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Sébastien Amand (président FDSEA 50) : « nous sommes des chefs d'entreprises »

Sébastien Amand, agriculteur à Juvigny-les-Vallées, et engagé syndicalement au sein de la FDSEA, veut défendre l'avenir de la profession agricole.

© SB

>> Devenir agriculteur, c'était une évidence pour vous ?
C'était effectivement assez évident. Très jeune, j'ai toujours eu l'attrait pour les animaux, pour l'élevage. Très vite, la formation professionnelle a été une voie pour moi. A partir du moment où j'ai pu toucher du doigt ce qu'on pouvait faire techniquement dans une exploitation, ce qu'on pouvait gérer, piloter, le goût d'entreprendre s'est développé. Sans mes parents agriculteurs, impliqués dans leur exploitation, j'aurais pu faire tout autre chose. Mais les racines sont là.

>> A quoi ressemblait votre exploitation à votre installation et quel outil souhaiteriez-vous transmettre ?
Je me suis installé en 1997 en Gaec avec mes parents et un tiers. Au fil des années, l'exploitation a évolué. On avait 140 000 l de lait par associé avec un atelier hors sol. On a agrandi en foncier, on a développé la production en viande bovine, en vaches allaitantes. La production laitière a suivi. Aujourd'hui, l'exploitation a un profil différent parce que je ne suis plus en Gaec. Je suis en individuel avec de la main-d'oeuvre salariée, avec une dimension élevage plus importante que ce qu'elle était au départ. Je suis resté sur le site d'exploitation avec 840 000 l de lait, 30 vaches allaitantes, avec 320 mères lapines.   

>> Vous êtes engagé dans ces élections professionnelles, quelles sont vos motivations ?
D'abord, c'est le président de la FDSEA qui part en campagne pour porter avec le président des JA un projet en adéquation avec ce qu'attendent l'ensemble des exploitations agricoles de ce département. Nous sommes mandatés pour cela, avec comme objectif de gagner ces élections.  A titre plus personnel, je m'engage dans ces élections pour que l'agriculture que je porte quotidiennement dans mon exploitation et que je représente professionnellement puisse continuer à avoir droit de cité dans de multiples instances et peser dans les débats et les politiques territoriales.

>> A votre voisin qui n'est pas plus motivé que cela pour aller voter, que lui dites-vous ?
Au quotidien, on est face à des difficultés multiples, à des problèmes de voisinage, des projets d'aménagement routier ou foncier qui ne nous conviennent pas. Le fait d'être majoritaire permet d'avoir accès aux interlocuteurs qui influencent les décisions. La FDSEA c'est aussi l'exemple de la pluralité : la pluralité des filières, la pluralité des systèmes d'exploitation... C'est essentiel pour prendre des orientations professionnelles répondant au plus grand nombre. En votant pour la liste FDSEA/JA, les exploitants montreront à la société manchoise que le syndicalisme majoritaire défend des idées qui sont le reflet d'une ambition professionnelle portée par des paysans qui sont sur le terrain tous les jours.


>> Si vous êtes élu, sur quel (s) dossier (s) souhaiteriez-vous travailler ?
La vraie spécificité de la Manche, c'est l'élevage. Alors, de près ou de loin, j'aurai de l'intérêt pour ce dossier. Il fait appel à l'aspect sanitaire, au développement de la production, à la répartition de la valeur ajoutée dans les filières... On a un vrai message à porter à l'échelle du département, mais aussi régionale, celle de la France et de l'Europe. L'élevage est bien l'affaire de la Manche. Il y a un véritable enjeu pour notre département et au-delà.

>> Au-delà, quel doit être le rôle d'une chambre d'agriculture ?
Ce que j'en attends, c'est qu'elle puisse apporter des réponses sur des sujets que je ne connais pas en tant qu'exploitant, du conseil objectif, qu'elle soit en capacité de dépasser le présent pour se tourner vers l'avenir. Elle devra nous accompagner afin de pouvoir améliorer nos systèmes de productions avec de nouvelles technologies, de nouvelles méthodes. Cela passe par l'innovation, la recherche et le développement. La Chambre d'agriculture doit rester un interlocuteur incontournable pour les exploitants qui veulent appréhender ces nouvelles techniques avec un regard objectif.

>> Quelle est la question que l'on ne vous a pas posée, mais à laquelle vous auriez souhaité répondre ?
Quand on évoque les problématiques et les enjeux du métier, nous sommes toujours en phase sur la manière de défendre le métier. Nous avons toujours envie d'aller plus loin dans la compétitivité des exploitations, la technicité, la rentabilité économique parce que nous sommes avant tout des chefs d'entreprises. Nous voulons poursuivre cette dynamique agricole dans notre département tout en ayant un oeil sur ce que nos aînés ont fait. A mon sens, notre génération n'est pas un grand exemple de mutualisme au regard de ce qui s'est construit dans l'après-guerre. Aujourd'hui, le mutualisme commence souvent autour d'une table par l'échange, le partage pour construire ensuite. C'est ce que nous faisons au cours des réunions de terrain, et que nous continuerons de faire. Quand on est tout seul, on avance plus vite, mais ensemble on va plus loin.

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