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Fourrage
RGA blanc + trèfle blanc : comment économiser 180 €/ha

Depuis longtemps, le trèfle blanc présente des atouts indéniables dans les prairies. Aujourd'hui, sa présence est encore plus d'actualité avec le prix actuel des engrais azotés. Il permet en plus d'améliorer les performances zootechniques.

Au pâturage, il est l'allié idéal du Ray Grass Anglais. Cependant, c'est une plante exigeante : il faut bien réussir le semis et respecter quelques règles pour favoriser son développement et sa pérennité.

Une économie d'azote minéral d'environ 200 kg/ha
Les nodosités situées sur les racines ou stolons du trèfle blanc fixent l'azote de l'air. En bonnes conditions, elles assurent la majeure partie des besoins en azote du trèfle blanc et des graminées qui lui sont associées.
Avec des taux de 40 à 50 %, le trèfle blanc permet d'économiser 200 kg d'azote minéral.
Le trèfle blanc est une plante de lumière. Ses stolons colonisent les trous dans la prairie dus au piétinement. Associé à la capacité de tallage des graminées, il limite le salissement. Il permet donc d'avoir une prairie beaucoup plus dense et productive.

Une plante adaptée au pâturage
Les feuilles du trèfle blanc ont une valeur alimentaire et une appétence plus stables dans le temps que les graminées. La valeur énergétique et azotée et le niveau d'ingestion restent élevés jusqu'à la floraison. Il compense la baisse de qualité et la diminution d'appétence de la graminée dus à la part prise par les gaines. Il permet d'améliorer la souplesse d'exploitation avec des rythmes de pâturage qui peuvent aller jusqu'à 50 jours voire plus. De cette façon, il permet de constituer des stocks d'herbe sur pied en fin de printemps afin d'allonger la période de pâturage estival.
Les risques de météorisation avec le trèfle blanc ont certainement été exagérés. Avec les variétés actuelles, apparemment moins météorisantes, ils sont minimes, voire inexistants si on prend un minimum de précautions, notamment en évitant de mettre les vaches à l'herbe le rumen vide et en respectant des temps de repousse normaux.
Les différents essais qui ont été faits avec les associations RGA + trèfle blanc montrent que les performances laitières sont améliorées (+ 2 kg lait/VL). Comme le trèfle blanc est riche en calcium et magnésium, les associations présentent aussi un bon équilibre minéral qui permettent une économie de complément minéral.
Le trèfle blanc supporte mal le piétinement en conditions humides. Pour assurer sa pérennité, il faut éviter de pâturer les associations par temps humide. Les jours pluvieux, il convient de mettre les vaches sur des prairies naturelles ou d'associations prévues au retournement.

Une plante exigeante
Le trèfle aime les sols sains et bien aérés avec un pH au moins égal à 6, favorables à la fixation de l'azote atmosphérique. Il apprécie les sols correctement pourvus en phosphore et potasse.

Les règles de réussite
-Semer début septembre
Un semis trop précoce risque d'entraîner un étouffement du trèfle blanc si on ne peut pas exploiter la prairie avant l'hiver.
Un semis trop tardif ne permet pas un développement suffisant des stolons avant l'hiver. Le trèfle aura alors du mal à s'installer.
Un semis de printemps avant le 15 avril garantit l'installation du trèfle blanc mais pénalise le rendement de l'année.
- Soigner le lit de semences
Il faut une terre fine et suffisamment tassée en surface permettant un contact étroit entre la graine et la terre. Le cultipacker utilisé avant et après semis est un excellent outil pour rappuyer le lit de semences.
La terre est assez tassée quant les roues du tracteur laissent à peine la marque des crampons.

- Semer peu profond à 1 cm de profondeur maximum
Utiliser un semoir en lignes, bottes du semoir relevées. La herse du semoir suffit à enfouir légèrement les graines. Faire attention au démélange des graines des 2 espèces en cours de semis.

- Limiter la dose de graminées
On conseille de mettre 15 à 18 kg de RGA diploïde ou 18 à 21 kg de RGA tétraploïde et d'y associer 3 à 5 kg de trèfle blanc selon les conditions plus ou moins favorables au trèfle blanc.
Il faut surtout faire attention d'associer des variétés adaptées en terme de concurrence et en fonction des caractéristiques du sol (tableau 1).

- Pas d'azote la première année
Si on épand de l'azote au semis, ou la première année on favorisera le graminée au détriment du trèfle blanc qui n'aura pas eu le temps de développer ses nodosités fixatrices d'azote. Il sera étouffé par la graminée et ne jouera pas son rôle.
Sur les prairies installées, un apport d'azote en sortie d'hiver est possible sous forme d'engrais minéral ou organique (30 à 60 unités) pour lancer le démarrage de la prairie. Tout autre apport se fera au détriment du taux de trèfle blanc.

- Attention aux limaces
Surtout par temps humide, il est prudent de mélanger à la semence une spécialité à base de métaldéhyde à raison de 10 à 20 kg à l'hectare et de renouveler l'opération si on trouve des limaces mortes auprès d'un appât (sous une tuile) au moment de la levée.

- La chasse aux rumex
Sur les jeunes semis, il est conseillé de désherber avec du basamaïs (2.5 litres/ha) au stade 1 à 2 feuilles trifolées du trèfle. Si on a des pieds de rumex, il faut ajouter 1 litre d'asulox/ha. La première année, il ne faut pas hésiter à arracher à la main les quelques pieds qui apparaissent pour éviter un envahissement les années suivantes.

- Un pâturage ras au printemps et à l'automne
Le trèfle est une plante de lumière. Il faut donc faire un pâturage précoce pour assurer le développement des points végétatifs situés sur les stolons.
Ce pâturage précoce facilitera un pâturage ras au premier cycle mais également aux cycles suivants.
A l'automne également, il est indispensable de bien raser la prairie afin de limiter le développement de la graminée. Il faut alors rationner l'ensilage de maïs (moins d'une demi-ration en octobre quand il y a de l'herbe).

- Des temps de repousse allongés
Au printemps, le temps de repousse en pâturage sera de 25 à 30 jours pour maîtriser l'épiaison et bénéficier du potentiel de croissance exponentiel du trèfle blanc.
En été, il pourra augmenter jusqu'à 35 à 40 jours, voire 50 jours si on constitue des stocks sur pied.
Le pâturage continu n'est pas adapté à l'association RGA + TB.

Bernard HOUSSIN
Chambre d'Agriculture de la Manche
www.manche.chambagri.fr
bhoussin@manche.chambagri.fr

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