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Stéphane Le Foll annonce un plan de soutien aux céréaliers

Le Conseil des ministres a décidé le 27 juillet de lancer un plan d'aide au secteur des grandes cultures. Des récoltes « catastrophiques » ont été annoncées le même jour par Orama réclamant des aides.

© TG

Le plan gouvernemental prévoit des mesures fiscales, le report de cotisations sociales et des mesures spécifiques sur le remboursement de la TVA, face aux « grandes difficultés » des céréaliers, a expliqué le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll lors du compte rendu du Conseil des ministres. Un « fonds de garantie » doit également être mis en place par la Banque publique d'investissement (BPI), « pour aider à la mise en oeuvre des allégements et des reports de prêts au niveau bancaire », a-t-il dit.Orama, dans une conférence de presse réunie le 27 juillet, avait évoqué des récoltes « catastrophiques », avec des rendements au plus bas depuis « 40 ou 50 ans voire plus ». Le blé tendre perdrait 2 t/ha par rapport à 2015, selon le syndicat, qui table sur une production autour de 30 Mt, en baisse d'un quart.
Cas de force majeureLes agriculteurs pourront invoquer le « cas de force majeure » et bénéficier de la majorité de leurs aides quand les événements climatiques ne permettent pas de se conformer aux règles de la Pac, ajoute le compte rendu du Conseil des ministres, indiquant aussi des dérogations possibles au sujet des Cipan (Cultures intermédiaires pièges à nitrates). Le plan sera « concrètement évalué début septembre avec l'ensemble de la profession agricole », lorsque l'ampleur des mauvaises récoltes sera mieux connue, a précisé M. Le Foll devant la presse dans la cour de l'Elysée.L'ayant rencontré le 26 juillet, Orama avait demandé au ministre de l'Agriculture un plan d'urgence grandes cultures, axé sur des mesures de trésorerie. « La situation est d'une très grande gravité, c'est du jamais vu », a alerté le lendemain face à la presse le président Philippe Pinta. « Il y a des catastrophes que l'on n'imagine pas », avec dans certaines fermes des rendements « trois fois moins élevés que d'habitude », ainsi que « la moitié ou les trois-quarts du chiffre d'affaires en moins », d'après lui. Aucun espoir côté prix : l'abondance des récoltes mondiales empêche tout rebond.
Quatrième année très difficileCela entraîne « des EBE (Excédents bruts d'exploitation) négatifs, du jamais vu ». La situation est donc très compliquée car « pour un certain nombre, non négligeable, c'est la quatrième année très difficile », a souligné Philippe Pinta.Toutes les productions sont affectées, le blé comme l'orge, dont la qualité aura du mal à satisfaire les besoins des brasseurs, ou encore les pois et féveroles. En protéagineux d'hiver, les résultats économiques sont tels que « cela remet en cause la pérennité de la culture », a estimé Arnaud Rousseau, vice-président de la Fop. Le colza paraît un peu moins touché mais devrait tout de même s'afficher en baisse : son rendement est estimé entre 2,8 et 3 t/ha (contre 3,3 t/ha en moyenne quinquennale). À l'écart des intempéries, certaines régions tirent plutôt bien leur épingle du jeu dans le Sud et l'Ouest, où de bonnes à très bonnes récoltes sont constatées.
Baisser le prélèvement redistributif« Les agriculteurs sont désemparés et attendent des réponses pour passer cette période difficile, a déclaré Philippe Pinta. Le plus urgent, c'est d'avoir de l'argent pour préparer la prochaine campagne. » Dans un communiqué le 28 juillet, Orama a pressé le gouvernement de mettre en place ses mesures d'aide « bien avant le début du mois d'octobre ».Au cœur du plan réclamé par le syndicat, un prêt de trésorerie à taux nul pour couvrir les dépenses de mise en culture à l'automne, de 400 euros/ha, et les annuités d'emprunts, de 300 euros/ha. Le syndicat veut, entre autres, la reconnaissance en catastrophe naturelle des principales zones touchées, une prise en charge par les assureurs, des mesures sociales et fiscales, une avance de 90 % sur les aides Pac en octobre, un moratoire sur le prélèvement redistributif. Et de rappeler l'engagement de M. Le Foll sur un point d'étape en 2017 au sujet de la convergence des aides Pac. Orama rejette un prélèvement redistributif de 15 % en 2017-18, souhaitant le voir baisser à 5 %. Demande à laquelle le ministre avait opposé une fin de non-recevoir le 28 janvier au congrès de Reims. Le moratoire sur Ecophyto 2, réclamé le 26 juillet, semble promis au même sort.

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