Aller au contenu principal

Bocage
Rénover une haie bocagère

Différents facteurs tels que les tempêtes, la graphiose de l’Orme, le piétinement des animaux ou le manque d’entretien accélèrent le vieillissement du bocage.

Traditionnellement, les haies bocagères sont situées le plus souvent sur talus. Avec le temps, nombre d'entre elles se dégradent. Les arbres deviennent isolés, les talus s'érodent. Il devient alors nécessaire de les rénover. A chaque fois, la réussite de l'opération repose sur la qualité et le suivi de l'intervention.
La rénovation d'une haie est un travail difficile nécessitant un inventaire et un suivi régulier. L'intervention doit débuter par un diagnostic rapide de façon à connaître le potentiel existant.
Le diagnostic se fait par section minimale, de 15 à 20 mètres. C'est l'espace nécessaire au développement d'un arbre adulte. Dans chaque section ainsi déterminée, un inventaire est réalisé.
Pour l'étage arboré, sont repérés les arbres, les baliveaux, les jeunes semis de plus de 0,5 m de hauteur qui pourront s'affranchir et former un arbre d'avenir (chêne, hêtre, merisier…).
Concernant l'étage intermédiaire, on notera toutes les essences arbustives à partir de 0,5 m de hauteur susceptibles d'être recépées (châtaignier, frêne, noisetier…). L'étage bas devra quant à lui être composé d'arbustes (Fusain d’Europe, Cornouiller, Néflier…).

Déterminer ses objectifs
Suivant les objectifs assignés à la haie (brise-vent, protection, production, ...), on adaptera son intervention et les essences plantées.
Lorsque le talus ne présente plus d'éléments d'avenir, la reconstruction complète ou partielle du talus pourra être envisagée.
Avant la plantation, il peut être envisagé de retirer les souches vieillissantes qui ne sont plus susceptibles de produire des éléments viables.
La terre entre les souches restantes peut alors être retirée. La plupart du temps, celle-ci est “lessivée” et donc peu fertile.
Planter, clôturer, entretenir
La mise en place de plants s'effectue entre le 25 novembre et le 31 mars. Les plants utilisés seront de hauteur limités. Il est conseillé d'utiliser des jeunes plants d’essences locales âgés de 2 ans (3 ans maximum) repiqués une fois en pépinière (hauteur 55 à 100 cm de hauteur) et avec un collet fort. Dans ces conditions, il ne sera donc pas utile de tuteurer. Les plants seront toujours conditionnés en sacs plastiques pour préserver le chevelu racinaire de la lumière et du vent. Les plants non mis en place dans les 5 jours devront être mis en jauge.
Suivant la pression de la faune sauvage, des protections gibiers pourront être posées. Elles auront également l'intérêt de faciliter le repérage des plants et éviter ainsi les dégâts lors des opérations de débroussaillage.
La mise en place de clôtures protégera le talus du piétinement du bétail.
Il faudra également prévoir au moins un débroussaillage autour du plant dès la première année (par exemple en mai-juin). Selon la croissance des plants et la vigueur de la végétation, ces entretiens pourront être poursuivis pendant 3 à 5 ans.

Former ses arbres
Après une saison de plantation, il est important de tailler sa plantation et de remplacer les plants non repris.
Pour étoffer les arbustes destinés à former le bourrage et produire le bois de chaufffage, un recépage sera possible en fin d'hiver (en dehors des périodes de gel et avant la remontée de la sève). Suivant le potentiel plus ou moins élevé des différentes espèces à rejeter du pied, le recépage se pratiquera soit au ras du sol ou à 10 centimètres.
Pour les plants destinés à former des arbres de place et donc du bois d’œuvre, il suffira alors de supprimer les doubles têtes et couper les branches remontantes. Au delà des premières années de développement, les tailles de formation des arbres favoriseront toujours l'axe principal en pratiquant notamment des défourchages et des coupes sélectives de branches redressées. C'est seulement après 5 à 6 ans qu'interviendront les premiers élagages sur le tiers inférieur de l'arbre.
Les statistiques montrent que les haies vieillissent. Leur rénovation par la réintroduction de jeunes plants et le rechargement des talus est un excellent moyen pour redonner aux haies toutes leurs fonctions.

Stéphane PESTEL
Chambre d'Agriculture
de la Manche
En savoir plus
Dans la plupart des départements, des aides financières pour rénover ou créer des haies bocagères existent.
Renseignements et informations : Service boisement de la Chambre d’agriculture de la Manche.
Tél. 02 33 06 49 91.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

[LES GAGNANTS DU JOUR]. TIEA : Giel Don Bosco repart avec la médaille d’or
Cinq établissements normands ont fait le déplacement à Paris, du samedi 25 février au dimanche 5 mars 2023, pour participer au…
Enquête : Loup y es-tu dans le Calvados ?
Quatre éleveurs d’ovins témoignent. Depuis 2019, entre Lisieux et Merville-Franceville, ils décrivent des attaques violentes sur…
[LE STAND]. Protéines végétales : une idée l(ég)umineuse
A l’heure où l’Europe et l’État français tendent à intégrer toujours plus de protéines végétales dans les assiettes, il était…
[L'ANIMATION]. Le lin, star d’un jour pour le défilé normand
Le Conseil départemental de l’Eure et les Chambres d’agriculture de Normandie ont convié plusieurs marques de création textile en…
[EN IMAGES] Avec Cindy Gelas, le savoir-faire normand s’exporte à Tahiti
Cindy Gelas ambitionne de lancer une filière de production laitière en Polynésie française d’où elle est originaire. C’est en…
Anne-Marie Denis et Christiane Lambert tournent une page à Alençon
A l’issue de l’assemblée générale de la FDSEA de l'Orne, qui s’est déroulée lundi 6 mars 2023 en Alençon, Anne-Marie Denis et…
Publicité