Aller au contenu principal

Gérard Verger, responsable du marché de l’Agriculture au Crédit Mutuel de Normandie
Réinjecter la trésorerie manquante

Pour passer le cap, il faut réinjecter dans les exploitations la trésorerie manquante”, estime Gérard Verger, responsable du marché de l’Agriculture du Crédit Mutuel de Normandie (Calvados, Eure et Seine-Maritime). Un sentiment partagé par Jean-Paul Forveille, son homologue du Crédit Mutuel Maine Anjou Basse-Normandie (Orne, Manche et Mayenne).

Gérard Verger, responsable du marché de l’Agriculture au Crédit Mutuel de Normandie
Gérard Verger, responsable du marché de l’Agriculture au Crédit Mutuel de Normandie
© DR

Depuis la signature de la convention sur les prêts aidés entre l’Etat et les banques dans le cadre du plan de soutien à l’agriculture, se bouscule-t-on dans les guichets du Crédit Mutuel ?
Nous sentons certes un léger frémissement depuis quelques jours avec un peu plus d’agriculteurs qui nous posent des questions sur le dispositif d’aides mais, à ce jour, nous n’avons guère plus de situations délicates à gérer qu’en année “normale”.
Au delà de cette crise, la gestion de ces situations fait partie de notre quotidien. Notre réseau est formé pour cela et nous ne sommes pas dépourvus de réponses.

Comment expliquer ce décalage entre l’idée qu’on peut s’en faire et la réalité telle que vous la vivez ?
J’avancerai deux explications. La première, c’est qu’en situation de crise, ce ne sont pas les banquiers qui sont aux premières loges mais les fournisseurs. Ce sont eux qui subissent les premiers impacts. On ne peut d’ailleurs que se féliciter qu’ils soient désormais associés aux tours de table départementaux. 
La seconde explication, c’est que nous n’avons pas attendu novembre pour réagir. Dès le mois de juin, le Crédit Mutuel a ouvert une enveloppe non limitée de crédits au taux réduit de 3 % sans frais de dossier pour soutenir ses clients agriculteurs concernés par les effets de la crise laitière. 

Le nouveau dispositif, notamment avec des prêts de reconstitution de trésorerie à 2 voire 1,5 % pour les jeunes agriculteurs, peut-il s’avérer efficace ?
Les mesures annoncées peuvent effectivement répondre à certaines situations d’urgence dans la mesure où elles vont permettre de réinjecter dans l’exploitation la trésorerie manquante. Elles vont aider certains à passer un cap difficile en attendant une amélioration conjoncturelle.

Il appartient au banquier d’instruire les dossiers d’aides. Quels sont vos critères d’éligibilité ?
Pour le lait, c’est simple. Il suffit de comparer le prix de vente des 1 000 litres en 2009 par rapport à 2008 pour calculer le manque à gagner et donc le manque de trésorerie.
Pour les autres productions, nous étudions les bilans. Un travail que nous menons avec l’agriculteur et son comptable.
En résumé, à partir du moment où le déficit de trésorerie est démontré, tout agriculteur est éligible.

Enregistrez-vous ou craignez-vous à terme un recul des investissements en agriculture voire un coup de mou au niveau des installations ?
Au niveau du matériel, il y aura sans doute un impact national. Mais là encore, sur les 9 premiers mois de l’année, nous avons réalisé des prêts Actimat (Ndlr : prêts matériels) à un rythme comparable à 2008. Quant à l’installation, il y a toujours autant de jeunes qui viennent frapper à notre porte et ils ont raison. L’agriculture pour le Crédit Mutuel est un marché prioritaire et nous allons continuer à nous y investir et sur le long terme. Plus largement d’ailleurs, la France n’a pas le choix. Economiquement, socialement, environnementalement, l’agriculture doit rester une priorité nationale. 

Une priorité avec cependant une nouvelle donne : la volatilité des cours ?
C’est effectivement la conséquence conjuguée de la réforme de la PAC et de la mondialisation. Mais face à cette volatilité des prix agricoles et ses coups de balancier dans tous les sens, nous ne sommes pas démunis. Le marché à terme constitue une réponse. Il permet de sécuriser son prix d’objectif. Je ne peux qu’encourager les agriculteurs à s’informer et à se former dans ce sens.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Six installations plutôt qu'un (des) agrandissement(s) en Normandie
Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d'une opération foncière inédite…
Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SMC - LAVAL
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Nicolas Legentil était l'hôte d'une porte ouverte allaitante, jeudi 14 mars, à Brémoy. Il a fait visiter son exploitation aux 250 invités.
[EN IMAGES] Taurillons : le Gaec Legentil expose son savoir-faire dans le Calvados
Jeudi 14 mars 2024, le Gaec Legentil a accueilli plus de 250 personnes sur son exploitation, à Brémoy, dans le Calvados, pour une…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Publicité