflexion, la FDSEA proposera 20 km comme distance maxi séparant les associés de leur site de production, et 1 ha de surface fourragère pour 20 000 litres de quota apportés à la société comme surface consacrée par chaque associé à l’alimentation des animaux. Comme beaucoup l’ont en effet demandé, la FDSEA doit ouvrir le champ des sociétés laitières, car l’objectif de maintenir la production de lait dans le département est à ce prix.
Quelle relance bovine dans l’Eure ?
Les données du problème sont bien connues, comme le dira Hubert Cappelle, venu en spécialiste traiter cette question devant l’assemblée. Un système naissance efficace, mais qui laisse les broutards s’en aller loin et les éleveurs sans réelle plus value. Un système d’engraissement jusque là très délicat pour en tirer une véritable rentabilité. Un marché faisant de plus en plus la place aux importations, ce qui conduira inexorablement à des baisses de prix. Et des atouts multiples avec un bassin de consommation proche, un abattoir proche et à bref délai des usines proches pour fournir des coproduits de qualité. Il reste à trouver la formule qui permettrait aux agriculteurs de notre département d’investir dans des systèmes d’engraissement rentables et sécurisés.
Ceci suppose, d’après Hubert Cappelle, de travailler au niveau de la région Normandie pour avoir une dimension suffisante auprès des trois principaux acheteurs français. Ceci suppose aussi que la fourniture des coproduits soit à la fois bien identifiée et quantifiée en volume, en qualité et en prix. Resteraient à proposer des solutions pour l’organisation du travail, et à mettre en place une vraie politique contractuelle avec la distribution et les abatteurs.
Tout le travail reste donc à faire, et la FDSEA entend appuyer la mise en place des études et des projets dans lesquels les éleveurs conserveraient bien sûr la maîtrise. Cela commence par l’information de ce qui se fait chez les autres, dans l’Yonne ou en Lorraine par exemple. Un groupe va être constitué à cette fin.