Aller au contenu principal

Culture
Protection insecticide du maïs au semis : quelles solutions pour 2009 ?

Le maïs est sensible aux attaques parasitaires du semis jusqu'au stade 5-6 feuilles correspondant à sa phase de sevrage. Cette sensibilité est d'autant plus marquée que les conditions de levée et de croissance du maïs sont ralenties. Les dégâts dus aux attaques parasitaires sont très souvent pénalisants en raison de la réduction du nombre de pieds et de la très faible compensation de la plante (absence de tallage). 2008 était la dernière année d'utilisation des carbamates. Plusieurs dérogations ont été demandées : certaines ont abouti à l'exemple du Cruiser, d'autres sont encore en cours.

Le maïs est sensible à plusieurs ravageurs
- Le taupin (ennemi n° 1).
- Les mouches (oscinie, géomyza) (ennemi n° 2).
- Les milles-pattes (blaniules, scutigèrelles) et ceux plus occasionnels : mouche du semis, vers blancs et tipules.

Les dégâts potentiels sont surtout générés par des pertes de pieds
Les ravageurs qui occasionnent les dégâts les plus importants sont protégés, soit par le sol (ex : larves de taupins), soit par la plante (ex : asticots des mouches). Il faut donc traiter de manière préventive en plaçant l'insecticide dans le sol au moment du semis (tableaux 1 et 2).

Autorisation renouvelée pour le Cruiser
L'autorisation du Cruiser, insecticide en traitement des semences de maïs grain, ensilage et porte graine femelle est renouvelée jusqu'au 15 mai 2009 pour la lutte contre les taupins.
Le thiaméthoxam, matière active de ce produit, a été testé plusieurs années par Arvalis - Institut du végétal et a clairement montré son efficacité sur ces ravageurs.
Le thiaméthoxam protège la graine par action de contact mais également par voie systémique. Son action protectrice perdure jusqu'au stade 7-8 feuilles du maïs. Outre sa simplicité de mise en œuvre puisqu' associée à la semence et sa rapidité d'action en tous types de sol, son efficacité est également moins dépendante des conditions climatiques notamment en cas de sécheresse.

Attention aux conditions d'utilisation très encadrées !
- Semis avant le 15 mai 2009 compte tenu de la date limite d'autorisation, à une densité maximale de 110 000 graines/ hectare en contrôlant l'enfouissement correct des semences.
- Ne pas introduire dans la rotation des plantes attractives pour les abeilles afin de limiter leur exposition.
- Ne pas utiliser le Cruiser plus d'un an sur trois dans la même parcelle.
- Obligation pour les agriculteurs de mettre en place des déflecteurs sur les semoirs afin de limiter les émissions de poussières lors du semis.
Si vous optez pour l'utilisation des semences traitées au Cruiser, il faudra débourser de 35 à 40 euros par dose de 50 000 graines.

Microgranulés : une possibilité: le Force 1,5 G
Le microgranulé Force 1,5 G  a obtenu une autorisation de mise sur le marché sur maïs et maïs doux à la dose de 12,2 kg/ha sur taupins. Ce produit à base de téfluthrine utilisé en localisé au semis agit à l'endroit où il est positionné. Son efficacité est conditionnée par un positionnement optimal du produit dans la raie du semis. Sans une application précise, des problèmes d'efficacité peuvent apparaître.
Les conditions d'emploi sont les suivantes :
- limitation des traitements avec le Force 1,5 G à une application tous les 3 ans ;
- utiliser un microgranulateur équipé d'un diffuseur permettant une bonne répartition du produit optimisant ainsi son efficacité ;
- obligation de porter des gants de protection, un vêtement de protection et un masque anti-poussières pendant toutes les phases d’application.

D'autres solutions en attente dérogation
L'Oncol S en microgranulés dispose d'un délai de commercialisation fixé au 28 février 2009 et d'une date limite d'utilisation au 20 mars 2009. Une prolongation de ce délai d'utilisation de 120 jours a été demandée. Cette prolongation n'est pas accordée à ce jour. L'efficacité du benfuracarbe matière active de l'Oncol S est limitée dans les parcelles où elle a déjà été utilisée ainsi que dans les parcelles à forte proportion de matière organique.

Dans tous les cas
Dès l'interculture, la protection du maïs doit être anticipée notamment par le déchaumage. Cette technique est un moyen de lutte agronomique contre les ravageurs protégés par le sol. Ce travail du sol expose notamment les larves de taupins au froid et aux prédateurs naturels.
Au-delà de la protection insecticide, favoriser une implantation rapide du maïs par une mise en place de la culture dans des conditions agronomiques favorables aide indirectement à limiter les attaques. Le travail du sol et la qualité du semis se doivent d'être réalisés dans les meilleurs conditions possibles. Le semis dans des terres ressuyées et réchauffées, à une profondeur adaptée, le choix d'une variété disposant d'une bonne vigueur au départ ainsi que l'apport d'une fumure starter sont autant d'atouts importants dans les parcelles à risque.
Nathalie DILLY
Chambre d'Agriculture de la Manche
ndilly@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité