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Culture
Semis de prairie : bien choisir ses espèces

Pour un semis de prairie temporaire ou de longue durée, mélanger plusieurs espèces de graminées et légumineuses présente des avantages par rapport à des espèces pures ou des associations simples. Mais encore faut-il retrouver ce que l’on a semé. Quelques conseils.

Quand on souhaite implanter ou réimplanter une prairie, les deux principaux critères de choix des espèces sont le mode d’utilisation dominant prévu pour la prairie (pâturage ou fauche), et les caractéristiques pédo-climatiques de la parcelle. Un choix d’espèces cohérent selon ces critères terrain/utilisation est essentiel pour obtenir une prairie équilibrée, productive et pérenne. Entrent en jeu également : la durée de vie de la prairie, l’exigence alimentaire des animaux utilisateurs, et le mode de conservation (foin, ensilage, affourragement). Les caractéristiques des principales espèces sont résumées dans l’encadré ci-après.Plusieurs essais ont pu montrer que les prairies semées avec au moins 3-4 espèces de graminées et légumineuses sont souvent plus productives que les espèces pures ou les associations simples, particulièrement dans les conditions difficiles (sécheresse…). Le rendement est aussi moins variable selon les années.


L’intérêt des mélanges prairiaux

La présence de légumineuses dans la prairie permet une économie de fertilisation azotée et améliore la teneur en protéines du fourrage. En Normandie, l’association ray-grass anglais (RGA)  + trèfle blanc est la plus performante en bonnes terres (profondes, pas trop humides) et en secteur régulièrement arrosé l’été, surtout pour des vaches laitières. Le ray-grass anglais présente en effet la meilleure valeur alimentaire, une très bonne appétence et une très bonne souplesse d’exploitation au pâturage, du moins pour les variétés tardives. L’inconvénient majeur du RGA est sa croissance ralentie en été.  Dans les autres situations, une augmentation raisonnable du nombre d’espèces apporte de nombreux avantages : résistance aux aléas climatiques (sécheresse estivale, excès d’eau hivernal), production plus étalée avec des dates de récolte moins impératives, équilibre en éléments minéraux, meilleure aptitude à la fauche et au séchage avec des espèces comme le dactyle, les fétuques, la luzerne.La plupart des semenciers et distributeurs proposent des mélanges “tout faits” pour différentes utilisations. Certains sont intéressants, à condition de les implanter dans des situations adaptées aux espèces qui les composent, mais ce n’est pas toujours le cas. Attention notamment aux mélanges constitués d’une majorité de ray-grass anglais avec un peu d’autres espèces type fétuque ou dactyle : le ray-grass s’implantant beaucoup plus rapidement, on risque de se retrouver avec une majorité de ray-grass et des touffes de dactyle ou fétuque, qui seront mal consommées. Il nous paraît préférable de composer soi-même son mélange, ce qui laisse aussi la possibilité de choisir les variétés (à condition de s’y prendre suffisamment à l’avance !).

En pratique, on conseille de choisir 3 à 4 espèces dominantes très adaptées à la situation pour assurer l’essentiel de la production. On peut ensuite ajouter des espèces d’accompagnement ayant un rôle complémentaire : par exemple des espèces gazonnantes dans une prairie de fauche pour limiter le sol nu, ou bien des espèces à implantation rapide (ray-grass hybride…) pour limiter le salissement et augmenter la production de la 1re coupe. Mais plus le sol est fertile, plus il est difficile de maintenir un nombre élevé d’espèces dans le temps : les plus agressives dominent. Réserver l’implantation des mélanges complexes (plus de 5-6 espèces) aux situations difficiles (sécheresse, humidité…), ou non fertilisées. Les proportions des différentes espèces dans le mélange sont déterminées en tenant compte de leur vitesse d’installation, de la taille des graines et de leur force de concurrence dans le mélange une fois installées. Dans les tableaux ci-après nous vous proposons des exemples de mélanges pour différentes situations. Ils peuvent être adaptés en fonction du comportement des différentes espèces que vous avez déjà pu observer sur vos parcelles.Une fois les espèces déterminées, il reste à choisir des variétés de qualité. Pour cela, le choix de variétés inscrites au catalogue officiel français constitue une sécurité, car il permet de connaître leurs principales caractéristiques (résistance aux maladies, productivité, dates d’épiaison…). Ces informations, obtenues par des essais indépendants des semenciers réalisés dans plusieurs régions françaises, sont disponibles en consultant le site www.herbe-book.org, qui précise aussi les principaux critères de choix des variétés pour les différentes espèces. Vous pouvez aussi contacter le référent “prairie” de votre chambre d’agriculture (voir encadré), qui pourra vous communiquer une sélection des meilleures variétés pour les différentes espèces.

Semer à la bonne période

Deux périodes de semis sont favorables à la germination et au développement des plantes prairiales : le début du printemps (du 15 mars au 15 avril) et la fin de l’été (du 15 août au 15 septembre de préférence). Dans les situations très séchantes préférer les semis de fin d’été, ou très tôt au printemps (mi-mars). Pour les espèces d’installation lente et exigeantes en chaleur (dactyle, fétuques, trèfle blanc…) ne pas dépasser les tous premiers jours de septembre. Si ce n’est pas possible, il vaut mieux décaler le semis au printemps suivant. Dans ce cas, un semis sous couvert d’une plante-abri à croissance rapide permettra d’assurer une meilleure production l’année du semis et limitera le salissement. L’avoine de printemps est la plante la plus adaptée : elle couvre rapidement le sol et c’est la céréale la plus appétente. On peut aussi utiliser du trèfle d’Alexandrie (3 kg/ha). Semer l’avoine à densité modérée : 50-60 kg/ha. Poursuivre en semant le mélange prairial avec le semoir à céréales, socs relevés pour semer comme à la volée (la herse derrière le semoir recouvre légèrement les graines), puis rouler après le semis. La récolte du couvert est à réaliser au plus tard au stade épiaison, pour faire assez tôt de la lumière à la jeune prairie. Conservation possible en enrubannage, ensilage voire foin (attention : séchage difficile).


Pour plus d’informations, contactez les référents “prairie”

des Chambres d’agriculture de Normandie

- Calvados - Sophie Hard : 02 31 31 87 67

- Manche - Jean Laurent : 02 33 06 46 50

- Orne - Michel Harivel : 02 33 31 49 52

- Eure - Cédric Garnier : 02 32 47 35 70

- Seine-Maritime - François Ratier : 02 35 59 47 65

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