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Jean Turmel (Président de la section lait de la FRSEA de Basse-Normandie)
Trop d’oxygène peut faire tourner les têtes

Bruxelles a annoncé dès le 20 novembre les mesures “d’adaptation” de la PAC. La ligne directrice s’inscrit dans le prolongement des accords de Berlin en 1999, à savoir que les spécificités du secteur agricole seraient abandonnées au profit des lois du marché. Le Conseil National de la FNPL, qui s’est tenu le lendemain de cette communication, l’a considéré comme le “signal pour mener les négociations et peser dans les débats” sachant que la France assurera la Présidence de l’Union Européenne lors du second trimestre 2008.

Trop d’oxygène peut faire tourner les têtes ! Nous sommes clairement dans une situation où les intérêts individuels apparaissent diamétralement opposés à l’intérêt collectif. Mais ne nous y trompons pas, nous devons travailler sur du moyen et du long terme, et ne pas céder systématiquement  à l’opportunisme.
Trop d’oxygène peut faire tourner les têtes ! Nous sommes clairement dans une situation où les intérêts individuels apparaissent diamétralement opposés à l’intérêt collectif. Mais ne nous y trompons pas, nous devons travailler sur du moyen et du long terme, et ne pas céder systématiquement à l’opportunisme.
© TG

Ces orientations sont-elles une surprise ?
Pas vraiment et nous continuons à penser qu’il s’agit d’une énorme bévue de nos ministres qu’il va falloir gérer collectivement. A partir du moment où l’agriculture a été traitée au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce quasiment au même titre que les autres secteurs d’activité, chacun savait que la Commission Européenne prendrait les mesures de cette libéralisation. Mais je ne sais toujours pas comment résoudre l’équation qui nous est posée : nourrir plus de gens avec une surface agricole qui recule tout en mettant en œuvre des mesures environnementales plus contraignantes. Aucun autre secteur d’activité n’y résisterait.

La libéralisation n’est ce pas une bouffée d’oxygène pour l’Agriculture ?
Trop d’oxygène peut faire tourner les têtes ! Nous sommes clairement dans une situation où les intérêts individuels apparaissent diamétralement opposés à l’intérêt collectif. Mais ne nous y trompons pas, nous devons travailler sur du moyen et du long terme, et ne pas céder systématiquement  à l’opportunisme. Chaque producteur préfère, en effet, avoir le choix de produire la quantité de lait qu’il veut et le contexte aiguise les appétits. Or, la dérégulation des marchés qui s’annonce va engendrer une volatilité des prix du lait qui éliminera  rapidement les exploitations plus fragiles . Nous devons donc collectivement trouver les moyens de réguler la production pour une adéquation de l’offre à la  demande, chercher à gagner en compétitivité et développer la valeur ajoutée. Cela veut dire la mise en place de nouvelles règles du jeu qui ne plairont pas forcément à tout le monde.

Le lait est-il plus menacé que d’autres secteurs ?
La Commission veut organiser un partage des DPU historiques en les remplaçant par une forme d’aide forfaitaire à l’hectare. Les producteurs de lait ont toujours investi pour tenter d’améliorer leur revenu. Il en résulte une concentration des DPU sur des surfaces inférieures à d’autres secteurs plus extensifs. Ces niveaux de DPU sont le reflet de la prise de risque et de la valeur ajoutée qui ont  été apportées à l’exploitation. Demain, ce sont les plus dynamiques qui risquent d’être les plus forts contributeurs. Le plus difficile, cependant, va être de gérer l’équilibre entre les différentes filières agricoles. La FNSEA doit mener ces arbitrages dans un souci d’équité et de juste retour des efforts consentis par les agriculteurs qu’elle représente.

Quelle est la stratégie de La FNPL ?
La FNPL maintien le cap annoncé lors de ses congrès précédents : équilibre et réactivité de la filière laitière, politique d’installation et de transmission d’outils de production viables. Nous devons relever le défi de l’après 2015 tout en en gérant la période de transition. Les réunions de cet hiver vont être l’occasion d’informer, de débattre et d’affûter nos arguments pour peser dans les discussions européennes en 2008.
Propos recueillis par N. Marie
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