Aller au contenu principal

Adasea
Une diversification des projets !

Les installations restent au ralenti. L’Adasea du Calvados s’adapte et réduit son budget prévisionnel. Dans ce contexte, l’assemblée générale a accueilli Roger Le Guen, enseignant chercheur à l’ESA d’Angers pour une réflexion économique et sociologique sur la transmission.

La convention signée recentre le rôle de l’Adasea sur l’installation.

Paradoxe : “Plus une exploitation est rentable, plus elle est difficille à reprendre. Le phénomène semble s’accentuer”, a constaté Roger Le Guen
La convention signée recentre le rôle de l’Adasea sur l’installation.

Paradoxe : “Plus une exploitation est rentable, plus elle est difficille à reprendre. Le phénomène semble s’accentuer”, a constaté Roger Le Guen
© V.M.

"Le budget est en retrait. On tient compte des ralentissements du quotidien”, explique Jean-Luc Paris, président de l’Adasea du Calvados. L’organisme tient également compte du désengagement de l’Etat. Au plan national ; l’enveloppe destinée aux Adasea est passée de 24 à 12 millions d’euros en quelques années. Une chute qui se traduit sur le budget de la structure du Calvados. “Il y a peu de temps, nous percevions 300 à 350  000 €. Désormais, nous sommes à 220 000 €. On nous a prévenus. Mais, cela ne nous empêche pas de discuter avec les services de l’Etat”, indique Jean-Luc Paris. Avec ces mêmes services, le président a d’ailleurs signé une convention. Elle recentre le rôle de l’Adasea sur l’installation.

Des valeurs moyennes
à relativiser

À travers sa mission, l’organisme a rencontré 226 personnes via son Point Info Installation et soutenu 76 demandes de dotation jeunes agriculteurs en 2009. “80 personnes ont également bénéficié du suivi installation et 96 d’un autodiagnostic dans le cadre du plan de professionnalisation personnalisée”, insiste Jean-Yves Heurtin, secrétaire général de l’Adasea, dans son rapport d’activités (Lire également  sous papier). Malgré la crise, le déséquilibre entre offres d’exploitations et demandes perdure. “Pour une ferme, on a quatre candidats. C’est encore la réalité. Contrairement à certains départements du sud de la France, le Calvados ne connaît pas de déficit de candidats. Nous constatons aussi des profils de jeunes et des projets  de plus en plus variés”, poursuit Jean-Yves Heurtin. Les mentalités évoluent. Des projets jugés “farfelus” par le passé sont aujourd’hui considérés viables. Face à cette diversification des installations, le nouveau parcours à l’installation semble faire ses preuves. “Il permet une meilleure appropriation du projet par le jeune. 20 % des dossiers suivis ne concernent plus une installation dite “classique”. Ce n’est pas rien. Les moyennes ne veulent donc plus rien dire”, précise Jean-Luc Paris. En conséquence, la baisse du coût moyen d’une reprise (de 300 000 € en 2008 à 220 000 € en 2009) est à relativiser. “Par exemple sur les exploitations laitières, le montant de la reprise reste surtout attaché à la valeur patrimoniale”, complète Jérôme Daniel, directeur de l’Adasea.

« Les compétences jouent
un rôle »

Roger Le Guen, enseignant en sociologie à l’école supérieure d’agriculture d’Angers, a conclu cette réflexion sur l’installation. Le sociologue observe également la diversification des stratégies des exploitations. “Aujourd’hui, le choix des individus et les compétences jouent un rôle prépondérant dans la survie des fermes. Autrefois, le chiffre d’affaires garantissait le revenu. Les jeunes agriculteurs doivent s’installer avec leur projet, et pas celui de leurs parents”, a souligné Roger Le Guen. Selon l’enseignant, les agriculteurs doivent envisager leur métier en termes de carrière, de progression ou de mobilité. A méditer.

20 % de jeunes agriculteurs en grande difficulté ?

 

Lors des assises de l’agriculture organisées par le Conseil régional, le chiffre de 20 % de Jeunes Agriculteurs en grande difficulté a été avancé. Un chiffre qui soulève quelques doutes de Jean-Luc Paris. “À la radio, j’ai même entendu 25 %. Je ne sais pas d’où sort ce chiffre”, indique le président de l’Adasea. Et son directeur n’a pas la réponse : “entre 1996 et 2000, 16 % des jeunes installés ont bénéficié d’une procédure Agridif. À l’époque, les jeunes étaient moins préparés. Depuis 2000, on constate 3 à 4 dossiers par an”. Bref, l’Adasea ne dispose pas de statistiques pour confirmer le chiffre avancé aux assises. Mais, elle ne peut pas non plus le condamner fermement. Selon Franck Labarrière, président des JA : “vu la conjoncture, oui de nombreux jeunes sont en difficulté. De là à ne plus pouvoir faire du tout face, je ne pense pas qu’ils soient 20 %”. Enfin, un représentant du Crédit Agricole indique que : “si 20 % des JA étaient en difficulté, je le saurai”.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité