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Élise Hébert, 22 ans
« Si je n’essaie pas, je serai déçue »

Anxieuse, mais bosseuse, Élise Hébert, 22 ans, est salariée de l’entreprise de travaux agricoles Vandecandelaère, à Saint-Manvieu-Norrey. La jeune femme, aussi vice-présidente des Jeunes agriculteurs du Calvados, s’est fixé un objectif : toujours plus.

ELISE HEBERT
« Nous sommes contents de notre salariée », approuvent Marc et Bruno Vandecandelaère. « Et moi je suis contente de mes patrons », enchaîne, du tac au tac, Élise Hébert.
© DR

Lundi 25 mai, les premiers lins d’hiver sont arrachés à Frénouville par l’entreprise Vandecandelaère. Leur jeune salariée, Élise Hébert est aux manettes. Dans la cabine, Bruno Vandecandelaère, son patron, lui redonne des conseils. Quand elle n’a plus le volant de l’arracheuse entre les mains, Élise triture une tige de lin entre ses doigts. Elle a les cheveux blonds relevés en chignon haut. Le sourire amusé, la mine réjouie, le regard espiègle et volontaire. « Je n’avais presque jamais conduit d’engins, à part le tracteur de mes parents, raconte, du haut de ses 22 ans, la salariée de l’entreprise de travaux agricoles des Vandecandelaère. Je suis arrivée chez Marc et Bruno en alternance de BTS Acse. Ils m’ont engagée en CDI l’année dernière. » Depuis, elle a appris à conduire les deux moissonneuses-batteuses de 7,6 m et 9 m, l’arracheuse à betteraves quand elle servait encore, l’arracheuse à lin, le pulvé, le semoir.

La vache, « mon animal de compagnie »

Au départ, la fille d’agriculteurs du Bessin est plutôt branchée vaches. « Les animaux, c’est toute ma vie ou presque ! À la maison, j’assure les vêlages toute seule. Les vaches sont mes animaux de compagnie préférés », s’amuse-t-elle. Plus jeune, elle travaille au service de remplacement local. « Je me disais que je ferais ce travail après mon bac CGEA. » Il y a quelques années, elle contacte les Vandecandelère - qui arrachaient les betteraves chez ses parents - pour un stage en vaches allaitantes. Et se retrouve à arracher sa première saison de lin. « Ils m’ont proposé de rester. Je voulais travailler et gagner de l’argent, je ne suis pas très scolaire. Plutôt terrain. Marc et Bruno m’ont poussée à faire un BTS. Je l’ai eu et j’ai appris plein de choses », annonce Élise, pas mécontente d’elle.

Des photos pour être sûre

« J’adore apprendre, j’adore conduire les engins, mais j’ai toujours beaucoup d’appréhension. J’ai peur de mal faire », avoue celle qui se connaît pourtant bien : « je sais que je serai déçue si je n’essaie pas. J’ai un seul objectif : toujours plus ». Son dernier challenge accompli : les traitements. « Je pensais que je n’allais jamais y arriver. Je vérifie les réglages plein de fois, j’envoie des photos à distance à Bruno pour être sûre que tout est OK. Je prends mon temps, mais j’essaie de bien faire », dit-elle sans lâcher son brin de lin, enroulé dans ses doigts. Bruno Vandecandelaère confirme : « Élise a besoin d’être rassurée, mais ça va très bien. Elle sent ce qu’il faut faire, comment se déroule le chantier. En revanche, ce n’est pas toujours simple avec certains clients. Les gens sont surpris de la voir au volant de la moissonneuse. Mais nous avons confiance en elle ».  L’année dernière, elle a moissonné plus de 200 ha. Cette année, elle entame sa quatrième saison de liniculture.

Travail en équipe

Au sein de l’équipe de salariés, Élise s’est trouvé « un frère de travail » en la personne de Quentin. « On a le même âge, on s’entraide, on se téléphone dans la journée. C’est important de partager, je ne suis pas quelqu’un d’individualiste. » Quand un stagiaire vient dans l’entreprise, Élise ne rechigne pas à le prendre avec elle, à condition qu’il soit motivé et qu’il s’intéresse au travail. S’il ne l’est pas, c’est à ses risques et périls … « Élise dit assez facilement ce qu’elle pense, ça motive l’équipe », apprécie Bruno Vandecandelaère. Il sait cependant qu’il ne la gardera pas « chauffeuse pour la vie ». Car Élise ne s’en cache pas, son prochain objectif est de s’installer. Et une chose est sûre, elle se donnera les moyens d’y arriver.

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