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Franck Malinowski, nouveau président de l’UNICID
Restructurer le verger

Directeur de la Branche Boissons du Groupe coopératif AGRIAL, Franck Malinowski a été élu, le 27 juin dernier, président de l’UNICID. Il succède pour 3 ans à Jean-Luc Duval. Sur sa feuille de route : restructurer le verger pour marier demain offre et demande.

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© AGRIAL
Franck Malinowski, vous étiez jusqu’alors vice-président de l’UNICID. Que retenez-vous de cette période ? J’ai contribué à pacifier la filière et œuvré à la restructuration de ses outils à travers notamment le rachat de CSR par le numéro 2 de l’époque à un moment où les difficultés étaient nombreuses. Pendant 3 ans et avec Jean-Luc Duval, alors président de l’UNICID, nous avons tenté de remettre la filière dans la bonne direction. Ça veut dire quoi “la bonne direction” ? L’objectif était clair : faire en sorte que tous les producteurs qui avaient des contrats puissent trouver une solution contractuelle pour disposer, à moyen terme, de visibilité dans la conduite de leur atelier de production. Objectif atteint ? Oui ! Nous sommes aujourd’hui dans un marché équilibré. A la présidence de l’UNICID, quelle est votre feuille de route ? Mon ambition pour les 3 ans à venir est de préparer la restructuration du verger cidricole. Pourquoi ? Parce qu’il commence à vieillir, certains ont plus de 20 ans. Il faut donc aujourd’hui définir les modalités opératoires afin de disposer dans le futur d’un verger adapté aux contraintes de demain. Adapté tant en terme de qualité des fruits que de potentiel de production. Il faut veiller à cette notion de rentabilité pour l’exploitant. Cette réflexion doit être collégiale ? Ce travail doit effectivement être le fruit d’une collaboration entre producteurs représentés par la FNPFC (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits à Cidre) et transformateurs fédérés au sein du SNTC (Syndicat National des Transformateurs Cidricoles) avec le CTPC (Centre Technique des Productions Cidricoles) au niveau de l’expertise technique. Un accord interprofessionnel vient d’être conclu concernant la CVE (Cotisation Volontaire Elargie). S’agit-il d’un bon accord ou d’un accord à minima ? Il s’agit, en tant que président, de mon premier accord et d’un bon accord. Il permet de reconduire les dispositions de vie et de communication de l’interprofession mais réunit aussi les conditions de financement du CTPC. Par ailleurs et c’est une nouveauté, les producteurs/transformateurs disposent désormais d’une CVE qui répond à leur attente. Cet accord contribue également à pacifier la filière ? Notre volonté est qu’il y ait de plus en plus de monde autour de la table pour évoquer nos préoccupations communes. A savoir les fruits à cidre et leurs débouchés. La participation financière des artisans cidriers va-t-elle abonder significativement les budgets ? Les artisans/cidriers cotisaient déjà. Par contre, les producteurs/transformateurs, bien souvent fermiers, n’étaient pas intégrés à l’UNICID. Aujourd’hui ils le sont mais l’enjeu n’est pas financier, les volumes concernés restent modestes. Par contre, leur présence marque une volonté politique forte d’ouverture. Sur le sujet du prix de la pomme, la FNPFC conteste vigoureusement la notion de prix plafond stipulé dans le contrat POMME 2020 d’AGRIAL. Quels sont vos arguments ? C’est une réflexion d’ensemble qu’il faut intégrer. Ce prix, que j’ai proposé et qui a été validé par le conseil de filière de la coopérative, revient à augmenter de façon significative 80 % des volumes. Dans cette logique, il faut conserver les équilibres pour éviter toute incohérence. La solution trouvée, qui n’est peut-être pas la meilleure, a été de plafonner le hors quota. Quelles sont ces fourchettes de prix ? Nous étions auparavant dans un système de prix minimum à 61 e/T sans plafond. Nous passons à un prix plancher de 80 e/T avec un plafond à 105 e/T. Il s’agit d’une politique de construction marche par marche pour atteindre les objectifs fixés. Vous semblez irrité par cette polémique? Je suis un peu peiné. Dans ce débat, on oublie trop vite qu’il y a 3 ans, nous étions face à des producteurs qui n’avaient plus de contrat mais avaient des pommes sur les bras alors que les prix fléchissaient à la baisse de manière significative. Avec l’arrivée d’AGRIAL à la tête de CCLF, la politique contractuelle a changé. Elle est beaucoup plus attentive au sort des producteurs. Mais la coopérative, qui a beaucoup investit dans l’outil cidricole, doit veiller aux grands équilibres financiers du Groupe. Quand Franck Malinowski succède à Jean-Luc Duval, c’est un peu AGRIAL qui succède à AGRIAL. Peut-on parler réellement l’alternance à la tête de l’interprofession cidricole ? Chacun est dans son rôle avec sa sensibilité. Jean-Luc Duval est membre de la FNPFC et a donc une sensibilité “producteur”. Moi, je viens du SNIC et du SNTC avec une sensibilité “transformateur” très forte. A chacun sa casquette et son histoire. L’essentiel est que nous tirions tous dans le même sens et dans l’intérêt de la filière cidricole et de toutes ses composantes. Quelle est votre vision du marché du cidre et de ses produits dérivés dans les années à venir ? Je regarde avec beaucoup d’intérêts ce qui se passe à l’étranger et notamment en Grande-Bretagne où le marché du cidre a explosé. Même si comparaison n’est pas raison, c’est un signe encourageant. Comment expliquez-vous ce succès outre Manche ? Le cidre y est très présent en HD (Hors Domicile). On consomme là bas plus de cidre dans les pubs que via la Grande Distribution. Par ailleurs, le marché anglais en terme de communication n’est pas bridé par une législation de type “loi Evin” en France. Enfin, les efforts réalisé par les cidriers anglais (packaging, goût du produit...) s’avèrent payants tant en terme de consommation que de valorisation. Propos recueillis par Th. Guillemot
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