Aller au contenu principal

A Passais-la-Conception (61)
Son huile "jaune-or" est sa pépite

Créé en 2006, Norhuil transforme des graines de colza "local". A Passais-la-Conception (61), Michel Pottier triture une matière première régionale. Ses produits sont déjà vendus dans l'industrie ou le monde de l'élevage. Mais, son huile naturelle se destine désormais à l'alimentation humaine.

© VM

Michel Pottier est longtemps resté double actif : courtier en huile en semaine, et producteur laitier le week-end. Avec son épouse, il élève encore une quarantaine de vaches laitières. Pourtant à l'âge où d'autres commencent à penser à la retraite, l'homme s'est lancé un challenge. À 52 ans, il crée Norhuil. Le projet n'est pas improvisé. Michel Pottier dispose d'une solide expérience dans le milieu des huiles. Après une vingtaine d'années passées chez Cargill (spécialiste du négoce de matières premières), il connaît les principaux acteurs du marché de l'huile. "Dans ce domaine, la France ne compte qu'une centaine de décideurs. Produire, c'est bien. Mais, il faut d'abord savoir où vendre", résume-t-il. L'entrepreneur a d'abord ciblé ses marchés. Se basant son négoce, il a débuté la transformation en 2008. Son entreprise a d'abord acquis une première presse, puis une seconde en 2010.

Capacité de 16 000 tonnes
L'unité de trituration affiche ainsi une capacité de production de 16 000 tonnes. Actuellement, l'entreprise produit 4000 tonnes d'huile et 10 000 tonnes de tourteaux. L'huile est notamment vendue comme agent de décoffrage des produits béton (démoulage de banche), lubrifiants écologique et bien sûr l'alimentation animale. Enfin, les tourteaux de colza sont vendus à Sanders ou directement en direct à des agriculteurs. La boucle locale est bouclée.
Michel Pottier a déjà réussi son premier pari. "Je transforme un produit brut en produit fini, le tout en circuit court". Les graines de colza sont achetées sur un axe Caen-Alençon. Outre l'origine, l'entreprise exige des graines de 6 à 8 % d'humidité et des impuretés inférieures à 1,5 %. "Nos graines sont issues d'une agriculture raisonnée. En revanche, elles ne sont pas bio car nous risquerions de retrouver trop de gaillets. Cette mauvaise herbe donne un goût acide à l'huile", explique Alex Pottier, entré dans la société cette année.

Développement vers l'alimentaire
Ces critères de sélection permettent à Norhuil de s'orienter vers des débouchés alimentaires. "Les normes à respecter y sont presque moins strictes que pour le biocarburant", résume Michel Pottier. Pour ce marché, l'entreprise mise sur une originalité. Le processus de trituration s'effectue à partir d'une unité de production ne comportant aucun produit ou adjuvant chimiques. Le but : préserver toutes les qualités naturelles (vitamines, oméga 3 et 6). "Cette démarche tend à positionner l'entreprise sur un marché haut de gamme, à travers une stratégie de niche. L'aspect nutritionnel devient de plus en plus un argument de vente. La filtration de l'huile est naturelle. Après une première pression, nous récupérons la pulpe. Cette dernière servira ensuite de filtre. C'est elle qui contient les qualités nutritionnelles. Contrairement aux grands producteurs, nous n'utilisons pas de produits chimiques", précise Michel Pottier. La Chambre régionale d'agriculture, via son concours de l'innovation agroalimentaire, a distingué le produit. Cette manifestation a d'ailleurs ouvert des portes à Norhuil. A partir du mois de février, un groupe de la grande distribution commercialisera le produit sous la marque "Olza". L'huile sera également disponible dans les épiceries fines avec l'appellation "Manoir du bocage".

Recherche et développement
Et les pistes de développement se poursuivent. Michel et Alex Pottier sont en contact avec un groupe coopératif. Objectif : fournir l'huile de dosettes de vinaigrettes. Pour que l'huile soit également utilisée en cuisson, une recherche sur la désodorisation est actuellement menée. "Nous menons actuellement des tests avec la biscuiterie du Mont-Saint-Michel. Au-delà de 130 C°, de fortes odeurs se dégagent". Recherches  et essais  avec des groupes de chimie fine et de cosmetique sont actuellement menés. Sur ce dossier, Norhuil noue donc des contacts avec la PCAS. Et pour finir en beauté, Michel Pottier est en contact avec Yves Rocher. L'industriel des cosmétiques pourrait incorporer la pulpe. Le concept est pressé jusqu'au bout !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité