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ETA
Un coup d’accélérateur sur les économies de fioul

Les ETA (Entreprises de Travaux Agricoles) forment leur personnel à la conduite économique. Comportement citoyen peut-être ? Comportement de gestionnaire, certainement !

Entrepreneurs de travaux agricoles à Habloville (61), Thierry et Aurore Roger font et refont leurs comptes. En 4 ans, la facture fioul a explosé : 32 000 e pour l’exercice 2003/04 pour grimper à 85 300 e pour l’exercice 2006/07 (multiplié par 2,7). Bien sûr, l’entreprise a connu une croissance. Son parc matériels se compose aujourd’hui de 3 ensileuses, 3 moissonneuses-batteuses et 6 tracteurs qui enchaînent une dizaine de milliers d’heures moteur et rotor par an. La consommation annuelle de fioul est ainsi passée de 110 000 annuellement à 170 000 litres en quatre an. Mais ce qui fait peur à notre chef d’entreprise, c’est le prix au litre : 0,288 e/l en 2003 contre 0,504 e/l à ce jour. Et la messe est encore loin d’être totalement dite. 10 % d’économies dans le collimateur L’ETA Thierry Roger n’a pu répercuter que partiellement cette augmentation de charges. Il lui faut donc trouver d’autres alternatives pour assurer la pérennité de l’entreprise. Un des leviers : c’est une conduite adaptée à la nature des travaux à réaliser. A chantier équivalent, à puissance comparable, les consommations varient ostensiblement d’un chauffeur à l’autre. "C’est dans la conduite, assure notre entrepreneur. Si on n’adopte pas le bon régime, par exemple 2 000 t/mn au lieu de 1 700 t/mn sur route, c’est clair on consomme nettement plus". Cela passe donc par la formation. Thierry Roger a investi en ce sens en proposant à deux de ses employés de participer à une session mise en œuvre par l’ARETAR(1) (lire ci-dessous). TIPP : l’autre épée de Damoclès La conduite économique n’est pas le seul levier à actionner. A puissance comparable et à condition de s’y retrouver dans la jungle des normes utilisées par les constructeurs pour exprimer la puissance moteur, les marques affichent des consommations différentes. Un trait de caractère que commencent à considérer Aurore et Thierry à tout nouvel investissement. La marge de manœuvre a cependant ses limites. On ne change pas de marque ni de concessionnaire sans peser tous les plus et tous les moins. Changer de couleur, c’est aussi réassortir son stock de pièces de rechange. A calculer donc ! Reste donc à mettre la pression sur son fournisseur de fioul. Thierry reste sceptique. On peut sans doute faire une fois un bon coup mais après ? Notre entrepreneur attend de son fournisseur un prix de marché bien évidement mais surtout accompagné d’un service sans faille : "être livré dans l’urgence quand la citerne est vide alors qu’on a oublié de passer commande". C’est donc par un changement de comportement au volant que l’ETA espère à terme alléger sa facture de 5 % (environ 4 000 e/an). Espoir de ce côté mais angoisse de l’autre avec la menace TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers). Jusqu’alors, elle leur était remboursée (0,05 e/l). Ça c’était en 2006. Pour 2007, c’est l’inconnue. C’est ainsi qu’au sein de l’ETA Thierry Roger et sur le seul poste fioul, 8 000 e sont en jeux. A Habloville cependant, on ne s’en amuse guère. Th. Guillemot (1) : Association Régionale des Entrepreneurs de Travaux Agricoles et Ruraux Chambre d’Agriculture Maison des Entreprises BP14 50600 St-Hilaire-du-Harcouët Tél. 02 33 79 33 72 - Fax. 02 33 79 33 77 Email : alain.hierle@aretar.com Site : www.aretar.comUne formation de 3 jours L’ARETAR a mis en place une formation de 3 jours sur le thème de la conduite économique. Une formation qui s’adresse aux chauffeurs expérimentés. Mercredi dernier, à l’ESAT Giel (61), la première promotion tirait le bilan de cette initiative. "J’ai apprécié ces moments d’échanges avec des collègues que je ne connaissais pas",a-t-on commenté, une façon ludique de sortir la tête du guidon. Mais l’hiver me semble une période plus propice à ce genre d’exercice". Sur le fond, chacun des participants s’accorde à reconnaître qu’il a appris au cours de ces 3 journées d’autant plus que cette thématique est peu abordée en formation initiale. Un bémol cependant : leur laissera-t-on les moyens, au sein de l’entreprise, de mettre en application leurs nouvelles connaissances ? "Il faudrait former aussi les patrons", lâche l’un d’eux. Une proposition qui trouve une écoute attentive de la part d’Alain Hierle, animateur de l’ARETAR. L’idée d’associer employeurs et employés ne pourrait qu’enrichir les échanges et de décloisonner les débats. "Si on consomme trop, c’est toujours à cause de nous considèrent les patrons alors qu’il peut s’agir en fait d’un manque de puissance du tracteur ou d’une huile moteur pas adaptée", paroles de conducteur. "Les chauffeurs voudraient des tracteurs surpuissants, qui consomment moins certes mais qui coûtent beaucoup plus cher et qu’on utilise que très peu à pleine puissance", paroles de chef d’entreprise. De quoi nourrir un débat. Toujours est-il qu’employés et employeurs de cette première session l’ont ouvert. La chasse au gaspi est ouverte!
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