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Bilan moisson 2013
Rendements en blé : la bonne surprise

Les céréales à paille ont présenté un bon niveau de production en Basse-Normandie en 2013.Des rendements inespérés, après les conditions hivernales excécrables. Les moissons désormais terminées, les présidents des sections grandes culture des FDSEA de l’Orne, de la Manche et du Calvados, dressent un premier bilan.

© AD

Cela devait être une année très décevante en matière de rendement des céréales à paille en Basse-Normandie.C’était sans compter l’extraordinaire pouvoir de rattrapage des cultures, et une météo tempérée tout au long du printemps.Globalement, les rendements s’approchent de ceux d’une bonne année.Reste que les colzas sont très hétérogènes, et que l’hiver 2012/2013 aura laissé des traces dans les trésoreries de ceux qui ont dû casser des parcelles et semer le blé au printemps.Alors que les moissons sont terminées, les responsables grandes cultures des FDSEAde la Manche, du Calvados et de l’Orne, font le point.

Dans l’Orne
“La qualité est bonne”
Jean-Pierre Prevost, président de la section des grandes-cultures à la FDSEA de l’Orne.
“La moisson a commencé le 20 juillet, avec environ trois semaines de retard. Les blés semés dans de bonnes conditions au mois d’octobre, affichent de bons résultats.En revanche, les parcelles semées tardivement en novembre, sont celles  qui ont le plus subi les conditions hivernales.Globalement, les rendements devraient s’approcher d’une année normale. La qualité est bonne, avec de bons poids spécifique (PS), même si des orages en cours de moisson ont fait perdre quelques points de PS.Particularité cette année, de nombreuses parcelles ont été semées en blé de printemps, en raison de l’impossibilité de semer avant l’hiver, ou en resemis, sur des parcelles cassées en sortie d’hiver.Les résultats sont très moyens vu les  conditions d’implantation difficiles liées à l’excès d’humidité. En revanche, les taux de protéine sont bons.Parcelles cassées en sortie d’hiver ou parcelles non semées, certains ont aussi préféré semer du maïs, quitte à passer par les entrepreneurs, pour réaliser les travaux, dans les fermes qui ne sont pas équipées pour cette culture.
Les résultats sont médiocres en colza.C’est une culture qui a aussi souffert des épisodes de grêle.
Concernant les prix des céréales, en peu de temps, nous avons perdu de 50 à 60 €/t.Ce retournement de marché est la preuve qu’on ne peut pas donner des orientations à la PAC en se basant sur un scénario de prix durablement élevé des céréales. Ce n’est pas comme cela qu’on construira une PAC solide”.

Dans la Manche
“Presque une bonne année”
Gilbert Michel, président de la section des grandes-cultures à la FDSEA de la Manche.
“On redoutait une récolte très médiocre, compte tenu de l’hiver excécrable pour les cultures, en raison d’un très fort excès d’humidité. Mais dans l’ensemble, les moissons nous ont offert de bonnes surprises.Pour l’orge et le blé, on approche les rendements d’une bonne année (Dans la Manche, on parle de bonne année avec des rendements moyens à partir de 70 qx/ha).La qualité est également au rendez-vous, même si les PS (poids spécifiques) ont parfois décroché.  Le climat a été plutôt favorable cette année aux travaux de récolte, mais les moissons ont été délicates, en raison d’écarts importants de mâturité.La faute à des levées hétérogènes en raison de l’excès d’humidité durant l’hiver.Nous avons ainsi parfois constaté des écarts de 2 à 3 semaines au sein d’une même parcelle.
Conformément aux attentes, cette année, les rendements en paille sont infimes. Difficile aussi de bien comptabiliser les parcelles qui n’ont pas pu être semées, ou qui ont dû être cassées en sortie d’hiver. Chez moi, sur 42 ha de céréales, nous n’en avons conservé que 17 ha. Le solde a été semé en maïs.En effet, après un fort excès d’humidité, en sortie d’hiver, les densités de plantes n’étaient parfois pas suffisantes pour permettre de conduire les cultures à leur terme. Le maïs a donc gagné du terrain, cette année dans la Manche.Mais difficile d’estimer si ces parcelles seront récoltées en grain plutôt qu’en ensilage.Les stocks de fourrages sont bas.Dans mon exploitation, je constate par exemple qu’une partie du surplus de maïs semé, est déjà vendu pour être ensilé chez d’autres éleveurs.
Les maïs sont par endroit très hétérogènes, avec “du pic et du carreau” dans certaines parcelles.Mais le maïs est une plante assez surprenante.Les cultures peuvent encore se rétablir.Aujourd’hui, il faudrait plus d’eau.
Nous remarquons que la baisse des cours des céréales ne se traduit pas réellement par une hausse du revenu en élevage.Les marges de production restent réduites.Dans nos exploitations de polyculture-élevage, nos charges les plus importantes viennent surtout des achats d’aliments riches en protéines.Ce sont les tourteaux qui nous coûtent très très cher”.
Dans le Calvados
“Les blés ont bien rattrapé”
Bertin George, président de la section des grandes cultures à la FDSEA du Calvados.
“A notre grande surprise, dans notre secteur (Ouistreham), les rendements et la qualité des blés sont corrects. On s’approche d’une année normale à bonne.Malgré l’hiver catastrophique pour les cultures, que nous avons connu, les blés se sont bien rattrapés.Néanmoins, les situations sont disparates. Je pense aux agriculteurs qui n’ont pas pu semer leur blé en conditions normales.Avec la météo que nous avons connue, il a souvent fallu casser des parcelles, tandis que d’autres ont semé tardivement du blé et de l’orge de printemps.Moi-même, j’ai cassé une petite surface de blé. Les rendements pour les blés semés en rattrapage à la sortie d’hiver sont inférieurs aux parcelles semées en condition normale.Avec des charges supplémentaires liées aux resemis et des rendements inférieurs, c’est le revenu qui est touché.Par ailleurs, les prix ont nettement baissé, à environ 160 €/t en prix moisson pour les producteurs.Les prix de vente se rapprochent très fortement des coûts de production, alors même qu’on nous avait prédit des prix au plus haut et pour longtemps.Ce qui se passe aujourd’hui sur les marchés prouve surtout une nouvelle fois, que nous évoluons dans une environnement “de prix” très incertain.J’espère que le ministre de l’Agriculture, ne fera pas semblant de ne pas voir cette réalité en face, à l’heure ou des décisions majeures doivent être prises concernant la PAC 2014-2020.
En colza, les résultats sont nettement moins bons qu’en blé.Globalement, on a perdu 10 quintaux à l’hectare. Nous sommes également inquiets quant aux rendements des féveroles. Certaines parcelles ont été durement touchées par la grêle.Malgré un suivi technique très pointu de la bruche, et des insecticides positionnés au bon moment, on constate des dégâts sur les grains.Pourquoi ?Parce que les seuls produits que nous pouvons encore utiliser, ne sont pas assez efficaces.Lorsqu’on travaille pour l’alimentation humaine, les lots contenant des grains bruchés sont invendables”.

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