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Parole de Jeune Agriculteur
A un cheveu de devenir agricultrice...

Anne-Sophie Simon était coiffeuse. Ses ciseaux sont désormais remisés. Avec sa soeur Émilie, elle a choisi de reprendre l'entreprise familiale. Si le parcours est atypique, la ferme l'est également. La totalité de la production laitière est en effet transformée sur l'exploitation.

© VM

A 15 ans, elle avait peur des vaches. Depuis le temps
a passé. Anne-Sophie Simon s'est formée, mais loin du contexte agricole. Dans sa première vie, la jeune femme était coiffeuse. "Et finalement, les vaches sont souvent moins compliquées que les clients", sourit-elle. A 30 ans, elle a décidé de s'installer. Son installation sur la ferme familiale de Moyon est programmée dans les prochains mois. Avec sa soeur Émilie, elles rejoindront leurs parents.

Une logique d'entrepreneur
Lorsqu'Anne-Sophie a troqué ses ciseaux pour une paire de bottes, certaines de ses clientes ont ri. D'autres étaient simplement surprises. "On me demandait, vous allez vraiment traire des vaches ?". Responsable d'un salon de coiffure sur Flers, la reprise de la ferme familiale ne se révèle pas un choix par défaut. "Mon patron me disait de ne pas laisser une entreprise comme celle de mes parents. Il a une logique d'entrepreneur et a donc soutenu ma démarche".

Parcours à l'installation
Anne-Sophie Simon a donc repris le chemin de l'école. Elle a passé un BPREA au lycée agricole de Vire. Le FONGECIF, organisme qui gère le financement des formations, a suivi la démarche. "Passer de coiffeuse à agricultrice, la démarche peut sembler farfelue vue de l'extérieur. Mais, j'ai montré que je savais ce que je voulais faire et où je voulais aller".
Anne-Sophie partage son aventure avec Émilie. Sa soeur est ingénieure en agroalimentaire. Ce parcours colle à la particularité de l'exploitation : la totalité de la production laitière est transformée sur la ferme. Au total, 750 000 litres de lait se muent en crème, beurres, fromage frais ou confiture de lait. Au quotidien, Anne-Sophie se chargera de la partie commerciale. Elle sera également présente sur l'élevage et dans le laboratoire. Émilie, elle, se concentrera davantage sur la transformation des produits laitiers. "Avec notre arrivée, on a fait évoluer le nom de l'entreprise. On s'appelle Simon & filles. C'est rare que deux filles reprennent une entreprise, nous le mettons en avant". Et touche féminine oblige, le logo a été relooké. Mais il reste "encré" dans l'élevage. "C'est notre valeur ajoutée. Notre production séduit les grossistes de Rungis et les grands restaurants parce qu'elle est fermière. Il est donc primordial pour nous de conserver l'élevage en plus de la transformation".

Des investissements
L'installation des deux jeunes femmes s'est préparée au fil des mois. L'exploitation dispose d'une stabulation flambant neuve, capable d'accueillir jusqu'à 150 vaches laitières. Les investissements ont également porté sur la salle de traite : une deux fois 20 postes en simple équipement. Enfin, le laboratoire a été développé. Avec les nouveaux locaux, sa surface passe de 250 à 900 m2.

Pas besoin de quota laitier, mais le parcours à l'installation est suivi
La laiterie absorbe la totalité de la production de la ferme. Dans ces conditions, la rallonge de quota laitier ne les intéresse pas. "L'attribution de lait ne pouvait pas être une motivation pour suivre le parcours à l'installation", résument Anne-Sophie et Émilie. "Nous n'avons réalisé qu'un seul stage ensemble pour chiffrer notre projet. Mais, l'ensemble du parcours m'a permis de réfléchir la commercialisation ou la mise en société", poursuit Anne-Sophie Simon. Autre intérêt, les jeunes agriculteurs sont prioritaires sur le foncier. L'argument n'est pas négligeable, puisque l'exploitation est actuellement contrainte d'acheter du maïs à l'extérieur. Histoire de maîtriser un peu plus cette filière très courte de A à Z.

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