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Se former, s’informer et se faire aider

Chaque semaine les difficultés vécues par Bruno, un des associés. Episode 10.

“Tout peut s’arranger ! Mais il faut le vouloir et savoir demander de l’aide !.
“Tout peut s’arranger ! Mais il faut le vouloir et savoir demander de l’aide !.
© Photo réseau OT-GRH

Depuis plusieurs semaines, Bruno, agriculteur dans le département de la Manche, nous fait part de son expérience de vie en société. Le personnage de Bruno est fictif mais son témoignage s’inspire de faits réels rencontrés quotidiennement dans les sociétés agricoles. Ce dixième article sera le dernier de cette série.“Tout au long de mes témoignages, je vous ai présenté huit points de vigilance à respecter lorsqu’on est en société. Comme vous avez pu vous en rendre compte, chacun de ces points a été à l’origine de tensions plus ou moins fortes au sein de mon GAEC”. La remarque faite par Bruno, associé imaginaire, concerne pratiquement toutes les sociétés et comme chez Bruno cette situation est souvent à l’origine de nombreuses difficultés entre associés. Bruno nous explique la façon dont il a procédé au sein de son GAEC pour éviter ces écueils.


Ne pas rester seuls face à ses difficultés

Avec mes associés, nous avons su régler nous-mêmes nos divergences lorsqu’elles étaient simples. Dès que les situations devenaient complexes, c’était beaucoup plus difficile. Je vous ai expliqué comment, à plusieurs reprises, nous avons été dépassés par nos dissensions et leurs conséquences. Nous n’avons pas la science infuse. Pour trouver une solution, nous nous sommes informés, nous nous sommes formés et parfois nous nous sommes fait accompagner. Cela nous a pris du temps. Cela nous a également couté de l’argent. Mais nous ne le regrettons pas. L’investissement a été largement rentabilisé.

Une sanction immédiate

Tout au long de ma vie d’agriculteur, je me suis rendu compte que les sanctions des périodes de fortes tensions ont été largement aussi lourdes que mes erreurs techniques. La raison en est simple. J’ai fait subir à l’exploitation les contrecoups de la mésentente avec mon associé. Et nous aurions pu nous séparer sans arriver à nous entendre sur les conditions de partage de la société. La ferme serait devenue ingérable et aurait pu être perdue pour nous deux. Avec l’expérience, je suis convaincu qu’il est indispensable d’envisager l’aspect humain dans une société d’une manière aussi objective que les aspects techniques.

L’importance du volet humain

Je suis issu d’un milieu agricole qui est caractérisé par une grande pudeur, un monde de “taiseux” comme on dit par chez moi. Mes parents ne m’ont jamais appris à exprimer mes sentiments. Dans ma famille, il y a toujours eu une grande retenue à parler de ses problèmes surtout si ces derniers concernaient notre vie d’agriculteur. J’ai eu besoin de lutter contre cette retenue culturelle car rapidement je me suis aperçu qu’il était indispensable d’évoquer ces questions lorsqu’on est en société. Il faut y ajouter la pression du travail. Plongé dans mes tâches quotidiennes et mes certitudes, j’ai eu parfois des difficultés pour prendre du recul et avoir une vue objective de certaines situations. J’appréciai alors l’intervention ponctuelle d’une personne extérieure capable de dédramatiser les situations et de m’aider à prendre de la hauteur.


Un message d’espoir

J’espère que mon partage d’expérience aura valeur d’exemple, parfois à suivre et parfois à ne pas suivre. Il se veut également un message d’espoir. La vie n’est jamais une ligne droite. Elle est faite de hauts et de bas. Lorsqu’on est en période basse, en prenant les choses en main, il est plus facile de s’en sortir. C’est encore plus important dans l’époque difficile et incertaine que nous connaissons aujourd’hui. Si j’arrive à trouver un peu de temps pour écrire, je vous promets d’en faire le thème de mes prochains articles l’année prochaine. Je vous remercie de m’avoir accompagné tout au long de ces dix semaines et peut-être à bientôt.


Article réalisé avec la participation financière du Conseil général de la Manche et du CasDAR

Vie en société : rappels des huit points de vigilance (*) évoqués par Bruno tout au long de ses témoignages

1) Les personnalités : se connaitre pour mieux s’accorder.
2) Le projet : un objectif commun, à ajuster lorsque les situations évoluent.
3) Le contrat : des engagements réciproques, écrits dans les statuts.
4) Les règles de fonctionnement : explicites, connues, susceptibles d’évolution et formalisées dans le règlement intérieur.
5) La communication : un système d’échange qui fonctionne.
6) L’organisation : claire et efficace.
7) Le pouvoir : partagé et reconnu.
8) Les conflits : savoir les gérer mais également savoir les anticiper.
(*) : méthode d’analyse développée par Trame/Gaec et sociétés


Besoin d’un appui ? Contactez-nous
Vous êtes en société et vous aspirez à améliorer la qualité des relations au travail, faites le point avec un conseiller spécialisé en ressources humaines. L’objectif est de maintenir la cohésion au sein de la société, tout en étant plus efficace au quotidien et en respectant les visions de chacun. Cet accompagnement peut se faire, notamment, aux moments clés de la vie de votre entreprise : création, changement ou intégration d’associés. Il s’opère en 3 étapes :

- étape 1 : diagnostic, partagé avec tous les associés, de l’organisation et du fonctionnement relationnel de la société ;

- étape 2 : entretien individuel avec chaque associé ;

- étape 3 : élaboration collective d’un plan d’actions tenant compte des avis et des aspirations de chacun.

Il est impératif que l’ensemble des associés soit favorable à cette démarche car elle les implique tous.Si vous souhaitez renforcer vos compétences relationnelles, les Chambres d’agriculture proposent également la formation “Etablir des relations gagnantes entre associés”.Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.cra-normandie.fr



N’hésitez pas à nous solliciter : Réseau Organisation du travail - Gestion Relations Humaines des Chambres d’agriculture de Normandie- Fabrice Renard pour le CalvadosTél : 02.31.70.25.38.- Isabelle Bennehard pour la MancheTél : 02.33.79.43.80.- Marie-Laurent Dubreuil pour l’OrneTél : 02.33.31.48.12.- Céline Marochin pour la NormandieTél : 02.31.47.22.84.- Madeline Nicolas pour la Seine-MaritimeTél : 02.35.59.47.64.

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