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Fourrage
Quelle prairie semer ce printemps ?

Al’heure où le prix de l’azote est élevé (1,5 € sous forme d’ammonitrate), l’intérêt des associations graminées-légumineuses est évident ; on sait depuis longtemps que les ray grass anglais+ trèfles blancs ont des rendements équivalant aux prairies monospécifiques qui reçoivent 150 à 200 unités d’azote.

Les associations peuvent concerner également des prairies de fauche où dominent les légumineuses luzerne ou trèfle violet. Ces prairies sont capables de forte productivité sans azote, pourvu que les espèces soient choisies en connaissance de cause.

Pour le pâturage
Le ray grass anglais et le trèfle blanc doivent rester les espèces dominantes pour le pâturage des vaches laitières dans les sols sains et bien arrosés. Ils sont les premiers de la classe pour leur souplesse d’exploitation, l’appétence, et la valeur alimentaire. L’introduction d’autres espèces peut toutefois être intéressante dans d’autres situations.

Bien choisir le ray grass
- La précocité : les variétés les plus disponibles sur le marché sont les très tardives et les tardives. Elles ont fait leur preuve, notamment à cause d’une très bonne souplesse d’exploitation.
Mais dans certaines conditions, n’hésitez pas à utiliser des ray grass plus précoces: type “intermédiaire”, voire “½ précoce” :
• sur les parcelles accessibles tôt où la pousse est ralentie l’été, cela favorise une meilleure production de printemps ;
• sur des parcelles froides où ces types de rays grass peuvent fabriquer des feuilles à plus basse température ;
• en cas de suppression de la fertilisation azotée (agriculture biologique).
Entre une variété “intermédiaire” et une “très tardive”, on peut gagner 8-10 jours à la mise à l’herbe. Mais attention, il faut accepter une baisse de la souplesse d’exploitation : la date d’épaison est avancée d’une vingtaine de jours. Une rigueur dans la gestion du pâturage limite les problèmes d’épis. Le tout est que dans le circuit de pâturage ces variétés précoces soient limitées.

- Diploïde ou tétraploïde ?
Les variétés tétraploïdes sont plus riches en eau et un peu plus appétentes. Mais si l’on recherche la pérennité de la prairie, notamment en situation un peu humide avec risque de piétinement, le ray grass diploïde s’en sort le mieux : il talle deux fois plus que le tétra.
Les mélanges de variétés tétraploïdes et diploïdes permettent un compromis entre l’exigence de l’éleveur et les conditions de sol. Pour le ray grass diploïde, il est intéressant de connaître la note “préférence animale” issue des essais d’inscription au Catalogue français.

- Exemple de choix possible : sachant que c’est l’expérience et la connaissance des ray grass qui permet d’atteindre ses objectifs :
→• pâturage pour vaches laitières sur parcelle à tendance humide avec souhait d’améliorer la pérennité par rapport à un choix habituel de variétés tétraploïdes : faire un mélange avec au moins 50% de RGA diploïde et 40 à 50 % de tétraploïde.
On peut prendre par exemple dans les groupes tardifs ou très tardifs le RGA dominant (le diploïde dans notre cas), et dans le groupe demi-tardif le tétraploïde ;
• puis le trèfle blanc : pour éviter la dominance de l’une ou l’autre des espèces, il faut veiller à bien marier les types de ray grass anglais avec ceux des trèfles blancs, en choisissant des espèces de même niveau d’agressivité. Une des caractéristiques des trèfles blancs est leur comportement plus ou moins agressif, expliqué par leur morphologie et qui reflète leur capacité à prendre le dessus dans l’association. Pour simplifier, on peut dire que cette agressivité varie selon le type de trèfle : “géant”, “nain”, ou “intermédiaire”.
Celle des ray grass est issue d’observations faites sur des variétés tardives et très tardives, avec un comportement peu agressif des très tardifs tétraploïdes (à ne pas généraliser aux variétés précoces).

Pour la fauche
Dans ce contexte, bon nombre d’agriculteurs se questionnent sur les types de prairies à mettre en place pour une bonne productivité, et ils citent souvent la luzerne comme hypothèse de départ.
Les espèces de fauche, avec les légumineuses trèfle violet ou luzerne permettent une forte productivité en 4 à 5 récoltes, en complète autonomie par rapport à l’azote.
L’association avec les graminées donne une certaine souplesse dans l’utilisation : possibilité de pâturage des regains, meilleur niveau énergétique, conditions plus favorables  à la récolte, et à la conservation (ensilage).
Attention au choix des espèces : il faut savoir croiser leur exigence par rapport à la situation pédo-climatique, l’utilisation prévue (pâturage, récolte en foin, en ensilage, ou en vert), et la durée de la prairie (courte ou longue).
La luzerne ne convient que sur sols sains drainant bien l’hiver, et est assez difficile à conserver en ensilage en culture pure. L’entretien calcique doit être régulier sur les sols non calcaires, et la semence doit être inoculée si le pH est inférieur à 6,5 ou si la parcelle n’a pas été cultivée en luzerne durant les 5 dernières années.
Réaliser une association pour fauche avec:
- une ou deux légumineuses de grande taille : luzerne et/ou trèfle violet) ;
- une ou deux graminées hautes à port dressé : fétuque élevée, dactyle, ray grass hybride) ;
- une ou deux espèces gazonnantes (le ray grass anglais, le trèfle blanc..) pour couvrir le sol.
Jean LAURENT
Chambre  d'agriculture de la Manche
jlaurent@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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