Aller au contenu principal

Equipement
S’occuper des animaux plutôt que d’aligner les heures de tracteur

“Les heures de tracteur me fatiguent et je suis plus éleveur dans l’âme”. C’est donc naturellement que Vincent Pacary sous-traite bon nombre de ses travaux à l’ETA (Entreprise de travaux Agricoles).

Vincent Pacary et Patrick Chatel : l’éleveur attend de son entrepreneur une grande disponibilité pour réaliser le travail dans les meilleures conditions possibles.
Vincent Pacary et Patrick Chatel : l’éleveur attend de son entrepreneur une grande disponibilité pour réaliser le travail dans les meilleures conditions possibles.
© TG
Installé en 1992, Vincent Pacary a réalisé sa mise aux normes en 1996. Beaucoup d’autoconstruction et une mise de fonds qu’il a préféré investir dans du bâtiment plutôt que dans du matériel. Agriculteur à Guilberville (50), Vincent Pacary exploite 54 ha (18 de maïs, 5 de blé, le reste en prairies naturelles et temporaires). Son quota est de 233 000 litres et il élève 25 veaux de lait par an auxquels il faut ajouter une dizaine de vaches allaitantes. “Je suis plus un éleveur dans l’âme”, concède-t-il avant d’ajouter : “les heures de tracteur me fatiguent”. Savoir déléguer ce que l’on veut Notre éleveur a donc fait le choix de la délégation. Pas côté cour mais côté champs. “Pas question pour moi de déléguer par exemple les soins aux animaux. Mon lait est payé en fonction des butyriques. S’il y a augmentation, c’est parce qu’il y a un laisser aller au niveau du silo ou de la propreté des auges”, avoue-t-il. La rigueur s’impose donc. Bien organisé et rationnel dans son travail, Vincent Pacary consacre quand même 9 heures par jour de soins à ses animaux en plein hiver. Difficile ainsi de mener de front d’autres chantiers d’autant plus qu’il souhaite conserver un minimum de qualité de vie. Et quand son épandeur de fumier est tombé en rade, pourquoi le réparer ?, s’est-il interrogé. “J’ai appelé Patrick (ndlr : son entrepreneur). Pourquoi s’embêter ?”. Guère que le labour Vincent Pacary laboure encore (son père est toujours là pour lui donner un coup de main). Pour le reste (récolte, épandage de fumier, bottelage, éparage...), il fait appel à l’entreprise Patrick Chatel de Montbertrand (14). Des liens tissés depuis la génération d’avant. Mais outre le volet organisation du travail, notre éleveur justifie aussi ses choix sur un plan économique. “Investir dans du matériel coûte cher mais il me faudrait aussi investir dans le chauffeur qui irait avec”. Vincent estime d’ailleurs que cette problématique deviendra récurrente dans les années à venir. “Les exploitations grandissent de plus en plus. Nous disposerons de moins en moins de main-d’œuvre familiale. Le besoin en main-d’œuvre salariée risque de nous poser quelques soucis dans le futur”. Du matériel de plus en plus performant Un problème de main-d’œuvre qui concerne aussi les ETA. Elles auront besoin, dans les années à venir, d’un personnel de plus en plus qualifié. Car pour répondre aux exigences de leur clientèle (un travail irréprochable et une disponibilité sans faille), ils doivent disposer dans leur parc d’un matériel toujours plus puissant et toujours plus sophistiqué. “Après l’ensileuse à 8 rangs, on nous réclame déjà des 10 rangs”, confirme Patrick Chatel, membre par ailleurs de l’ARETAR (1). “Et nous n’avons pas le choix. Si une ETA veut avancer, elle doit de mieux en mieux s’équiper”. Le cas de l’ensilage de maïs n’est pas isolé. Il est même plus prononcé au moment de la moisson. “Tout le monde veut battre en même temps”, constate notre entrepreneur. Et comme il n’a pas le droit de ne pas répondre à la demande de sa clientèle, il change de machine pour passer d’un débit de chantier de 150 à 300 quintaux par heure. Créer de nouveaux services Mais ces exigences ont un prix. Victimes au même titre que les agriculteurs de l’envolée du prix de l’énergie, les entrepreneurs de travaux agricoles devront réévaluer parallèlement leurs tarifs s’ils veulent pérenniser leur outil. Pourquoi ne pas passer également à une facturation à l’heure et non plus à l’hectare qui serait plus en adéquation avec les contraintes réelles des différents chantiers ? A moins de décrocher le jackpot en proposant de nouveaux services. Patrick Chatel y pense notant au passage une demande croissante pour le semis direct. D’autres services plus basiques peuvent également être proposés. Vincent Pacary évoque le transport d’animaux. Il est vrai qu’il dispose de deux lots de parcelles éloignés d’une vingtaine de kilomètres. “Ce serait une à deux journées de gagnées”, calcule-t-il. Th. Guillemot (1) : Association Régionale des Entrepreneurs de Travaux Agricoles et Ruraux Maison des Entreprises BP 14 50600 St-Hilaire-du-Harcouët Tél : 02 33 79 33 72 Fax. 02 33 79 33 77. www.aretar.com
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité