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A Tollevast (50)
Stéphane Bellin joue la carte de la proximité

Les productions légumières ont le vent en poupe. Logique, la France est largement déficitaire en la matière. Pourtant, de petites structures se mettent en place en Normandie, misant à la fois sur la qualité et le bouche à oreille.

© EC

Parcours étonnant que celui de Stéphane Bellin. Originaire de l’Eure, titulaire d’un Bac STAE, il repart dans la foulée en faculté faire un Master. Après quelques expériences dans diverses associations, il revient à la terre, s’installant à Tollevast, dans la région cherbourgeoise, en 2010. C’est décidé, il sera maraîcher en agriculture biologique. “En fait, j’ai d’abord donné un coup de main à un légumier de Bayeux, cela a été le déclic”. Son installation en DJA, Stéphane Bellin la qualifie de “parcours du combattant : trop de lourdeurs administratives, une vraie usine à gaz”. Aujourd’hui, cet homme de 37 ans règne sur trois hectares de légumes (deux en propriété, un en location). “Mon but, c’est bien sûr sortir des produits pour avoir un revenu, mais pas de n’importe quelle manière”. Stéphane joue notamment la carte des variétés anciennes et originales ; “je fais aussi du classique”.

1 200 m2 de serres
Sous un soleil éclatant, Stéphane Bellin nous fait les honneurs de son exploitation. Les fondations du futur bâtiment de stockage sortent de terre ; une petite serre jouxte une petite maison en bois ; en contrebas, deux serres froides 1 200 m2 abritent les levées printanières comme les haricots “mange-tout”. Les plants de tomates sont déjà en place ainsi que les carottes, “six variétés différentes, souligne notre homme, idem pour les navets”. Ce qui frappe d’emblée la structure de Stéphane, c’est le peu de matériel. “J’ai un tracteur, pour le moment en panne, mais surtout trois ânes pour travailler la terre avec un matériel adapté à la traction animale”. Pour le moment, seul “Oscar” est opérationnel, “les deux autres sont en apprentissage ». Particularité des légumes cultivés, ils sont tous faits sur buttes. “Les seuls achats effectués sont le terreau, les graines et les amendements calciques”.
Produire est une chose, vendre en est une autre. Stéphane ne s’en tire pas trop mal ; il est vrai que la “ferme” doit tourner. “J’ai 1 000 euros d’annuité par mois à sortir, autant dire qu’il ne me reste pas grand chose, pour le moment, à la fin du mois. Je me suis donné cinq ans pour arriver à ma vitesse de croisière et créer trois emplois”. Notre homme, il ne s’en cache pas, vise non pas les volumes mais la qualité et surtout une bonne qualité de vie. “Actuellement, je fournis des légumes aux cantines scolaires d’Hardinvast et de Tollevast. Je travaille aussi avec une épicerie solidaire de Cherbourg et je participe à la création d’un magasin du même type dans la Hague”. Stéphane fait un marché par semaine, vend directement à la ferme et fournis des paniers à des habitants de la CUC (Communauté urbaine de Cherbourg). “J’en suis à 230 clients, avec une moyenne de 20 paniers par semaine. Le plus dur ? Ne pas avoir de trous dans la production, de manière à fournir de la diversité. Aujourd’hui, ma clientèle s’est fidélisée et le bouche à oreille marche plutôt bien”.
La Fête régionale de la bio, en juin prochain, Stéphane Bellin y participe activement. “Avec l’aide d’autres bénévoles, j’ai mis en place le jardin potager de cette manifestation ; un âne au travail sera d’ailleurs en démonstration”.

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