Courses de trot à Jullouville le 29 mai
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un hippodrome marin en quelques tours de main. C'est ce que propose la société de course de Jullouville le 29 mai avec une centaine de chevaux. Rencontre avec le président, Claude Legrand, passionné d'élevage, vaches allaitantes et chevaux.
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un hippodrome marin en quelques tours de main. C'est ce que propose la société de course de Jullouville le 29 mai avec une centaine de chevaux. Rencontre avec le président, Claude Legrand, passionné d'élevage, vaches allaitantes et chevaux.



Chaque semaine se déroule, non pas au rythme des marées, mais au son des courses de Jullouville pour Claude Legrand, président de la société organisatrice de l'événement le 29 mai prochain qui se déroulera sous les yeux de nombreux spectateurs, passionnés de chevaux ou tout simplement curieux, désireux de vivre un moment suspendu au bruit des sabots de chevaux sur le sable de la cité balnéaire. Chaque année, depuis 32 ans, il prend toujours le même plaisir à orchestrer ce rendez-vous tant attendu.
Des cracks à Jullouville
Il a vu des cracks comme Idéal du Gazeau, Général du Pommeau ou Jag de Bellouet fouler le sable de Jullouville. Des noms qui résonnent pour les adeptes du monde hippique comme pour les plus éloignés. Pour Claude Legrand, le spectacle sera encore et toujours au rendez-vous cette année, qui marquera ses 140 ans de courses en 2026, sur le sable de cette plage, protégée par des vents forts des pointes de Carolles et Granville, et par les falaises qui l'entourent.
32 ans de présidence
Les chevaux ne sont jamais loin dans le quotidien de cet homme à l'âme d'éleveur. " J'en ai quelques-uns ", dit-il modestement. Chevaux de selles, galopeurs, trotteurs... " On a gagné des courses surtout avec les poulains qui ont presque tous été champions de France. J'en ai eu des bons ", sourit-il. Et dès son installation en 1974 sur la ferme de ses beaux-parents comme éleveur de vaches allaitantes en race Charolaises, il a intégré la société de courses en tant que bénévole. En 1993, il succède à Jean-Louis Chapdelaine à la présidence. " Cela fait 32 ans que ça dure. Et je suis prêt à rempiler ", confie-t-il.
En quête de plus-value
Agriculteur dans l'âme, animé par la passion de l'élevage, il passe aussi du temps sur les hippodromes. " J'aime être au milieu des vaches comme des chevaux ", note-t-il. Sur les hippodromes, il va glaner les bonnes idées pour améliorer les conditions d'accueil des visiteurs comme des cavaliers. " Ce n'est jamais du temps de perdu ", assure-t-il.
À côté de ses Charolaises qu'il bichonne - une centaine de mères quand il était en activité, et encore une soixantaine aujourd'hui - il garde un œil avisé, lui qui a sillonné les campagnes comme commerçant de bestiaux. " L'objectif a toujours été d'apporter du conseil aux éleveurs. C'était à nous de trouver aux agriculteurs la meilleure filière pour avoir la meilleure plus-value ", assure celui qui a intégré pendant 25 ans le Syndicat des commerçants en bestiaux. Sur sa ferme, " tout est presque né chez moi ", fait-il remarquer. Alors, quand il voit qu'une de ses bêtes a la conformation pour aller chercher quelques centimes d'euros supplémentaires, il n'hésite pas à aller au concours d'animaux de boucherie. " J'en ai repéré une qui pourrait aller au Festival de la viande à Torigny ", espère-t-il. Le rendez-vous est pris pour le 22 novembre.
Des familles d'agriculteurs
Le monde agricole et équin ne sont pas éloignés. Les deux environnements sont même naturellement imbriqués. Claude Legrand a d'ailleurs emmené des familles d'agriculteurs dans son sillon comme les familles Chapdelaine, dont Catherine est vice-présidente de la société de courses de Jullouville, Cahorel, Bédouin, Moricet... Des noms qui résonnent également dans le monde agricole, dans les concours bovins ou dans l'organisation d'événements à dimension agricole comme les comices.
Une cinquantaine de bénévoles
Le 29 mai, la cinquantaine de bénévoles s'apprête donc à accueillir de nombreux visiteurs. " Dans les bonnes années, nous faisions autour de 600 entrées. On a plafonné ensuite autour des 2 000 entrées pendant une dizaine d'années. Mais depuis deux ans, nous avons fortement progressé. Des émissions comme Échappées belles, Des racines et des ailes sont venus jusqu'à nous. C'est une fierté pour nous, pour tous nos bénévoles et partenaires", indique le président, prêt à accueillir de nouveaux athlètes. Encore cette année, il y aura une centaine de chevaux pour disputer sept courses. "La mer reste une très bonne thalasso pour les chevaux. Elle est réputée pour le bien-être qu'elle apporte. Il n'y a rien de mieux que de changer d'air ", prévient-il.
43 000 euros de paris
Le rendez-vous est donc pris pour le 29 mai. Les courses résonnent depuis 1886, année où pour la première fois, une fois par an, la plage de Jullouville s'est transformée le temps d'une marée basse en un hippodrome marin. Cette journée est aussi familiale avec ses activités : structures gonflables, maquillage, balade à poneys...
À noter que les paris ne cessent de progresser dans cette cité balnéaire. En 2024, ils ont atteint 43 000 euros, soit près de 5 % de plus que l'année précédente. Avec plus de 4 000 entrées, elle est aussi en tête du classement à l'échelle de la Normandie, faisant de Jullouville l'hippodrome le plus fréquenté. La moyenne des 27 pistes est d'environ 900 entrées.
À noter que pour 100 euros d'enjeux hippiques, 75 % reviennent aux parieurs, 9 % à la filière hippique, 9 % de taxes reversées à l'État, 3 % de charges de personnel et d'exploitation, 2 % de rémunération des partenaires à l'international et 2 % de commissions versées aux points de vente. Ce sont 40 000 emplois directs et indirects.