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Jean-Luc Paris
Statistiques des installations en 2009 : “un petit cru”

Le président des Adasea de Basse-Normandie commente les chiffres de l’installation.

Jean-Luc Paris, président Adasea Normandie.
Jean-Luc Paris, président Adasea Normandie.
© V.M.

La Basse-Normandie a enregistré 251 installations aidées en 2009. Est-ce un bon ou un mauvais résultat ?

2009 est un petit cru. C’est une année plutôt difficile. Si on compare avec les années précédentes, on constate une baisse de 20 %. 2009 est donc globalement une année délicate.

 

Des disparités selon les départements existent ?

Les départements laitiers sont nettement plus touchés par ce ralentissement. Par exemple, la Manche a été beaucoup plus impactée. L’Orne a également souffert. En revanche, le Calvados est moins laitier que les autres. La crise laitière a eu moins d’influence sur la baisse du nombre d’installations.

 

La crise laitière a déjà interrompu des projets d’installation ?

Elle n’a pas créé une émulation forte dans les campagnes. Un certains nombre de projets d’installation ont purement et simplement été reportés vu la conjoncture. L’effet est plus rapide qu’on ne pouvait le penser. Quand tout va bien, tout le monde se réveille. En 2007, nous avons observé des embellies très fortes. Là, le retournement de situation s’est avéré extrêmement brutal. Actuellement, le producteur de base n’a pas d’espoir, ni de lisibilité. L’ambiance dans les campagnes est totalement absente. Elle se ressent directement sur la dynamique d’installation.

 

Les perspectives d’installation en 2010 risquent d'être encore plus mauvaises. Comment le ressentez-vous ?

Les chiffres ne décollent pas. Le premier semestre 2010 sera anémié. Nous restons sur une lancée morose de l’année 2009. Souhaitons que la tendance s’inverse prochainement.

 

À terme, ce contexte morose peut-il faire baisser le coût de reprise d’une exploitation agricole ?

Cette question n’est jamais facile à traiter. Tous les cas de figurent coexistent. Un certain nombre d’installations individuelles se réalise sur une base de prix raisonnable. Dans d’autres situations, on observe parfois une surenchère. C’est clair qu’avec une conjoncture difficile, le jeune ne s’engage pas dans des folies. En 2009, on a donc vu des dossiers d’installation purement et simplement ajournés.

 

D’autres productions contrebalancent-elles la filière laitière en termes d’installation ?

Les années passées, on parlait beaucoup des équins. D’après nos premières statistiques, les installations équines sont présentes. On a 10 à 15 dossiers en Basse-Normandie par an. Mais ce chiffre n’est pas aussi important qu’on pouvait l’imaginer quand le monde du cheval a rejoint le giron agricole. Nous pensions vraiment traiter davantage de dossiers en installations.

 

2009 a été marquée par la mise en place du nouveau parcours à l’installation. Votre bilan ?

Globalement, le nouveau parcours à l’installation a répondu favorablement aux attentes des jeunes : rapide, efficace et apportant des réponses pertinentes à leurs interrogations. Ensuite, il y a des disparités départementales. Ce nouveau parcours à l’installation est différent selon l’Orne, le Calvados ou la Manche. Il s’articule selon l’historique de chacun.

 

Au-delà de 2009, certaines zones semblent vraiment en crise d’installation. Peut-on dégager une tendance de fond ?

La partie Est de la Basse-Normandie a toujours eu plus de difficultés à s’installer. Je parle du Pays d’Auge ou du Perche. Dans ces régions, l’ambiance d’installation est moins forte qu’ailleurs. Un certain nombre d’actions sont entreprises pour remédier à ces soucis structurels. Par le biais des pays et des communautés de communes, nous devons rencontrer les cédants, les élus et favoriser la transmission. C’est un travail de longue haleine.

 

En tant que président des Adasea bas-normandes, quel message souhaiteriez-vous transmettre aux responsables politiques pour favoriser l’installation ?

Le « B.A. –ba » de l’installation : il faut bien sûr une conjoncture économique favorable, avec une ambiance agricole sur le terrain qui laisse des perspectives aux producteurs. À notre niveau, nous devons continuer de favoriser et de simplifier ces parcours à l’installation. C’était d’ailleurs le but du nouveau 3P. Il s’agit de faire en sorte que ce parcours soit accessible financièrement pour permettre à un maximum de jeunes d’intégrer notre profession.

 

Une tendance se dégage-t-elle pour l’installation en 2010 ?

C’est trop tôt. Je ne peux pas répondre. Les premières tendances sont vraiment très calmes. Mais actuellement, l’activité du PII (point info-installation) est intense. Depuis le début janvier, nous enregistrons 45 contacts de jeunes sollicitant le PII. C’est notre indicateur qui se répercute rapidement dans le nombre de dossiers d’installation de jeunes.

 

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