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S'installer : de nouvelles opportunités de financement

L'installation en agriculture nécessite des capitaux conséquents. Les emprunts bancaires et l'autofinancement constituent les principales sources de financements. Cependant des dispositifs complémentaires ou alternatifs (prêts d'honneur, financements participatifs) peuvent être mobilisés. Ils sont utilisés pour conforter l'installation et assurer la trésorerie au démarrage de l'activité.

Les prêts d'honneur, pour créer ou reprendre une exploitation

Le prêt d'honneur est un prêt personnel sans intérêts et sans garanties. Il est destiné à renforcer les fonds propres de l'entreprise et à faciliter le financement bancaire. Depuis quelques annéesil est accessible aux porteurs de projets agricoles. Il s'adresse souvent aux candidats hors cadre familial ou non issus du secteur agricole.
L'association Initiative France (initiativefrance.fr) déclinée en plateformes locales accompagne les créateurs d'entreprises partout en France dans leur demande de prêt d'honneur. Des collectivités locales peuvent encourager ou privilégier certains projets agricoles implantés sur leur territoire  (circuits courts, productions respectueuses de l'environnement...) en abondant aux fonds de prêts d'honneur.

Comment en bénéficier ?
Des plateformes sont présentes dans les 5 départements normands. Depuis 2013 les prêts d'honneur ont été élargis au secteur agricole. Dans l'Eure et l'Orne, des partenariats ont été signés avec les Chambres d'agriculture. Dans le Calvados une association Agri'Innovation animée par la Chambre d'agriculture propose des prêts à taux zéro pour des projets innovants sur le même modèle.
Dès le Point Accueil Installation (PAI), les porteurs de projet sont informés de ce dispositif. Une collaboration entre la plateforme et le PAI permet un double regard sur le projet. Ce partenariat est particulièrement important pour les créateurs hors cadre familial, en reconversion professionnelle. Le prêt d'honneur est accordé pour la création ou la reprise d'une exploitation. Comme pour toute demande de financement, une étude économique prévisionnelle est demandée par Initiative France.
Son montant dépend du projet et des besoins en fonds propres. Il ne se substitue pas au financement bancaire mais a un effet levier significatif sur celui-ci. Une étude de marché est en général demandée. Il varie de 3 000 EUR à 15 000 EUR selon le projet, il est remboursable en 48 à 60 mensualités.
Le créateur présente son projet devant un comité d'agrément (chefs d'entreprises, banquiers, experts comptables...). Dès la fin de la présentation le créateur connaît la réponse. Le déblocage des fonds est très rapide (moins d'1 mois).
Un accompagnement par la plateforme pendant la durée du prêt, couplé avec un parrainage d'un chef d'entreprise conforte le créateur pendant ses premières années d'activité.

Zoom sur : Initiative France accompagne les créations et développement d’entreprise

Mickael Malandain s'est installé en maraichage conventionnel près d'Argentan début 2016, il produit 30 légumes différents avec 1 500 m2 de serre et 1 hectare de culture. Sa commercialisation est diversifiée, il approvisionne une maison de retraite, des restaurateurs, une grande surface et des particuliers via le Drive fermier d'Alençon, la plateforme agrilocal61 et le site internet et locavor.fr
Il a pour projet de développer un point de vente à la ferme.
Lors de la préparation de son installation, le conseiller installation de la Chambre d'agriculture lui a proposé de solliciter le fond Initiative Orne, qui depuis 2015 accompagne des projets agricoles. Un prêt de trésorerie sans intérêt et avec un différé de 6 mois lui a été accordé, ce qui lui a permis de financer sa mise en culture. En moyenne les prêts de trésorerie sont de 8 000 EUR. De plus via ce dispositif, il bénéficie du soutien d'un parrain, qui l'accompagne et réalise un contact mensuel pour l'aider dans ses premiers pas de chef d'entreprise.
Ce dispositif est disponible dans deux départements.

Pour tout renseignement,
contacter :
- Orne : Mickael Mauger
02-33-31-48-42
- Eure : Chantal Varagnac :
02-32-28-73-85.

Crowfunding : financement participatif d'un projet

Connu dans d'autres secteurs (musique, artisanat...) ce mode de financement reposant sur l'appel au grand public est en plein essor en France.
Plusieurs platesformes généralistes ou dédiées à l'agriculture (Ulule, Kisskissbankbank, Miimosa, Blues Bees, Cotcotcodon....) proposent de mettre en relation des agriculteurs et des internautes séduits par le projet et disposés à faire un don ou un prêt. L'innovation, l'ancrage du projet dans le territoire sont des atouts pour attirer  les contributeurs.
Une opportunité pour de jeunes agriculteurs à la recherche de financements pour s'installer ou tout agriculteur souhaitant développer son activité. 


Communiquer sur son projet : les clés de la réussite
Le porteur de projet décrit son projet sur la plateforme choisie, fixe son objectif de financement et les contreparties qu'il propose. La campagne de financement demande une mise en valeur du projet, des espaces de médiatisation multiples. Des contreparties, choisies par le porteur de projet, récompensent les financeurs ; elles sont graduées en fonction des soutiens.
Il existe plusieurs niveaux  de contributeurs :
- le 1er cercle : famille, amis, voisins, collègues..., les plus faciles à sensibiliser :
- le 2e cercle : réseau du 1er cercle moins proche mais en nombre plus important. Nécessite l'adhésion du 1er cercle au projet ;
- le 3e cercle : grand public sensibilisé par la cause ou la proximité géographique.
La campagne de financement a une durée. Le service de la plateforme peut être gratuit ou payant. Elle nécessite un travail de médiatisation soutenue (réalisation de photos, de vidéos expliquant le projet, propositions éventuelles d'animations, remerciements), source de réussite de la campagne de collecte. Ces contributeurs peuvent en outre devenir de futurs clients.
Le réseau des Chambres d'agriculture a signé un partenariat avec Miimosa et relaie l'information auprès des porteurs de projet en quête de financements. Certaines collectivités locales ont choisi d'abonder en complément pour soutenir la dynamique locale. C'est notamment le cas du Conseil départemental de l'Eure qui a déjà soutenu 2 projets depuis la convention signée avec Miimosa au Salon de l'Agriculture en 2016 (un ice truck et de l'agroforesterie).

Témoignage : la Ferme Sainte Aubinoise crée son atelier de découpe

Lors de son installation Laetitia Dumont a fait appel à MIIMOSA pour un financement participatif de son atelier de découpe et de transformation à la ferme.

Comment avez-vous connu MIIMOSA ?
Lors de mon installation, Nathalie Lheureux, conseillère filières courtes, m'a parlé de la plateforme de financement
MIIMOSA. Je les ai rencontrés au salon de l'agriculture en 2016. Ils m'ont expliqué leur fonctionnement et les critères qui leur permettent de soutenir les projets.

Quel projet avez-vous présenté ? Et comment ?
J'ai fait appel à Miimosa pour financer certains postes de la construction du bâtiment. J'ai rempli un questionnaire pour détailler mon projet aussi bien en termes d'investissements que de financements. J'ai donné la liste des contributeurs que  j'envisageais de solliciter : famille, amis, clients...Une commission au sein de MIIMOSA étudie le caractère du projet : innovant, cohérent et réalisable avec le 1er cercle de contributeurs et fixe la durée de collecte (3 à 6 mois). Mon projet  a été retenu pour un appel aux dons pendant 3 mois pour 5 000 EUR.

Comment s'est déroulée la campagne de communication ?
J'ai expliqué le contenu de mon projet sur le site, avec des photos. J'ai rédigé un flyer de communication que j'ai envoyé par mails à mes clients et distribué sur les marchés.

Combien avez-vous obtenu ?
Au bout des 3 mois j'ai obtenu 4 250 EUR sur les 5 000 EUR demandés. Des dons nous arrivent encore malgré la fin de la collecte sur MIIMOSA. Les contreparties offertes sont des caissettes (boeuf, veau, porc) de tailles variables selon le don. La contribution est venue des 3 cercles de donateurs. Cette communication a été une façon de contacter de nouveaux clients.
Des remerciements personnalisés ont été envoyés à chaque donateur et un grand repas est prévu avec tous les contributeurs. L'inauguration de l'atelier sera également l'occasion de remercier tous les contributeurs.

Que pensez-vous de ce mode de financement ?
Je suis très satisfaite de cette action, l'accompagnement de MIIMOSA permet de ne pas être isolée. L'adhésion au projet des contributeurs est motivante. Les clients se sentent fiers de participer au projet. Le seul bémol concerne le choix de la  période de collecte : nous avons débuté en été et à cette période nos clients étaient parfois absents.

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