Aller au contenu principal

Ecophyto 2018
Un plan pour réduire de moitié l’usage des pesticides

Ecophyto 2018 est la déclinaison agricole du Grenelle de l’environnement.

Les deux principaux objectifs de ce plan sont :
- la réduction de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2018 (si possible) ;
- la suppression des 53 molécules jugées les plus dangereuses.
Plusieurs indicateurs pour évaluer la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires ont été créés : certains globaux comme la QSA (Quantité de Substance Active) et le NODU (Nombre de Dose Unitaire) ; d’autres plus proche des pratiques agricoles les IFT (Indice de Fréquence de Traitement). Ces indicateurs permettront d’apprécier les progrès réalisés.
La QSA permet de connaître au niveau national ou régional la quantité de substance active vendue, elle prend en compte le volume mais pas la dangerosité des produits.
Elle est complétée par le NODU. Chaque produit aura une dose de référence déterminée en fonction de sa dangerosité, la quantité vendue de chaque dose de référence sera ainsi déterminée.
Ces deux indicateurs s’appliquent à l’échelle d’un grand territoire. Les données permettant de les calculer seront récoltées auprès des revendeurs (négoces et coopératives).
L’IFT est l’indicateur des exploitations, il peut être calculé à la culture et même à la parcelle. Il est déjà connu car il existe déjà dans le cadre des MAE pour évaluer les progrès au niveau de la réduction des produits phytosanitaires des parcelles engagées.
L’IFT est la dose appliquée de produits divisée par la dose homologuée du produit (voir encadré).
Deux IFTs sont distingués, l’IFT Herbicide et l’IFT hors Herbicides (fongicides, régulateur de croissance, insecticides…).
Aujourd’hui, les IFTs de références pour les principales cultures en Basse-Normandie ont été calculés, à terme de nouveaux IFT seront déterminés à des échelles plus petites (petite région naturelle, bassin d’alimentation et de captage…) (voir tableau).
Pour chaque exploitation, le but sera de diviser par deux les IFTs par rapport à la référence d’ici 2018. Les agriculteurs gros consommateurs de pesticides auront donc beaucoup d’effort à réaliser ; au contraire, les agriculteurs déjà sensibilisés aux conduites économes et utilisant des moyens de lutte agronomique n’auront que peu d’efforts à produire.
Le deuxième point du plan est de retirer, d’ici 2018, les 53 molécules jugées les plus dangereuses, cela représente des centaines de produits commerciaux. Ces retraits ont déjà commencé, 30 molécules en 2008, 10 supplémentaires en 2010. Parmi celles-ci, on peut noter le bromxynil (désherbant maïs) et la trifluraline (désherbant colza).

Mais comment relever ces défis ? Le monde agricole doit trouver de nouvelles solutions afin de diminuer de moitié l’utilisation des produits phytosanitaires. Implanter des cultures peu consommatrices d’intrants, réaliser des conduites économes, cultiver des variétés rustiques, utiliser des moyens de luttes agronomiques… ; les agriculteurs devront apprendre à cultiver autrement en utilisant moins de produits phytosanitaires et en travaillant plus l’agronomie.
Pour aider les agriculteurs à modifier leurs pratiques, l’état a décliné le plan écophyto 2018 en 105 fiches actions, les principales sont :
- informer les agriculteurs sur des pratiques connues et efficaces permettant de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires via un réseau de ferme de références ;
- former les agriculteurs, conseillers, distributeurs sur les risques liés à l’utilisation des pesticides (santé, environnement) et sur les moyens de luttes agronomiques permettant de réduire leur utilisation. A partir de 2015, tous les professionnels utilisant des produits phytosanitaires devront avoir obtenu leur Certiphyto ;
- surveiller les cultures via un réseau de parcelles. Ce réseau permet une observation des principales maladies et ravageurs des cultures afin de réaliser un “Bulletin de santé du végétal”. Les agriculteurs pourront ainsi gratuitement obtenir des informations sur la pression de maladies et de ravageurs présents dans leur région (bulletin disponible sur le site internet de la DRAF) ;
- dynamiser la recherche agronomique et la recherche sur les espèces végétales économes en pesticides ;
- communiquer sur les solutions alternatives aux pesticides et sur les actions du plan Ecophyto 2018.
Le plan Ecophyto prévoit des actions pour les zones non agricoles. Ainsi la DDE, la SNCF, les agents de mairie seront visés par certains points de ce plan.
La France n’est pas le seul pays à faire cela. Dans l’Union européenne, le “paquet pesticides” a été voté. Ce plan vise à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, un contrôle des pulvérisateurs et la formation des conseillers, vendeurs et agriculteurs dans tous les pays mem-bres. Notre plan Ecophyto 2018 remplit pleinement ces axes de travail.
2018 n’est pas si loin, pour répondre à ces enjeux, le monde agricole doit d'ores et déjà se mobiliser pour trouver des solutions durables. Aujourd’hui, la recherche sur des variétés rustiques, des moyens de luttes agronomiques et biologiques, des
itinéraires techniques moins consommateurs d’intrants se mettent en place dans certaines exploitations. Mais, chaque exploitation devra trouver des solutions en prenant en compte ces spécificités, atouts et contraintes.

Paul Vittecoq
Chambre d'Agriculture de la Manche
pvittecoq@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité