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Race normande : un million d'idées en tête

Avec son projet de camembert AOP-Bio, Pierre Damonneville le futur associé du GAEC de la Marsoulette prévoit un million d'euros d'investissement et l'embauche de 8 salariés à moyen terme. Visite à l'occasion de l'assemblée générale de Normande 61.

Il y a quelques mois encore le GAEC de la Marsoulette installé à La Cochère, aurait pu continuer à mener son petit bonhomme de chemin de plus gros élevage laitier bio de l'Orne. Et continuer sur sa lancée à dos de cet imposant, mais tranquille vaisseau, de 282 ha et 140 vaches laitières. Une belle machine bien huilée et bien entretenue, qui sort déjà chaque année de confortables excédents d'exploitation. L'histoire aurait pu s'arrêter là, celle d'une belle réussite, avec des turbulences traversées, des changements d'associés, et le défi de l'agriculture bio remporté. Mais c'était sans compter le projet de départ à la retraite de Jean-Marie et Marie-Christine Lenormand, et leurs fructueuses recherches à partir de janvier, pour se trouver un remplaçant, via le répertoire départ-installation (RDI). Le fruit s'appelle Pierre Damonneville, 35 ans, fils d'agriculteur et entrepreneur né. Avec un parcours de consultant agricole, de commercial en salle de traite et de cadre dans une entreprise en informatique, le futur associé du GAEC, qui doit s'installer en janvier prochain, amène sur la table un
projet à un million d'euros qui doit se concrétiser par la création d'une fromagerie de camembert AOP Bio et l'embauche de 8 salariés d'ici trois-quatre ans. Nouvelle salle de traite simple équipement 2 x 16 avec compteur. Abandon des silos d'ensilage d'herbe et construction d'un séchoir en grange, création d'un laboratoire de transformation. Tout devrait être terminé d'ici 2017-2018. "Il y a un marché qui est encore disponible pour un camembert de luxe, mais il faut aller vite", explique Pierre Damonneville. Le jeune éleveur vise en effet un créneau très haut de gamme avec un prix consommateur unitaire du fromage aux alentours de 6 EUR. Race locale, foin séché en grange, concentrés produits sur-place, bâtiment. "Il faut que l'ensemble soit cohérent avec l'image du produit", détaille le jeune éleveur. En découle, l'arrêt programmé des achats de soja bio. Les concentrés en protéine devront être produits sur la ferme, quitte à réduire la voilure en blé sur les 75 ha de labour. L'ensilage d'herbe sera également stoppé ; "cela rend les fromages plus instables".

Sur de bonnes bases
Bonne rentabilité de l'entreprise, Lait valorisé sur de bonnes bases de prix. Coût alimentaire maîtrisé de 90 EUR/1 000 l (dont 60 EUR de concentrés), gestion fine du pâturage et de l'alimentation, excellente valeur génétique du troupeau avec un potentiel laitier plutôt sous-exprimé (ils en ont sous la pédale vu les index du troupeau, glisse même un ingénieur du centre d'insémination). "Je pars sur une base très saine pour monter ce projet, se félicite le jeune agriculteur. Les résultats techniques sont plus que bons et je ne veux pas élever le niveau d'étable (6 500 l/VL). En revanche, avec l'arrêt de l'ensilage d'herbe et le foin séché, je pense que nous allons pouvoir faire vieillir les vaches et améliorer notre taux de renouvellement. Par ailleurs, j'ai enclenché le rajeunissement de l'âge au premier vêlage à 27 mois au lieu de 32. Les génisses, qui sont bien suivies et complémentées avec du méteil, tournent autour de 420 kg à 17-18 mois, donc avec un état suffisant pour être inséminées". Les vêlages seront également groupés sur 8 mois, avec un vide sanitaire de la nurserie escompté de 1 mois en hiver.

Embaucher
L'éleveur voudrait pouvoir transformer la totalité des 750 000 l de l'exploitation d'ici 2019 en camembert, crème, beurre, yoghourt, en misant au maximum sur le camembert. Il est prévu d'embaucher 4 personnes en 2016 et quatre autres en 2017-2018.

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