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Sébastien Leclerc (député du Calvados) : « de Rugy plus malléable qu’Hulot »

Répondant à l’invitation d’Hubert Alquier (ex-président des liniculteurs de Basse-Normandie) le député du Calvados, Sébastien Leclerc, a consacré sa matinée de jeudi dernier à la découverte d’une filière régionale d’excellence et ambitieuse. En marge de cette visite, il s’est exprimé notamment sur le prélèvement de l’impôt à la source et sur le remaniement gouvernemental.

Marc Vandecandelaere a dénoncé l’impossibilité imposée aux outils de teillage d’embaucher des CDD.
Marc Vandecandelaere a dénoncé l’impossibilité imposée aux outils de teillage d’embaucher des CDD.
© TG

Alors que les lins sont quasiment tous enroulés, les premières tendances se profilent. « Augmentation des surfaces de l’ordre de 5 % avec des rendements 2018 en retrait par rapport à 2017 », pronostiquent certains avis. Parallèlement, les cours se tiennent et l’avenir linicole semblerait serein sans quelques cailloux dans la chaussure comme « l’impossibilité administrative d’embaucher du personnel en intérim à cause de poussière », dénoncent les responsables privés et coopératifs des outils de teillage du département. « Comment je fais moi si trois gars tombent malades en même temps ? J’arrête la chaine pendant une semaine et je mets tout le monde au chômage technique ? », se fâche l’un d’eux.
Autre difficulté : la disponibilité en matériels spécifiques (arracheuse, retourneuse, décapsuleuse...). Elles sont rares mais payables à la commande (30 %) pour une livraison qui dépasse parfois les 12 mois.
Pour autant, des projets d’investissements se précisent comme celui de l’entreprise Depestele dans le Vexin.   La filière attend donc de l’administration qu’elle mette un peu d’huile dans les rouages. Dans ce contexte, les élus peuvent jouer un rôle de facilitateur d’où l’opération de sensibilisation auprès de certains élus à l’écoute du monde agricole. Entretien avec Sébastien Leclerc, député du Calvados.

>> Les EGAlim devaient ramener de la valeur ajoutée dans les exploitations mais les agriculteurs attendent toujours.
Doivent-ils encore espérer ou se résigner ?
Les élus ont été sensibilisés en juillet, notamment par Interbev, aux abords de l’Assemblée nationale. Je sais que les agriculteurs attendent beaucoup de cette loi EGAlim mais j’émets quelques doutes quant à sa portée définitive en faveur de la production agricole.

>> Les responsables de la filière lin viennent de soulever devant vous une problématique  : celle de ne pas pouvoir embaucher de CDD. Que peut y faire un élu de la République?
On parle d’une gestion du personnel qui a été mise en place il y a une trentaine d’années et qui ne prend pas en compte l’évolution des caractéristiques techniques de la transformation du lin comme par exemple l’émission de poussière. Je crois que c’est directement auprès du ministre qu’il faut intervenir. Il doit imposer aux services de l’Etat plus de souplesse dans l’application de ce qui n’est pas une loi mais un décret. La filière lin doit pouvoir faire appel à de la main-d’œuvre temporaire quand la situation l’exige comme cela se pratique en viticulture, cidriculture, maraîchage...

>> Le prélèvement de l’impôt à la source vient d’être confirmé. Peut-on parler de cafouillage gouvernemental ?
Est-ce qu’on y va ? Est-ce qu’on y va pas ? Le président de la République émettait des doutes pendant que son ministre disait le contraire. Alors « oui », il y a eu cacophonie gouvernementale... Je ne suis pas sûr que l’on soit prêt mais, ce qui est certain, c’est que les Français se posent beaucoup de questions. J’ai des retours en circonscription, notamment de retraités, à qui on indique des montants faramineux : des prélèvements à la source à partir de janvier quasiment 3 fois plus élevés que ce qu’ils paient aujourd’hui...
Je pense qu’on pouvait ne pas « emmerder » les Français sur ce sujet et prendre le temps du prélèvement à la source qui, d’ailleurs au passage, est complètement dévolu au privé. Ce sont les entreprises qui vont financer ce dispositif.

>> Un commentaire sur le remaniement gouvernemental et notamment le remplacement de Nicolas Hulot par François de Rugy ?
Je pense, qu’à ce poste, il faut quelqu’un qui a l’habitude de la politique. En politique, on peut avoir une idéologie, des idées. Il faut se fixer un cap et essayer de le tenir mais il faut parallèlement s’adapter à son environnement. On ne peut pas rester obtus sur un sujet, il faut prendre en compte ce qui se passe autour... Le caractère de François de Rugy est sans doute plus malléable que celui de Nicolas Hulot. C’est un politique et je lui souhaite de faire du bon travail mais en prenant en compte son environnement.

>> La presse agricole départementale ou nationale est attaquée sur certains sujets comme la publicité sur les produits phytosanitaires ou les légales. Vous êtes prêt à amender certaines propositions de loi ?
Il faut préserver les ressources de chacune des formes de presse. Nous avons mené une réflexion sur la publicité que certaines entreprises font dans les journaux spécialisés et eu la mauvaise idée de vouloir interdire la publication de la publicité sur certains produits qui défient la chronique en ce moment. On s’est aperçu que c’était « une belle connerie » parce qu’elle ne permettait plus la mise en concurrence. Il faut donc défendre la presse agricole y compris sur le dossier des annonces légales. Nous, élus, en avons aussi besoin pour faire avancer les choses.

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