Veau dans la tourmente
Témoignage d'Élodie et Baptiste Leclerc, éleveurs de veaux à Le Mesnilbus (50)

Élodie et Baptiste Leclerc élèvent des veaux à Le Mesnilbus (50) en intégration chez Denkavit. Âgés tous les deux de 31 ans, ils se sont installés en deux temps, d’abord Élodie en 2015 avec 200 bêtes, puis Baptiste en 2018. Ils ont 650 veaux avec l’intégrateur. Les éleveurs ont peu senti la chute des abattages, car, au moment du confinement, « on avait des veaux assez jeunes, indique Baptiste Leclerc, mais c’est le retard qui est gênant ».
En effet, l’intégrateur demande un allongement aux éleveurs, que ceux-ci évaluent à environ un mois. Ils se félicitent toutefois que Denkavit ait modifié le plan d’alimentation, « ils ont réagi assez vite ». Les éleveurs ont « baissé le grammage de poudre de lait pour ne pas inonder le marché de viande ».
« Les grandes surfaces ne jouent pas le jeu. Il n’y a pas de veau dans les rayons », s’indignent-ils, à l’instar de la FNB. Pour le moment, la situation est tendue et l’avenir incertain, « on attend de voir, poursuit l’éleveur, on ne sait pas combien on va être rémunéré. Je pense que Denkavit ne va pas nous laisser tomber ».
Depuis leur installation, c’est la première fois que le couple rencontre des difficultés de ce type, mais « on ne regrette pas ce qu’on fait. On n’est pas tout seul. Heureusement, sinon ce serait impossible à gérer ».