Aller au contenu principal

Calvados
Taxe carburant allégée : un lourd travail syndical

Installé à Bretteville-l’Orgueilleuse (14), Jean-Pierre Baucher consomme 60 000 litres de fioul, par an. S’il vide sa cuve, l’agriculteur-entrepreneur pense à remplir son formulaire de remboursement de la TIC. Au sens propre, le travail syndical paie...

Le 6 mars, Jean-Pierre Baucher a rempli sa cuve de Gazole Non Routier. L’agriculteur a commandé 3000 litres. Le tout est “bien sûr payé au cul du camion”. Le total affiche 2376 € HT, soit 792 €/HT pour 1000 litres. Installé depuis 20 ans, Jean-Pierre Baucher a vu sa facture doubler en quelques années.
L’homme exploite 70 hectares. S’y ajoutent 300 hectares supplémentaires de 3 exploitations agricoles voisines. “Je suis aussi entrepreneur, je m’occupe des semis, de l’épandage, des traitements ou de l’enroulage de paille”, précise Jean-Pierre Baucher. Toutes ces activités font grimper sa consommation de carburant. Chaque année, il commande environ 60 000 litres de fioul et désormais de GNR.

“Si on n’insiste pas,
on n’obtient rien”
Dans ce contexte, l’homme n’oubliera pas de transmettre son formulaire de remboursement de la Taxe Intérieure de Consommation. Cette “nouvelle TIPP*” n’est pas négligeable. La somme reversée par l’Etat représente 0,05 € par litre. Une goutte d’eau à première vue. Mais multipliée par 60 000 litres, cette goutte d’eau se mue en un bon mois de salaire. L’agriculteur sort sa calculette. Le verdict est sans appel. Sur son exploitation, le remboursement de TIC atteint 3000 €.
Le montant du remboursement n’a pas été modifié. Il s’élève à 5 € par hectolitre pour les quantités de gazole, 1,665 € par 100 kilogrammes nets pour les quantités de fuel, et 1,071 € par millier de kilowattheures pour les volumes de gaz. Les exploitations agricoles, les entreprises de travaux agricoles ou les CUMA sont concernées. Pour la seule TIC sur le fioul agricole, le rembour-sement représente 150 millions d’euros dans l’hexagone ! L’Assemblée nationale a ainsi accédé aux doléances de la FNSEA. “C’est le travail d’un réseau. Si on ne dit rien, on n’a rien. Les agriculteurs ont reçu le formulaire par leurs organismes professionnels agricoles, qui n’auront pas oublié de mentionner le rôle du syndicalisme”, insiste Sébastien Debieu, secrétaire général de la FDSEA 14.

Première carte syndicale
à 52 ans
Tous les agriculteurs, sans distinction, bénéficieront de cette exonération. Pourtant à 52 ans, Jean-Pierre Baucher prendra sa première carte syndicale. Tous comptes faits, l’agriculteur juge modeste la grosse centaine d’euros de cotisations. “C’est peu comparé à 3000 €. Je crois que nous avons aujourd’hui besoin d’une défense collective. Bien sûr l’année dernière et celles d’avant, je bénéficiais des remboursements TIPP. Mais, je pense que la solidarité et l’engagement sont devenus nécessaires pour notre profession”, souligne ce céréalier. Jean-Pierre Baucher songe aussi aux commandes groupées de fioul ou à la problématique des points de captage. 

*Taxe Intérieur sur les Produits Pétroliers

Une année de travail pour obtenir
le remboursement partiel de TIC !

Un travail de fond et de longue haleine, c’est ainsi que l’on peut résumer les démarches entreprises par la FNSEA pour obtenir le remboursement partiel de la TIC.
Cette mesure est reconduite chaque année depuis 2005, mais elle n’est pas reconductible automatiquement. Xavier Beulin, président de la FNSEA et Jean-Bernard Bayard, président de la Commission fiscale en tête, qui à l’occasion de leurs discussions régulières avec le ministère de l’Economie, rappellent la nécessaire reconduction de cette mesure”, indique la FNSEA.
Les discussions avaient commencé dès le mois de janvier 2011. Cependant en juin 2011, un rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances) avec un avis négatif est sorti. Dans sa chasse aux niches fiscales, l’inspection avait pointé du doigt cette mesure considérée comme : “inefficace, avec un objectif principal ou des effets recherchés non atteints”. En cause le manque à gagner pour Bercy de près de 150 millions d’Euros.
Au cours de l’été, les tractations pour prouver la justesse de la reconduction  de ce remboursement partiel. L’importance des charges économiques énergétiques, qui pèsent sur des exploitants aux situations financières encore fragiles, a été soulignée. La demande officielle au ministre de l’agriculture a été faite en octobre 2011. La réponse positive est finalement arrivée en fin d’année avec le vote des lois de finances 
par les assemblées. Pour 2012, le lobby est déjà en oeuvre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité