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Protéagineux : attention aux ravageurs à partir de la floraison

Sur les cultures de pois et de féverole, la surveillance des insectes ravageurs est primordiale à partir du stade début floraison.

Un temps chaud et sec pendant la floraison augmente les risques. La pression peut également dépendre de la situation de la parcelle et de la présence plus ou moins importante de la faune auxiliaire.


Sur pois, le puceron vert est le plus nuisible

Le puceron vert du pois est en général actif dès l’apparition des toutes premières fleurs, surtout si le temps est sec et chaud. Cette année, ces conditions sont réunies avant floraison et on signale déjà des parcelles infestées. La nuisibilité reste faible à ce stade et ne justifie pas un traitement si l’attaque reste modérée, mais à partir du stade boutons floraux, une surveillance régulière est nécessaire. Présent dans les feuilles non-déployées ou à la face inférieure des feuilles, il s’alimente et occasionne des dégâts directs (perte de rendement jusqu’à 30 qx/ha), notamment dus à l’avortement des fleurs, à la déformation des jeunes pousses voire même au dessèchement prématuré de la plante) et indirects par la transmission de viroses (mosaïque et jaunisse). Secouer 2 ou 3 tiges dans le creux de la main ou sur un support blanc rigide (feuille de papier…) : si présence systématique de plusieurs dizaines de pucerons par comptage et si le nombre progresse d’une visite à l’autre (en 2-3 jours), réaliser une intervention avec un insecticide à action de choc (type pyrimicarbe) : OKAPI liquide, OPEN, KARATE K ou PIRIMOR G. Les produits à base de pyréthrinoïde seule ne sont pas suffisamment efficaces contre ces pucerons, difficiles à atteindre dans le feuillage.Deux autres ravageurs peuvent également être présents sur pois après la floraison : la tordeuse et la bruche. Leur vol est dépendant des températures observées : de l’ordre de 18 à 20° C minimum. Leur nuisibilité sur le rendement est assez faible, mais ils affectent la qualité des graines récoltées. La lutte contre ces insectes est surtout importante pour les débouchés alimentation humaine ou semence. La tordeuse est un papillon qui pond ses œufs sur les gousses et dont les chenilles consomment les graines. La surveillance est possible par la pose de piège à phéromones dans la culture à partir du stade début floraison : les seuils de déclenchement du traitement insecticide (produits à base de pyréthrinoïde) sont fonction du débouché : 400 captures cumulées pour l’alimentation animale ou 100 captures cumulées pour l’alimentation humaine ou la production de semence.La bruche du pois est un petit coléoptère dont l’adulte pond sur les jeunes gousses, la larve pénètre dans la gousse puis dans la graine. Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte qui sortira au cours du stockage, en faisant un trou bien rond dans la graine. Il gagnera ensuite une zone d’hivernage. Les interventions insecticides à partir du stade jeunes gousses (taille supérieure à 2 cm), sont justifiées quand on observe au moins 2 jours à plus de 20° C. Parmi les produits actuellement autorisés, seul KARATE Xpress à 0.125 kg/ha apporte une efficacité satisfaisante.

Sur féverole, le puceron noir de la fève et la bruche à surveiller

Le puceron noir de la fève peut causer des dégâts importants (plus de 10 quintaux par hectare), surtout sur féveroles de printemps. Il apparaît à partir du mois de mai, pendant la floraison et la formation des gousses et forme des manchons sur les tiges (colonies de plusieurs milliers d’individus). La faune auxiliaire (coccinelles) peut limiter l’infestation, il ne faut donc pas traiter trop tôt. En fonction du produit utilisé, le seuil d’intervention, en % de plantes colonisées par les pucerons (manchons noirs), peut varier. Ce seuil est de 10 % avec KARATE K (lambda-cyalothrine + pyrimicarbe, homologué à 1.25 litre/ha et limité à 1 application par campagne) et de 20 % avec PIRIMOR G (pyrimicarbe, dose conseillée 0.5 kg/ha).Comme sur le pois, la bruche (stade larvaire) provoque des trous dans les grains, ce qui déprécie la qualité. Il faut donc être particulièrement vigilant sur les cultures destinées à l’alimentation humaine ou à la production de semence. Pour la féverole, le risque est plus important que sur pois et les seuils de tolérance pour la présence de grains bruchés à la récolte sont très faibles (1 % à 3 %, selon les contrats). La lutte insecticide repose sur les mêmes principes que pour la culture du pois, avec les mêmes solutions insecticides : KARATE Xpress à 0.125 kg/ha est préconisé.

Sur lupin, le risque ravageur est très limité

Sur lupin, les attaques de ravageurs aériens sont rares. La présence de punaises entre les stades boutons floraux et jeunes gousses justifient rarement une intervention insecticide. Il faut cependant surveiller la culture car des dégâts de gibier sont possibles.

Traitement insecticide à la floraison : respecter la réglementation

Lorsqu’il se justifie, tout traitement insecticide réalisé pendant la période de floraison doit être réalisé avec un produit autorisé pour l’usage concerné et portant la “mention abeille”. Les doses d’utilisation autorisée à la floraison peuvent être revues à la baisse pour certains produits. De plus, l’intervention doit être réalisée tôt le matin ou tard le soir, pour traiter en l’absence d’abeilles sur la culture.Aucun mélange n’est possible entre un produit insecticide contenant une pyréthrinoïde et un produit fongicide contenant une triazole ou une imidazole. En cas de d’intervention successive, le traitement insecticide doit précéder le traitement fongicide d’au moins 24 heures.


Un outil pour la lutte contre la bruche

ARVALIS institut du végétal propose aux collecteurs un service pour le pilotage de la lutte contre la  bruche sur pois et sur féverole : BRUCHILIS®. Cet outil d’aide à la décision s’appuie sur un modèle de prévision de stade et lesdonnées météorologiques.


Biblio

Retrouvez chaque semaine les informations sur la présence de ces insectes dans les protéagineux en Normandie dans le Bulletin de Santé du Végétal, consultable gratuitement sur le site web de la DRAAF (mise à jour chaque jeudi matin).

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