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Elevage
Quels repères techniques et économiques en système laitier “grands troupeaux” en Normandie ?

Afin de répondre à cette question face à des grands troupeaux laitiers qui se développent en Normandie, l’équipe régionale des réseaux d’Elevage LAIT a rédigé une fiche de repères technico-économiques à partir des résultats de 15 exploitations avec plus de 75 vaches laitières.

Nous vous proposons ici une présentation succincte des résultats de cette fiche concernant le système “grands troupeaux”, mais vous pouvez retrouver sur les sites des Chambres d’agriculture de Normandie des fiches complémentaires pour les systèmes lait spécialisé, lait + bœufs, lait biologique et lait + cultures.


“Grands troupeaux”, de quoi parle-t-on ?

Sous cette dénomination, ont été regroupés les élevages laitiers de plus de 75 vaches. Comme nous le rencontrons souvent dans ce type de structure, la sole en cultures est significative, et parfois un atelier de viande bovine, principalement du jeune bovin, est présent au côté de l’atelier laitier. Afin de faciliter l’analyse de ces troupeaux et de tenir compte de la stratégie d’intensification relevée dans ces élevages, nous avons scindé la base de données des 15 exploitations en 2 sous-groupes suivant la proportion de maïs dans la surface fourragère (SFP) : un premier avec moins de 30 % (7 exploitations), et un second avec plus de 30 % (8 exploitations). Ainsi suivant ce tri, nous relevons (tableau 1) un niveau d’intensification sur la surface fourragère (lait vendu par hectare de SFP) :- proche des 5 000 litres produits surtout avec de l’herbe et des niveaux de production par vache de 5 500 litres (tableau 2) pour le groupe à moins de 30 % de maïs dans la SFP ;- et plus de 11 000 litres produits d’abord avec du maïs ensilage, nécessité obligatoire au regard de ce niveau d’intensification fourragère et par animal (7 300 litres par vache présente) pour les élevages avec plus de 30 % de maïs dans la SFP.

Quelle conduite pour les vaches laitières ?

Les races rencontrées dans ces grands troupeaux (tableau 2) sont de la Normande pour 7 élevages, de la Prim’Holstein pour également 7 et de la Montbéliarde pour le dernier élevage. Le choix de la race diffère suivant le niveau d’intensification fourragère, plutôt de la normande avec moins de 30 % de maïs dans la SFP, et de la Prim’Holstein quand le niveau d’intensification fourrager progresse sensiblement par hectare de SFP.La dominance de telle ou telle race dans chaque sous-groupe d’intensification explique pour beaucoup le niveau de TB et TP relevé. Le niveau de concentrés distribué par vache varie de 1 110 kg pour les moins de 30% maïs à plus de 1 600 kg pour les élevages avec beaucoup de maïs dans la surface fourragère. Cette distribution supérieure de concentrés pour ces derniers élevages plus productifs par animal se traduit par une quantité supérieure de 15 % par rapport aux élevages moins intensifs ramenée en grammes de concentrés par litre.

Pour quel niveau de marge brute de l’atelier laitier ?

La date moyenne de clôture des 15 exploitations se situe fin février 2010. Cette date moyenne explique pour beaucoup le niveau de prix relevé en moyenne de 320 € par 1 000 litres vendus (tableau 3). Nous sommes ici au cours de la campagne laitière 2009-2010 avec une baisse très significative du prix de base inter professionnel.Si le produit viande est proche entre les 2 sous-groupes, le prix du lait est très favorable pour les élevages avec peu de maïs dans la SFP. Ceci s’explique en partie par la race normande dominante (effet taux) dans ce groupe et la présence de quelques élevages en filière AOC, absents dans le groupe plus intensif.Le coût alimentaire de l’atelier lait (vaches laitières + génisses de renouvellement) est bien corrélé au niveau d’intensification de l’animal avec 110 € par 1 000 litres vendus pour les élevages les plus productifs et 98 € pour le second groupe. Nous relevons de plus dans ces élevages avec moins de 30 % de maïs dans la SFP, un coût de la SFP plus important. Ceci s’explique en grande partie par un poste travaux par tiers plus conséquent avec des systèmes herbagers basés, non seulement sur le pâturage, mais également sur de la récolte d’herbe onéreuse.Les frais d’élevage sont supérieurs de 13 € par 1 000 litres vendus pour les élevages les moins intensifs. Aucun poste de cette charge opérationnelle “frais d’élevage” n’explique à lui tout seul cette différence (tableau 3). Cet écart tient essentiellement à une moindre dilution des charges avec des vaches moins productives dans le système avec moins de maïs.Au terme de cette étude de la marge brute de l’atelier laitier, un différentiel de 69 € par 1 000 litres vendus est relevé à l’avantage du groupe avec moins de 30 % de maïs dans la SFP. Et au contraire à l’avantage du groupe intensif quand cette marge brute est ramenée à l’hectare de SFP consacré à l’atelier laitier.

Quel niveau de prix d’équilibre pour ces grands troupeaux ?

Ce prix d’équilibre se définit par le prix nécessaire pour couvrir toutes les dépenses opérationnelles et de structures, dont une rémunération forfaitaire d’un 1,5 SMIC brut par UMO consacrée à l’atelier laitier. Ce prix d’équilibre (tableau 4) est bien à comparer au prix du lait vendu (tableau 3) relevé dans chaque groupe.Quel que soit le niveau d’intensification, le prix du lait vendu reste bien supérieur au prix d’équilibre. La différence est cependant supérieure, avec 22 € par 1 000 litres vendus, pour les élevages intensifs à l’animal et par hectare de surface fourragère.


Une efficacité économique proche mais un disponible supérieur pour les grands troupeaux les plus intensifs

Le rapport Excédent Brut d’Exploitation (EBE) sur produit brut avec 34 % en moyenne pour les 15 exploitations reste très proche quel que soit le niveau d’intensification fourragère. Avec une productivité plus conséquente pour les élevages les plus intensifs le niveau d’EBE ramené par UMO familiale ou associés est supérieur de 17 800 € (tableau 4). Nous n’oublierons pas que cette productivité supérieure de ces grands troupeaux plus intensifs, provient d’un plus fort volume laitier par UMO totale (tableau 1 : 219 1000 litres contre 161 800 litres), mais aussi d’un nombre d’animaux viande et d’une sole en cultures de vente plus conséquents, respectivement 63 UGB contre 30, et 76 ha de cultures contre 18 (tableau 1).Avec un taux d’endettement supérieur de 7 points pour les élevages les moins intensifs, il n’est pas surprenant de relever un disponible par UMO familiale ou associés inférieur de 62 % par rapport aux élevages les plus intensifs.

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