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Reproduction du cheptel allaitant normand : évaluer ses performances pour s’améliorer

Dans les élevages allaitants, la production principale est le veau. L’objectif que doivent viser les éleveurs est d’obtenir un veau vivant par vache et par an. Les résultats de reproduction du cheptel allaitant ont donc une influence certaine sur les résultats économiques de l’atelier.

© CA

Afin de savoir si cet objectif est atteint dans son élevage, il est indispensable d’établir son bilan de la campagne de reproduction et de le comparer aux moyennes ou aux références afin de situer ses performances. L’analyse des résultats de reproduction de
« L’élevage allaitant normand » montre qu’il y a encore des marges de progrès en la matière.

Connaitre ses performances de reproduction pour les améliorer
Chaque éleveur devrait connaitre ses résultats de reproduction par campagne de vêlage (12 mois) afin d’analyser les pistes d’amélioration et mettre en place des actions correctives pour tenir l’objectif d’un veau sevré par vache et par an.
Les principaux critères à analyser sur son troupeau en matière de reproduction sont :
- Le taux de gestation : nombre de femelles ayant mis bas par rapport au nombre de femelles volontairement mises à la reproduction par l’éleveur. Objectif de 92 % à 96 % selon la race.
- L’intervalle vêlage–vêlage (IVV) : intervalle entre 2 vêlages successifs d’une même vache. Objectif : se rapprocher de 365 jours et inférieur à 390 jours.
- Le taux de mortalité : nombre de veaux morts de la naissance au sevrage sur le nombre de veaux nés y compris les mort-nés. Objectif : inférieur à 7%.
- Les conditions de naissance : facile, facile aidé, difficile, césarienne.
- Le taux de productivité numérique : nombre de veaux sevrés par vache mise à la reproduction.
D’autres critères comme l’âge moyen au premier vêlage, le taux de renouvellement ou de groupage des vêlages peuvent être utiles dans l’analyse des performances de reproduction de son troupeau.
Reproscope, un outil développé par l’Institut de l’Elevage (voir encadré) permet de ressortir les données de reproduction des élevages allaitants de toute la France. Les données présentées ci-dessous sont issues de cet outil pour la région Normandie en élevage allaitant et sur la campagne 2015-2016. Cela représente 5 539 troupeaux allaitants de plus de 10 vaches, d’exploitations spécialisées et mixtes (avec un élevage laitier présent sur l’exploitation en plus de l’atelier allaitant).

Intervalles vêlage-vêlage pas de pitié pour les vaches vides
L’objectif est de se rapprocher de 365 jours entre deux vêlages sans dépasser les 390 jours. Les vaches à plus de 450 jours d’IVV sont des vaches « à problèmes » dont il faut considérer rapidement la réforme. En Normandie, seulement 66 % des vaches ayant vêlé sur la campagne 2015-2016 ont des IVV inférieurs à 400 jours. On compte également 11 % de vaches avec des IVV supérieurs à 500 jours. Ces dernières auront fait une année complète sans élever de veaux ! (Graphique 1).
Les élevages normands ont un IVV moyen de 405 jours. On compte quand même 25 % des élevages avec un IVV inférieur à 375 jours et 50 % avec un IVV en dessous des 392 jours. Pour 20 jours d’IVV en plus, c’est un veau en moins par an et par 20 vaches. De plus, l’entretien d’une vache vide coûte en moyenne 1,00 € par jour en été et 1,50 € par jour en hiver.
Les données du Reproscope nous permettent aussi de vérifier qu’une bonne gestion de l’IVV ne dépend ni de la taille du troupeau, ni de la saison de vêlage, ni du pourcentage de primipares ou d’insémination artificielle. Il faut détecter en priorité rapidement les vaches vides afin de les réformer dès que possible. On peut effectuer un diagnostic de gestation en fin de période de reproduction et mettre un peu plus de génisses à la reproduction afin de faciliter la décision de réforme.
En matière d’intervalle vêlage-vêlage, le critère de la race fait tout de même apparaître quelques disparités dans les résultats. On retrouve traditionnellement la Blonde d’Aquitaine avec des IVV légèrement supérieurs à la moyenne (409 jours) et la Limousine (394 jours) ou la Salers (393 jours) avec des IVV inférieurs à la moyenne. Ces particularités raciales ne doivent pas faire oublier l’objectif de 390 jours d’IVV maximum. Quelle que soit la race, on trouve toujours plus de 25 % d’élevage avec une moyenne inférieure à 385 jours.(Graphique 2).

Limiter la mortalité des veaux
La mortalité des veaux reste le problème le plus visible et sans doute le plus pénalisant économiquement dans les élevages allaitants. L’objectif à atteindre est moins de 7 % de mortalité de la naissance au sevrage.
La productivité pratique calculée dans Reproscope (nombre de veaux sevrés ou vendus à 7 mois par rapport au nombre de vêlages) permet d’approcher le taux de mortalité.
Pour respecter l’objectif de  5 % à 7 % de mortalité maximum selon la race, elle devrait dépasser 93 %. On constate qu’en moyenne elle  est de 77 % dans les troupeaux allaitants normands. Avec seulement 25 % des troupeaux à plus de 86 % les marges de progrès sur ce critère sont non négligeables. Une des pistes à suivre est la facilité de vêlage. Une étude réalisée par la Chambre d’agriculture des Pays de Loire a montré 34 à 40 % de mortalité en plus des veaux après un vêlage difficile. Pour cela, le choix des taureaux et la sélection des femelles de renouvellement et l’alimentation des vaches gestantes sont des éléments déterminants. (Graphique 3).

Reproscope, un outil pour situer ses performances
L’objectif du projet Reproscope est de développer des outils innovants pour accompagner les éleveurs de bovins laitiers ou allaitants dans la gestion de la reproduction en vue d’optimiser les performances dans leurs troupeaux.
Reproscope propose aujourd’hui un observatoire national des performances de reproduction. Il devrait s’y ajouter prochainement un référentiel des objectifs de reproduction différenciés par système d’élevage ainsi qu’un outil permettant d’estimer l’impact économique de la non-atteinte de ces objectifs.
L’observatoire Reproscope est alimenté par les données fournies par les Chambres d’agriculture, l’Inra, l’Institut de l’Elevage, les organismes de contrôle de performances et d’insémination artificielle et les organismes de sélection aux Systèmes Nationaux d’Information Génétique et à la Base de Données Nationale d’Identification.
Reproscope : http://idele.fr/reseaux-et-partenariats/reproscope.html

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