Tuberculose bovine : une seconde réunion pour les éleveurs du secteur d’Evrecy
Jeudi 25 mars 2021, la Chambre d’agriculture a organisé une seconde réunion sur la tuberculose bovine, à Evrecy. Elle fait suite à la découverte d’un foyer dans le secteur. Les éleveurs, moins habitués que ceux de la zone historique, sont venus chercher des réponses.
« Qui a déjà réalisé la prophylaxie tuberculose bovine ? » sonde, en préambule, Jean-Yves Heurtin. Sur la trentaine d’éleveurs présents dans la salle, jeudi 25 mars, à Evrecy, à main levée, un tiers est novice. La réunion est organisée par la Chambre d’agriculture, avec le GDS et les services de l’État, sur accord du préfet Philippe Court. Elle a lieu dans un contexte de recrudescence de cas de tub dans le département : quatre (à date de la réunion, NDLR) en Suisse normande et un aux portes de Caen, dans le secteur d’Evrecy donc. Si les éleveurs de la zone historiques étaient réunis à Thury-Harcourt jeudi 18 mars, c’était au tour de ceux d’Evrecy, moins « rodés », de poser leurs questions.
Souche locale
Vincent Rivasseau, chef du service protection sanitaire et environnement à la DDPP, a présenté la maladie : « une mycobactérie, sans symptômes cliniques, qui se développe vite ou lentement selon l’état sanitaire de l’animal. Elle s’attrape par ingestion de lait cru ou inhalation ». La tub peut être latente, des animaux peuvent être contaminés, mais non détectables. « On cherche une aiguille dans une botte de foin. » Pour garder son statut indemne de tuberculose bovine, la France doit rester en dessous du seuil de 0,1 % d’élevages contaminés, soit 200 cas. « On dénombre environ 100 à 120 foyers par an », chiffre Vincent Rivasseau. La Nouvelle-Aquitaine et la Côte d’Or concentrent la majorité des cas. « Dans l’Orne et le Calvados, nous avons une souche locale. » La zone de prophylaxie s’agrandit au fil des découvertes : les élevages situés dans un rayon de dix kilomètres autour des foyers de contamination entrent généralement sur la liste pour la campagne suivante.
Blaireaux : informer et former
Une convention entre la DDPP et le Conseil départemental a été signée pour ramasser et analyser les blaireaux morts dans la zone renforcée : « 18 ont été ramassés, 14 ont pour le moment été analysés et tous sont revenus négatifs », rassure Vincent Rivasseau. Jean-Yves Heurtin demande à ce que la convention soit « communiquée auprès des maires, car ce sont eux qui sont contactés quand les blaireaux sont trouvés ». Une régulation intensive à proximité des foyers doit être appliquée. Elisabeth Pirat, directrice de la Chambre, informe qu’une formation de piégeurs sera organisée avec la Fédération des chasseurs.
Et après ?
« La zone va s’agrandir, mais la campagne n’est pas finie. Nous attendons d’avoir une photo précise de la situation sanitaire pour définir le zonage presque définitif en juin et démarrer en octobre la campagne de prophylaxie », dit Jonathan Lenourichel, président du GDS. Vincent Rivasseau annonce que d’autres pistes sont étudiées « pour détecter et éradiquer la tuberculose. Cherchons-nous au bon endroit ? Faut-il élargir à tout le département ? Dépistons-nous assez d’animaux ? Faut-il commencer la prophylaxie à 12 ou 18 mois ? » Aucune décision n’est tranchée, la profession travaille pour définir la meilleure option.