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Manche
Sans tracteur mais avec poneys et conviction

Deux hectares d’herbage en tout et pour tout, 9 poneys mais pas de tracteur... Une ferme quasi lilliputienne mais une grande conviction. Nadine Hulard est agricultrice à Ste Colombe (50) et fière de l’être depuis le 1er novembre dernier. Elle a définitivement mis le pied à l’étrier de son poney club.

Accidentée de la vie, Nadine Hulard aurait pu l’être. Suite à un problème médical qui lui interdit de curer les boxes, elle est licenciée du centre équestre qui l’emploie.Fini le métier de palefrenier qu’elle exerce depuis l’âge de 18 ans et dont elle a gravi un à un les échelons. “J’ai toujours aimé soigner les chevaux mais je ne suis pas trop cavalière. De toute façon, c’était un sport trop cher”, puise-t-elle dans ses souvenirs d’enfance. Mais Nadine a su provoquer sa chance et se remettre en selle presqu’au galop. Du licenciement à la création d’une entreprise.

Etre ma propre patronne
De retour de Nouvelle-Calédonie où elle a suivi son mari militaire muté ensuite dans la Manche, Nadine Hulard et son époux investissent dans un corps de ferme avec 10 ha attenants dont 8 loués à un éleveur. BEPA spécialisation hippique en poche, elle trouve un emploi à Cherbourg. Mais “j’ai toujours rêvé d’être chez moi, d’être ma propre patronne”, avoue-t-elle. Son licenciement va servir de catalyseur. Nadine aurait pu chercher un autre job. Monitrice d’équitation par exemple à temps partiel pour en consacrer un peu à sa vie de famille (deux enfants). Mais elle a vite fait ses comptes. Un SMIG à temps partiel quand il faut payer la garderie des enfants, l’essence pour se rendre au travail (...), est-ce vraiment le bon plan ?  Licenciée en avril, tout va aller très vite. Le temps de trouver les bons interlocuteurs : CCI, pépinière d’entreprise, Chambre d’Agriculture, ADASEA..., elle monte son EPI (Etude Prévisionnelle d’Installation) durant l’été. “Le hasard a bien fait les choses, reconnaît-elle. Moins de 40 ans, je pouvais prétendre au statut jeune agriculteur et avec mon expérience professionnelle, j’étais dispensée du stage pré-installation”.

25 000 e d’investissement pour démarrer
Nadine va investir 25 000 e pour aménager sa carrière avec drainage, “je ne veux pas de flaques d’eau”, son manège couvert, acheter son matériel et ses poneys. Elle a ouvert son poney-club le 6 septembre mais en tant qu’association. Ses bottes d’agricultrice, elle ne les a officiellement enfilées que le 1er novembre. L’endroit se veut familial et les activités abordables par les gens du pays : 89 e la carte de 10 heures. Sa clientèle va d’enfants de rmistes auxquels elle accorde des facilités de paiements aux enfants de vétérinaires. “J’ai 50 cavaliers inscrits. Six au maximum en même temps. J’arrive à m’en sortir”. Son ambition : “si je dégage l’an prochain 500 e par mois, je serais gagnante”. Drôle d’ambition que de se contenter de 50 % de son ancien salaire. Mais elle a moins de frais et puis c’est un choix de vie. “Je suis chez moi, je travaille à mon rythme, je fais plus d’heures mais ce sont mes heures”, lance-t-elle avec le sourire.
Pas d’esprit de compétition dans la carrière. C’est le côté ludique et pédagogique qui prime. “Je veux offrir quelque chose de différent. Durant l’heure d’équitation, il faut aussi mettre la selle et brosser l’animal. Un poney, ce n’est pas que monter dessus. Mais je veux que les enfants prennent de la joie et du plaisir. J’ai vu dans le passé des enfants qui arrivaient dans des clubs en pleurant. Cela, je ne veux pas le voir chez moi”. Et tant pis si Nadine ne fait pas germer de graines de champions. Elle veut simplement façonner des cavaliers qui respectent leur monture, des poneys sans papier, des poneys à moins de 500 e la bête. Pas si bête finalement.

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