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Cheval
Selle française : de multiples techniques de reproduction

Le règlement du Stud-book du Selle français autorise l’utilisation de techniques de reproduction diverses et variées. Afin d’apprécier cette diversité, nous effectuerons une comparaison avec les Stud-books des chevaux de race Pur sang et de race Trotteur français, largement représentées sur le territoire de la Basse-Normandie.

Afin d’inséminer leurs poulinières, les éleveurs de chevaux et poneys de sport, et plus particulièrement les éleveurs de chevaux de race Selle français ont recours à de multiples techniques de reproduction pour accéder à de la semence. En effet, le règlement du Stud-book du Selle français autorise l’insémination artificielle congelée (IAC), fraîche (IAF) ou réfrigérée (IAR), et les produits issus de transferts embryonnaires sont eux mêmes inscriptibles au Stud-book du Selle français. Il est même autorisé d’utiliser de la semence congelée d’un étalon mort approuvé ou d’un étalon castré postérieurement à son approbation pour produire des chevaux inscriptibles au Stud-book du Selle français.

Facilité l’accès à la semence des meilleurs étalons
Par ailleurs, l’utilisation de ces techniques de reproduction permet de prélever le sperme des étalons en dehors de la période de monte. Cette période printanière coïncide le plus souvent avec la période de préparation aux concours et au retour à la compétition des étalons. Le fait d’avoir recours à ces techniques modernes en pleine période de reproduction permet d’une part de ne pas disposer de l’étalon sur le lieu d’insémination, et d’autre part de réaliser un nombre illimité de saillies. L’ouverture du règlement à ces techniques permet de bénéficier de semences d’étalons nationaux et étrangers stationnés hors région Basse-Normandie par le biais d’une simple commande en semence congelée plus facilement transportable.

Moins de souplesse dans le secteur des courses
Ces techniques de reproduction sont formellement proscrites par le règlement du Stud-book français du cheval Pur sang, puisque seuls sont inscriptibles les produits issus d’une saillie monte en main de la poulinière par un étalon. Cette saillie peut être immédiatement suivie d’un complément de semence de l’étalon provenant de cette même saillie. La saillie monte en main a pour effet de limiter le nombre de produits par an compte tenu du temps de récupération de l’étalon entre deux saillies.
Par ailleurs, ne sont inscriptibles que les produits issus d’une gestation naturelle. La poulinière doit mettre bas ce produit après l’avoir conçu dans son corps ce qui ne permet pas l’utilisation du transfert embryonnaire.
De même, aucun produit résultant de clonage ou toute autre forme de manipulation génétique non répertoriée ne peut être inscrit au Stud-book français du cheval Pur sang.

Avec un maximum de 100 juments saillies pour un étalon trotteur
La particularité de ce secteur est de limiter le nombre de saillies annuelles fixé au maximum à 100 par étalon reconnu comme améliorateur de race Trotteur français.
Seuls, les produits qui n’ont pas été conçus par semence transportée ou par transfert embryonnaire (sauf dérogation) peuvent être inscrits au Stud-book du Trotteur français. Cette interdiction s’applique également à l’usage de la technique de reproduction par clonage. Cela sous entend que la jument doit être présente sur le lieu de reproduction de l’étalon pour être servie le plus souvent en insémination artificielle immédiate.

La Basse-Normandie, haut lieu de la reproduction équine
D’une manière générale, les étalons de race Selle français stationnés en Basse-Normandie saillissent plus de 4 300 juments de Selle français A, ce qui représente au plan national un peu plus de 40 % du volume des saillies. Cette activité d’étalon-nage soutenue dans notre région s’explique en partie par la qualité génétique de nos étalons. Des étalons très prisés par nos éleveurs nationaux puisque 65 % des juments trotteuses et 57 % des juments Pur sang sont saillies par nos étalons. Cette concentration de haute valeur génétique a pour effet de générer des flux financiers importants (vente de saillies, pensions reproduction…).

Réglementation

Arrêté du 24 janvier 2008 relatif à l’insémination artificielle dans les espèces équine et asineCet arrêté complète celui du 24 janvier 2008 fixant les conditions d’agrément des centres de collecte de sperme d’équidés (cf. n° 62 de la revue équ’idée).
Ce qui change par rapport à la réglementation 2007
Aucun agrément des locaux où la semence est mise en place n’est désormais nécessaire. Les locaux doivent simplement être pourvus, au minimum, des équipements suivants :
- un dispositif de stockage adapté au type de semence utilisé et permettant d’en assurer la conservation ;
- un espace recouvert de matériaux facile à laver et à désinfecter et réservé à la manipulation de la semence avant l’insémination ;
- une barre de contention ;
- un point d’eau permettant le nettoyage de la région périnéale.
La notion de “centre de mise en place agréé” disparaît donc, et l’insémination proprement dite peut donc être effectuée “à domicile”. Seuls sont soumis à agrément les centres où la semence est récoltée. Une fois la semence produite dans un centre de collecte agréé, la circulation de la semence est libre. Par exemple, les paillettes de semence congelée peuvent être stockées indifféremment au domicile de l’éleveur, chez l’inséminateur, etc.
Traçabilité
Tout opérateur détenant des doses est tenu d’en assurer l’inventaire (pour chaque étalon : date d’entrée en stock, nombre de doses, date de sortie et destination, etc.). Les éleveurs tiennent cet inventaire dans leur registre d’élevage. Ces fiches de stock sont conservées au minimum 5 ans.
Ce qui ne change pas
La mise en place de la semence doit toujours être réalisée par une personne titulaire d’une licence d’inséminateur ou de chef de centre. Les conditions d’entrée en formation, le contenu et les modalités des examens sont inchangés. Après obtention du certificat d’aptitude, les licences sont à demander à la DRAF du département d’exercice (Direction régionale de l’agriculture et de la forêt). Les docteurs vétérinaires restent titulaires de droit d’une licence d’inséminateur, ils doivent cependant en faire la demande à la DRAF.
Isabelle BARRIER BATTUT - Les Haras nationaux équ’idée N° 63

Les centres de collecte de sperme d’équidés
L’arrêté fixant les conditions d’agrément des centres de collecte de sperme d’équidés est paru au journal officiel du 1er février 2008. La notion de centre de mise en place disparaît. Les centres de production de semence deviennent des centres de collecte de sperme d’équidés.
Un centre de collecte est un “établissement agréé, contrôlé effectuant les opérations de collecte, de traitement, de conditionnement et de stockage du sperme destiné au marché national et aux échanges intracommunautaires”.
Il est placé sous la surveillance sanitaire d’un vétérinaire et sous la responsabilité technique d’un chef de centre équin à l’exception des centres effectuant l’insémination immédiate sur le site et dans l’heure qui suit la récolte et qui peuvent être placés sous la responsabilité d’un inséminateur.
La demande d’agrément d’un centre de collecte doit être adressée au directeur départemental des services vétérinaires. L’agrément est délivré par le préfet.
Ces centres pour être agréés doivent respecter certaines conditions sur les installations, la tenue du registre d’élevage, la gestion des stocks, semblables à celles que devaient respecter les centres de production.
Cet arrêté précise également que les centres de collecte agréés pour les échanges intracommunautaires sont contrôlés au moins une fois par an si les collectes ont lieu uniquement pendant la saison de monte et au moins deux fois par an si les collectes ont lieu durant toute l’année.
Sur le plan sanitaire, pour être admis dans un centre de collecte de sperme destiné au marché national, les étalons doivent avoir été soumis à :
- un dépistage de l’anémie infectieuse dans les 3 mois précédant la première collecte et ensuite tous les 3 ans ;
- un dépistage annuel (postérieur au 1er décembre précédant la monte) de l’artérite virale (sauf pour les étalons valablement vaccinés) ;
- un dépistage annuel (postérieur au 1er décembre précédant la monte) de la métrite contagieuse par un prélèvement au niveau de la fosse urétrale. Ils ne doivent pas avoir effectué la monte naturelle depuis ce prélèvement et dans les 30 jours précédant la 1re collecte.
Les étalons doivent également être vaccinés contre la grippe équine et la rhinopneumonie.
Pour l’admission dans des centres de collecte de sperme destiné aux échanges intracommunautaires, les contrôles sanitaires sont accentués.
Anne MARGAT - Les Haras nationaux équ’idée N° 62

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