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Stéphane Demange, directeur Crédit Agricole du Val de Saire et secrétaire de la caisse locale
Val-de-Saire-Barfleur : une banque verte entre terre et mer

Focus sur un territoire, son activité économique, les femmes et les hommes qui s’y engagent, à travers la lorgnette de son principal financeur, le Crédit Agricole Normandie et son agence locale Val-de-Saire-Barfleur, nichée tout là-haut.

>> Parlez-nous de ce territoire du Val-de-Saire-Barfleur ?
C’est le bout du bout du Cotentin. La fin de la côte est et le début de la côte nord. C’est un territoire varié avec une attractivité liée au littoral mais aussi une activité agricole connue et reconnue tant au niveau lait que légumes ou maraîchage.

>> Quels sont les chiffres clés de cette agence que vous dirigez ?
La caisse locale du Val-de-Saire-Barfleur, c’est 12 000 clients et plus de 6 000 sociétaires. Nous sommes un acteur incontournable de l’économie de ce territoire.
L’an dernier, nous avons réalisé 41 M€ de crédits moyen terme pour environ 1 200 dossiers.

>> Et dans le détail ?
Sur ces 41 M€, il y avait plus de 5 M€ pour l’agriculture. Plus de 4 M€ à destination des professionnels de proximité. 25 M€ à l’habitat, cela représente plus de 200 logements achetés ou construits. Sans oublier 7 M€ de prêts à la consommation qui ont servi notamment à financer 183 véhicules. Voilà notre contribution concrète à l’économie du Val-de-Saire.

>> Vous vous inscrivez donc en faux vis-à-vis de ceux qui considèrent que les banques sont frileuses à prêter de l’argent ?
Bien sûr et je viens de vous le prouver par les chiffres en ce qui concerne le Crédit Agricole. On analyse les dossiers en fonction des éléments communiqués, des éléments de filière, des perspectives économiques et de développement et de la connaissance que l’on a de notre client.

>> Vous êtes également très présent dans le domaine associatif ?
Auprès des associations, il s’agit d’un accompagnement au quotidien, tant dans la gestion de leur trésorerie que dans la mise en place de leur projet.
Nous jouons également un rôle plus sociétal en apportant une aide matérielle grâce au  budget communication de notre agence : prise en charge de frais d’impression des affiches, financement de matériel pour des associations sportives, culturelles, sociales...
C’est très varié.

>> Dans votre organisation, quel rôle joue l’élu ?
Les administrateurs sont d’abord des clients sociétaires élus dans leur caisse locale pour devenir membre du conseil d’administration. Ils sont à l’écoute sur le territoire, remontent les informations (événement, projets...) et participent à la vie locale. Le président est le chef d’orchestre du conseil d’administration, de l’assemblée générale annuelle et de nombreuses animations de la vie coopérative.

>> Dans votre ADN, il y a l’agriculture, mais pas que ?
La diversité de nos activités fait que, petit à petit, d’autres catégories socioprofessionnelles se sont intéressées à notre modèle coopératif, à notre implication sur le territoire, à nos valeurs...
Alors « oui », si je prends l’exemple de notre caisse, on retrouve parmi nos élus cette diversité. Nous comptons des maraîchers, un ostréiculteur, une femme de marin-pêcheur, des salariés, des artisans, des commerçants, une pharmacienne...

>> Etes-vous confrontés à la problématique du renouvellement des générations ?
C’est un travail régulier sur lequel nous réfléchissons tout au long de l’année pour que nos élus reflètent au mieux notre clientèle.  

« Notre raison d’être, c’est d’agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients »
Né à Cherbourg et habitant Clitourps, Christian Lainé (64 ans) est le président de la caisse locale Crédit Agricole Normandie Val-de-Saire-Barfleur. Avant de faire valoir ses droits à la retraite, il a été hôtelier-restaurateur puis éducateur technique dans un foyer de jeunes en difficultés. Il est entré administrateur il y a une dizaine d’années et grimpé les échelons pour en devenir vice-président, puis président, il y a 3 ans. « Notre raison d’être, c’est d’agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et pour l’utilité de notre territoire. Nos valeurs coopératives sont connues et reconnues », insiste-t-il. « Nous sommes un acteur essentiel de la vie locale. » Et d’illustrer son propos avec la course de voitures à pédale de Réville ou bien encore le défi des ports de pêche de St-Vaast-la-Hougue que la caisse locale soutient financièrement et logistiquement. Christian Lainé défend un modèle coopératif où l’humain, même accidenté de la vie, est écouté par son banquier à travers le Point passerelle « qui aide ceux qui, à la suite d’un divorce, d’une maladie ou d’une période de chômage, rencontrent des difficultés. Nous les accompagnons pour qu’ils refassent surface ».

Jérôme Burnouf : côté mer

Dans la famille Burnouf, on est marin-pêcheur de père en fils. Jérôme, 36 ans, est son propre patron depuis 18 ans et le Crédit Agricole son partenaire financier historique. « Il m’a financé mon bateau  qui m’a coûté 180 000 € (Ndrl  le St-Philippe amarré à St-Vaast-la-Hougue), puis la passerelle. J’ai changé le moteur aussi. Un bateau comme celui-là, c’est 50 000 € d’investissements tous les 5 à 6 ans », explique-t-il. Caseyeur-fileyeur, il réalise 80 % de son chiffre d’affaires avec le bulot (400 casiers) qu’il pêche toute l’année. Mais, il ne rechigne pas sur quelques homards (de mai à octobre) et un peu de poissons. Sa journée type? Départ à 4 heures du matin avec ses deux employés pour un retour vers 10-11 heures, 6 jours pas semaine. « Il faut qu’on livre avant 14 heures ». Son débouché principal, c’est un mareyeur de Cherbourg et parfois le marché du samedi s’il a du poisson.

Faire face à la variabilité des cours et de la ressource
Même si les conditions de travail se sont nettement améliorées en une vingtaine d’années, Jérôme ne nie pas la dureté de son métier. Sa complexité aussi dans la gestion financière de son entreprise confrontée tant à la variabilité de la ressource qu’à celle des cours. Du simple au double en volume de bulots avec de grands écarts de prix  : de 2 à 5 €/kg. Cette difficulté, Yoann Cournée la connait bien. Il est un peu le Monsieur Mer de l’agence. «Il faut s’adapter à l’activité du professionnel, connaitre son métier et le matériel dont il a besoin, jauger son expérience...»  Secteur méconnu il y a quelques années, le Crédit Agricole Normandie évolue désormais dans le domaine de la mer et de la conchyliculture comme un poisson dans l’eau. « Pour nous, cette filière est en plein développement grâce à nos conseillers spécialisés qui ont une parfaite connaissance du terrain », conclut Yoann Cournée.

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