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Pour de bonnes performances en cheptel allaitant
Raisonner la conduite des pâtures

Dans un contexte de prix élevé des aliments, il est tout à fait envisageable de diminuer les coûts en améliorant la gestion du pâturage.

On peut ainsi mettre à disposition du troupeau une herbe feuillue de qualité qui permettra d’obtenir de bonnes croissances sur les veaux sans concentrés et de produire un fourrage de meilleure qualité, et ainsi réaliser des économies de concentré l’hiver tout en conservant de bonnes performances techniques.

Un pâturage tournant pour de l’herbe toujours de qualité
Cette gestion optimale du pâturage permet une augmentation de la production et une amélioration de la qualité des prairies pâturées et récoltées. Afin d’offrir une herbe feuillue à volonté et le plus longtemps en saison, il faut anticiper un calendrier de pâturage et adapter la vitesse de rotation des parcelles à la pousse de l’herbe.
L’objectif de l’exploitation de l’herbe en pâturage tournant est d’offrir aux animaux, de l’herbe jeune, d’au plus 3 semaines au printemps et 5 semaines durant l’été pour une prairie naturelle avec légumineuses. Le délai doit être raccourci dans le cas des prairies temporaires à base de graminée (5 jours de moins).
Il est impératif de découper la surface destinée au pâturage en parcelles homogènes.
Celles -ci seront pâturées chacune pendant environ 5 à 7 jours consécutifs. La taille des parcelles dépend du chargement et des contraintes diverses : nature des prairies, accessibilité, points d’abreuvement…

Une bonne conduite des pâtures synonyme de bon fourrage récolté
La récolte de fourrages de qualité permet de réduire l'utilisation de concentré en période hivernale. Cela est d'autant plus vrai que les vêlages ont lieu en automne et en tout début d'hiver.
A titre d'exemple, un foin de bonne qualité récolté début juin (0.72 UFL, 1.20 UEB) comparé à un foin récolté fin juin dans de mauvaise condition (0.61 UFL, 1.40 UEB) permet d'économiser 350 kg de concentrés par vache sur la période hivernale pour des vêlages du début d'hiver. L'économie est de l'ordre de 125 kg de concentré pour des vêlages de fin d'hiver ou début de printemps.
L'économie de concentré pour un troupeau de 60 vaches varie de 1700 € pour des vêlages de printemps à 4800 € pour des vêlages de début hiver.

Améliorer ou rénover ses prairies : il faut y penser !
Lorsqu’un problème de production herbagère est avéré sur prairie permanente ou temporaire de longue durée, un diagnostic de la prairie est nécessaire pour choisir la technique d'amélioration ou de rénovation de celle-ci.
Il est fondamental d’observer avant de décider. Un tour de prairie est nécessaire pour analyser la flore, détecter les causes responsables de sa dégradation et du manque de productivité ainsi que pour préciser les marges de progrès possible.
L’amélioration s'adresse à des prairies peu dégradées et consiste à remettre à niveau la production de la parcelle par des techniques simples : apports d'acide phosphorique, de potasse et de chaux mieux adaptés, fumure azotée repensée, désherbage sélectif ou optimisation de la conduite de la prairie (déprimage des prairies, gestion des refus, valorisation des pousses de fin d'année, pâturage tournant). Un sursemis est éventuellement possible. C'est l'occasion de tenter l'introduction d'un trèfle blanc qui améliorera le rendement et la qualité de la prairie.
La rénovation se traduit par un semis qui remplace complètement ou partiellement la flore existante Elle est utilisée en cas de très forte dégradation de la prairie et dans l'objectif d'une amélioration rapide de la productivité de la prairie. Le semis sans labour est réservé aux prairies non labourables : humides, en pente, caillouteuses. Il préserve la structure du sol et garantie une bonne portance lors des premières exploitations. Le semis après labour est plus coûteux mais facilite une bonne implantation de la prairie.
Quelle que soit la technique retenue, les règles d'implantation des prairies doivent être respectées avec application (Voir recommandations du guide de l'herbe de Normandie).
Perrine Géhin - CA14
Pour les réseaux d’élevage de Normandie

Exemple pour un troupeau de 60 vaches allaitantes en vêlage d’hiver sur prairies naturelles

Selon les conditions pédo-climatiques on pourra pratiquer un déprimage précoce des surfaces destinées à la fauche, puis réserver 0,35 are/UGB de pâture soit 21 ha pour ses 60 vaches.
En créant 2 lots homogènes de 30 vaches chacun, chacun donc de 10,50 ha.
Chaque parcelle étant pâturée en moyenne pendant 7 jours consécutifs et en misant sur un retour sur les parcelles tous les 21 jours au printemps, il devra donc créer 3 parcelles chacune de 3,50 ha.
Par rapport à un pâturage libre, cette conduite permet de libérer au moins 5 ares/UGB, correspondant à un total de 3 ha qui seront récoltés.
Dans l’hypothèse d’un rendement moyen de 5 tonnes de foin/ha, estimé au prix moyen de 90 € la tonne, le gain escompté sera donc de 1 350 €  avant coûts de
récolte.

Les Réseaux d’élevage communiquent sur la réduction des charges alimentaires
Pour en savoir plus consulter la brochure réalisée par les Réseaux d’élevage Bovins viande intitulée : “Charges alimentaires à la hausse : des solutions en élevage allaitant”. Vous y trouverez des informations sur l’allongement de la durée de pâturage en fin d’automne, la gestion du pâturage, l’adaptation de l’alimentation hivernale aux besoins des animaux, et d’autres évolutions possibles…

 

Conseil
Pour optimiser la distribution de concentré, il est nécessaire d'analyser les fourrages disponibles en hiver.

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