Au Gaec Herbert à Beauficel (Manche)
Trois robots et des vaches toujours aussi calmes
Le Gaec Herbert à Beauficel (sud-Manche) ouvre ses portes après avoir installé trois robots de traite. Un investissement qui a permis d'augmenter en productivité sans miser dès le départ sur la saturation des outils. Aujourd'hui, le troupeau compte 150 vaches laitières pour un volume de 1,8 million de litres de lait.
Le 21 novembre 2023 reste une date marquante pour le Gaec de la famille Herbert à Beauficel. C'est celle de la mise en route de trois robots Lely Astronaut A5 qui a engendré des travaux les mois précédents comme l'élargissement du bâtiment, " trois travées supplémentaires ", de la maçonnerie réalisée par les éleveurs... C'est aussi le fruit de l'installation de Julien et Pauline en 2021, frère et sœur avec les parents, Martine et Sylvain.
En agricole comme mon frère
Si l'idée était dans la tête de Julien très jeune, " il a été sur le siège du tracteur de bonne heure ", sourit son père, c'était moins une évidence pour Pauline qui a débuté par un bac scientifique pour ensuite " faire comme son frère ", un BTS Acse. Et l'installation s'est faite en même temps pour concentrer les démarches administratives. " Une lourdeur en moins ", selon la maman. Et un projet familial à part entière.
Absorber les crises
Aujourd'hui, le Gaec compte ainsi quatre associés. Il est loin du temps où Sylvain s'est installé en 1990 avec une production de moins de 200 000 litres de lait sur une quarantaine d'hectares. En 2005, Martine l'a rejoint, comme conjointe collaboratrice dans un premier temps en choisissant l'EARL, parce que le Gaec entre époux n'a été possible qu'à partir de 2009. Ils ont absorbé les crises laitières de 2009, 2015, lancé les mises aux normes, assuré le renouvellement de leur troupeau pour permettre à leurs enfants d'accéder à leur projet. Si Martine a pu avoir une référence de 30 000 l supplémentaires à son installation, les chiffres sont différents pour les enfants qui ont obtenu de leur client, Agrial, 200 000 l chacun sur deux campagnes laitières. " La conjoncture a toujours été dans notre sens ", se réjouit la famille Herbert.
Avoir l'œil d'éleveur
Entrepreneurs dans l'âme, ils ont rapidement choisi d'investir dans des robots de traite. " Nous sommes allés voir des installations avec différents constructeurs pour se faire la meilleure idée possible, regarder l'implantation dans le bâtiment, les options... ", expliquent les associés. Et c'est Julien qui aura été moteur dans l'envie de franchir le pas. Les 2 h 30 de traite avec une 2 x 6 n'auraient pas été en adéquation très longtemps avec l'évolution du troupeau. Il avait acquis de l'expérience via ses stages et ses pratiques au Luxembourg et au Danemark. " Il n'y a pas besoin d'être ingénieur pour brancher une vache ", sourit l'éleveur qui, avec les données que fournissent les robots, se dit avoir une meilleure approche de la santé de l'animal. " La vache qui va bien, c'est celle que l'on ne voit pas ", indique-t-il. Dans le cas contraire, le robot détecte des anomalies et le fait savoir. " Il faut avoir l'œil d'éleveur ", assurent-ils, même si Pauline était la plus réticente au départ. " La vache est plus suivie au robot ", admet-elle. Et au final, ils n'ont pas beaucoup de vaches à aller chercher. Elles ont compris le système rapidement.
Des robots non saturés
Si le renouvellement et l'augmentation du troupeau ont pu se faire grâce aux génisses déjà sur l'exploitation, l'évolution de la production a atteint le 1,8 million grâce aux 150 vaches laitières. " Avec 50 vaches par stalle, nos robots ne sont pas saturés. Ce qui nous a permis de faire la mise en route de manière plus rapide. En trois jours, elles se sont bien approprié le robot. Nos vaches étaient déjà calmes mais là, elles le sont davantage ", note Sylvain. Avec près de trois traites et un niveau de 35 kg de lait par vache, le niveau de production a su augmenter. Et c'est la carte que les éleveurs veulent préconiser. " Robotiser la traite, c'est un travail différent. Et c'est surtout ce qui correspond le mieux à notre façon de travailler et à notre vision de l'élevage ", concède la famille Herbert qui, en aucun cas, ferait marche arrière.
Prochainement, une porte ouverte sera organisée avec Lely et les entreprises partenaires du projet.