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Protéines : des questions de “pois”

La protéine était au cœur de la section grandes cultures de la FDSEA du Calvados. Pour exporter, la faiblesse des taux en protéines des blés français et normands commence à inquiéter. Pour les besoins locaux, la question des protéines se pose également.

© VM

Sur les 33 millions de tonnes de blé produites par la France, 20 M de tonnes sont destinées à l’alimentation humaine. “Produire des blés de qualité est donc une nécessité pour notre pays”, résume Jean-Pierre Langlois-Berthelot, président de France-Export-Céréales lors de la section grandes cultures de la FDSEA 14. Dit autrement, les acheteurs réclament, de la protéine. Et l’export représente 50 % des débouchés des céréaliers de l’hexagone.  

“Une farine 4x4 qui passe partout
“L’Afrique en absorbe 87 %. Il faut bien comprendre que les conditions de travail des boulangers y sont particulièrement fluctuantes. Leur pâte doit être forte et résistante à la saison sèche comme pendant les fortes pluies. Il faut une farine 4x4 qui passe partout. Elle doit répondre aux besoins des artisans comme des boulangeries industrielles”.
La France demeure le 5e pays producteur mondial de blé et pèse plus de 5 % de la collecte mondiale. Même s’il n’existe pas encore de lien direct entre le taux de protéines et le prix, les acheteurs observent de plus en plus la qualité. La faiblesse des tarifs du fret maritime rapproche les origines. Dans le même temps, les pays concurrents proposent des teneurs en protéines supérieures. Les taux français baissent depuis 2005. Jean-Pierre Langlois-Berthelot avance plusieurs raisons : “la protéine n’était pas un enjeu de la sélection variétale. Or, plusieurs années sont nécessaires pour effectuer ce travail. On met 6 à 10 ans pour sortir une variété. Pour l’instant, le producteur n’avait pas de raison d’investir pour obtenir de bons taux de protéines”. Le président de France Export Céréales invite donc les exploitants à “ne pas trop anticiper les exigences réglementaires et à résister à la pression sociale”.

La Normandie tournée vers l’export
Ces enjeux paraissent parfois éloignés du quotidien des producteurs. Localement, les collecteurs sont pourtant directement concernés par le marché mondial et la qualité des blés. “En 2014, Agrial a exporté 65 % de sa collecte”, indique Philippe Vincent, directeur céréales de la coopérative. La société D2N est également liée à l’export. “Il y a 30 ans, 70 % partaient en Bretagne et 30 % à Rouen. Aujourd’hui, la proportion s’est inversée”, explique Alain Datin. . De son côté; Stéphane Carel, directeur de la coopérative de Creully estime que “le marché de la nutrition animal est occasionnel. Nous trouvons la valorisation à lextérieur”. Si la plupart des acteurs de la filière normande atteignent les 11 % de protéines. Cependant, certains observent une forte hétérogénéité dans les résultats. “On varie de 7 à 14. Cette année, nous craignons que les agriculteurs manquent de moyens pour investir dans la qualité”, souligne Pierre Gardembas, des établissements Lepicard.

Un besoin de silo
Dans ce contexte concurrentiel, les collecteurs ont donc besoin de capacités de stockage afin de “saisir les opportunités du marché”, dixit Alain Datin. Mais les silos manquent. La coopérative de Creully est directement impactée. Encore faut-il avoir la possibilité d’en construire. Le sujet agace ostensiblement Stéphane Carel. “Nous avons l’obligation d’investir. Cepensant, nous sommes tous confrontés à la difficulté de monter ce genre de projet. Le plan silo n’existe ni financièrement ni administrativement. Obtenir un permis de construire demande plusieurs mois à quelques années. Nous avons le grain. Il faut nous donner les moyens de faire les greniers”.

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