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Juridique
Une ardoise de 300 000 euros dans le Nord Manche ?

Le Tribunal de Commerce de Cherbourg vient de prononcer la mise en liquidation de la société "Les Viandes Cherbourgeoises". Les éleveurs du Nord Manche recouvriront-ils leurs créances qui selon certaines sources s’élèveraient à 300 000 e ? Pas sûr, l’inquiétude plane dans une soixantaine d’élevages.

Juin : le mois des fermages et de la MSA à payer. Pascal, éleveur laitier dans le Cotentin Est, comptait sur la vente de ses six vaches de réforme pour honorer ses échéances. Mais s’il a bien reçu la facture de la société "Les Viandes Cherbourgeoises" (40 salariés et 12 Me de chiffre d’affaires) point de chèque agrafé au bas du document. La pilule est amère et le non paiement de la facture un peu salé. L’ardoise s’élève à 7 600 e. Les Normandes ont été achetées le 3 mai, embarquées le 5 pour être abattues le 7 mai. Au terme du délai normal de paiement de 3 semaines et les rumeurs allant bon train, Pascal a pris contact avec Jean-Christophe Anne, propriétaire et gérant de la société de transformation, négoce en gros, demi-gros et détail de viande. "Une procédure de sauvegarde est en cours. Vous serez payé plus tard", lui a-t-on répondu. Notre éleveur a participé aux rassemblements d’agriculteurs qui se sont tenus, dernièrement, rue de La Chasse Verte. Mais avec la mise en liquidation de la société, il ne se berce guère d’illusion. A moins qu’en se serrant les coudes entre éleveurs et avec l’appui du syndicalisme, il arrive à sauver certains meubles.Se manifester Bruno Léger, responsable cantonal FDSEA de Beaumont-Hague, suit l’affaire depuis 6 mois. Son interrogation après cette dernière décision juridique: comment recouvrer les créances dues aux éleveurs ? Dans un premier temps, il appelle tous les agriculteurs concernés a bien déclarer leurs créances auprès du mandataire judiciaire et à se faire connaître auprès de la FDSEA. Ensuite, toutes les pistes de règlement seront explorées. L’autre objectif est de maintenir localement un outil d’abattage. "Pour fonctionner en circuit court, pour garantir la traçabilité, pour rassurer le consommateur, nous avons besoin d’un abattoir de proximité", martèle Bruno Léger. Secoué certes par le contexte, l’abattoir de Cherbourg, dont l’activité dépendait aux 2/3 des Viandes Cherbourgeoises, pourrait cependant retrouver son rythme de croisière dans les prochaines semaines. Mais Bruno Léger de décocher quand même une flèche à destination de la CUC (Communauté Urbaine de Cherbourg). En concentrant les 3 postes de découpe sur une seule entité, ils ont pris un risque ! Salaires honorés Dans son audience du 26 juin, le Tribunal de Commerce de Cherbourg a prononcé "la conversion de la sauvegarde de la SA Les Viandes Cherbourgeoises en liquidation judiciaire". Cependant, pour les besoins de la liquidation judiciaire, il autorise à titre exceptionnel la poursuite d’activité pour une durée de deux mois afin de permettre la réalisation de la vente. Les offres de reprise doivent désormais être déposées avant le 13 juillet. Elles seront examinées en audience le 19 juillet. Du côté des employés, c’est bien sûr l’inquiétude. Les salaires de juin seront payés et le fonds national de garantie des salaires devrait prendre le relai. Reste le niveau des effectifs. "Comment la majeure partie des emplois va être sauvegardée ?<:/i>, s’interroge Damien Gautier, représentant des salariés. Si vingt emplois sont sauvés, ce sera très beau". Qui reprendra ? Il revient désormais à l'administrateur judiciaire d'expédier les affaires courantes et de rechercher la meilleure solution de reprise. On savait M. Leriche, ancien propriétaire, candidat au rachat. Certains voient d’un bon œil cette porte de sortie. D’autres sont plus sceptiques. Dans son ordonnance d’ailleurs, le Substitut "émet toute réserve à propos des négociations en cours avec M. Leriche (précédent propriétaire) qui donne impression de vouloir racheter au moindre prix tous les actifs de la Société Les Viandes Cherbourgeoises". Par ailleurs, il relève "les grosses difficultés qui se posent puisque la CUC (Ndrl : Communauté Urbaine de Cherbourg) a résilié la convention". Quelle sera l’étendue des dégâts collatéraux et quel avenir pour le site d’abattage cherbourgeois? On devrait y voir plus clair dans quelques jours. Les salariés seront payés et c’est tant mieux. Quid des éleveurs, simples fournisseurs non prioritaires dans l’échelle des créanciers? Car pour eux aussi, c’est le revenu qui en jeu. Th. GuillemotL'abattoir Marcel Quentin (14) en difficulté nSelon nos confrères de Ouest France, l'abattoir Marcel Quentin basé à Vire a obtenu "le bénéfice d'une procédure de sauvegarde du tribunal de commerce de Condé-sur-Noireau". Les dettes de l'entreprise sont gelées. Dans les colonnes du quotidien, Jean-Michel Desdoits, le directeur, explique que les problèmes de trésorerie sont liés à "des difficultés techniques sur une chaîne d'abattage et à une conjoncture difficile".
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